Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 19 Août 2024
Le plan implacable du jeune Ryôta pour s'accaparer celle qu'il a choisie comme nouvelle mère est en marche: l'enfant a réussi à faire perdre pied à sa mère actuelle Sanae, et a prétexté la légitime défense et le désir de protéger Rika pour frapper la pauvre femme manipulée avec un vase, en la plongeant immédiatement dans le coma et en partant alors vivre pour quelque temps chez le maman de Kaoru. Plus que jamais, Ryôta apparait alors terrifiant, plus encore lors de la scène à l'hôpital où il ne montre aucune compassion envers Sanae, cette femme qui l'aimait tant et qu, selon les médecins, a 80% de chances de ne jamais se réveiller. Kaoru, lui, est forcément troublé et apeuré également: il est persuadé d'avoir vu Ryôta sourire en commettant son terrible acte. Désormais, il a peur que son camarade de classe s'en prenne aussi un jour à sa maman, femme certes trop encombrante mais qu'il aime malgré tout. Seulement, quand il essaie de mettre en garde sa mère, le pauvre enfant n'a droit en retour qu'à des critiques, tant Rika semble toujours plus sous l'emprise de Ryôta, qui a un don pour satisfaire ses instincts maternels obsessionnels...
Au bout de deux premiers tomes aussi intrigants que malsains, et quand bien même l'auteur en faisait des caisses sur l'aspect dérangeant lors que certaines séquences, les débuts de Mother Parasite ont suffisamment su piquer notre curiosité, jusqu'au terrible climax de la fin du deuxième volume. Tout en confirmant ce dont Ryôta est capable dans sa quête de la mère parfaite, c'est bien l'emprise que le jeune garçon referme sur Rika, ainsi que l'impuissance de Kaoru face à ça, qui marquent les esprits dans le début de ce troisième opus... du moins, jusqu'à ce que deux personnages prennent de l'importance: Seiya Nakamura, le camarade de classe à la mauvaise réputation qui se moquait tant de Kaoru jusque-là, et la mère de celui-ci, qui entre en scène pour l'occasion et qui, soyons clairs, va imposer un certain charisme à sa manière, d'entrée de jeu.
Toute la suite du volume va jouer sur la prise d'importance des Nakamura mère et fils. D'un côté, Seiya, lui-même circonspect face à Ryôta, choisit de s'allier à Kaoru pour essayer de percer à jour leur camarade de classe si inquiétant à leurs yeux et pourtant si populaire auprès des autres. Et de l'autre côté, madame Nakamura, dont on découvre avec intérêt le statut de mère dans une famille nombreuse pas toujours évidente à gérer, a le mérite de la jouer cash, de mettre en garde Rika au point de faire ressortir en elle ses profondes peurs d'être une mauvaise mère, et de pousser Ryôta à jouer franc-jeu avec elle lors de discussions assez marquantes.
Il en résulte un tome qui continue de faire monter notre intérêt. Derrière les élans malsains/dérangeants plus ou moins bien dosés mais tout de même déjà plus équilibrés dans ce volume, on sent que Hirohisa Sato a tout un sujet à développer, à la fois autour des desseins de Ryôta et des thématiques extrêmes abordées autour des relations mère/fils.