My Little Inferno Vol.1 - Actualité manga

My Little Inferno Vol.1 : Critiques

My Little Inferno

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 28 Avril 2020

Il y a un peu plus d'un an, on découvrait aux éditions Taifu Comics la mangaka Nemui Asada avec Loved Circus, un one-shot plaisant et intéressant, qui se révélait malheureusement un peu succinct dans ses approfondissements, mais qui laissait bien voir tout le talent de l'autrice, surtout sur le plan visuel. Depuis, on espérait revoir cette mangaka dans notre langue, et ce sont finalement les éditions Boy's Love qui ont exaucé ce souhait en mars 2020 avec la publication simultanée des deux volumes de My Little Inferno, sa dernière oeuvre en date !

Publiée au Japon en 2019 aux éditions Shôdensha après une prépublication dans le magazine OnBlue, cette oeuvre nous plonge aux côtés de Arai Hitoshi, jeune étudiant plutôt lambda: après avoir raté les examens des universités tokyoïtes, il s'est inscrit dans une fac de sa ville natale, et passe plutôt inaperçu. Au lycée, il était plutôt du genre à se faire harceler, ce qui l'a poussé à changer de look pour les études supérieures. Sur le plan social, il n'a aucun ami. Et sur le plan amoureux, la seule fille lui adressant la parole avec amitié à la fac a déjà un copain. C'est ainsi que, depuis le départ de sa mère qui a été mutée, il vivote, seul... tout du moins, jusqu'à l'irruption dans sa vie d'un intrus pas du tout prévu, et plutôt encombrant ! Jugez-vous-même: celui qui se fait Ma-kun sort soudainement du coffre d'une voiture où il était visiblement attaché, pile au moment où Hitoshi passe, et il force alors le jeune étudiant à le cacher chez lui pour que ses poursuivants ne le retrouvent pas. Hitoshi s'exécute sans trop oser broncher... et il ne sait même pas trop quoi faire quand ce colossal gaillard commence à l'agresser sexuellement !

My Little Inferno narre donc une relation plutôt étonnante et étant loin de commencer de la meilleure des manières, entre un étudiant plutôt chétif et effacé, et un colosse aux allures suspectes, s'incrustant chez lui, et autour duquel plane un voile de mystère. De cette colocation loin d'être idéale, Asada distille petit à petit des choses prometteuses, alors même que tout commence par une agression. Attachant, Hitoshi amuserait presque dans sa manière d'être complètement dépassé par ce qui vient de se passer dans sa vie, par l'irruption improbable de cet énergumène apparemment recherché par des gens peu fréquentables. Quant à Ma-kun, dont on apprendra plus tard le nom complet, sa première apparition et ses premiers actes, dignes d'un criminel, ne sont pas de bon augure, mais petit à petit le bonhomme, surprenant, apparaît bien moins mauvais qu'il ne le semble, et ainsi un lien assez étonnant semble commencer à ses bâtir entre les deux garçons, chose que l'on suit avec plaisir au gré de diverses interactions pas piquées des hannetons. Une chose est sûre: la présence de Ma-kun bouleverse forcément la vie de Hitoshi... tandis que Ma-kun, lui, intrigue forcément beaucoup pendant toute une partie du tome, le mystère étant complet sur lui. Tout du moins, jusqu'à ce que des révélations finissent par arriver, en instaurant des choses très prometteuses sur cet homme et sur son ancien comparse... mais on va éviter d'en dire plus, pour ne pas spoiler.

Visuellement, eh bien c'est souvent magnifique. Depuis Loved Circus qu'elle a dessiné environ 5 ans plus tôt (il s'agissait alors de la première série un peu longue de sa carrière), Nemui Asada a encore fait beaucoup de progrès, et pour s'en convaincre il suffira de voir l'intensité qu'elle arrive à mettre dans le design colossal et un peu anguleux de Ma-kun, celui-ci contrastant joliment avec celui de Hitoshi, qui a un côté plus frêle et incertain, bien en adéquation avec sa personnalité plus passive. Le découpage des cases, rigoureusement classique comme il l'était dans Loved Circus, permet toujours aussi bien à l'artiste de mettre en avant ses personnages, leur différence de gabarit, leurs expressions... et le tout est soutenu par des trames et ancrage assez précis, apportant pus de consistant, y compris dans les décors qui sont présent quand c'est nécessaire.

On se prend donc très facilement à la lecture de ce premier tome immersif, qui joue notamment très bien sur ses deux (puis trois) personnages centraux, tout en finissant par laisser entrevoir un scénario prometteur. Côté édition, c'est très soigné, surtout dans la traduction où Laurie Asin livre un excellente copie, fluide et naturelle. La première page en couleurs est un petit plus sympathique, le papier est assez épais et sans transparence, et l'impression est très honnête.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs