Moryo kiden - La légende des nymphes Vol.1 : Critiques

Tamayo Akiyama fait partie de ces auteures qui sont passées par la case Clamp (elle est d'ailleurs une amie d'enfance de Nanase Okawa) vers les débuts du studio, avant de se lancer dans une carrière solo avec plus ou moins de réussite. Parmi ses titres sortis en France à ce jour, on ne note rien de profondément mémorable, entre Hyper Run, Secret Chaser et le présent Moryo Kiden, ce dernier rappelant à plus d'un égard certaines oeuvres du studio.

Ainsi retrouve-t-on dans Moryo Kiden un certain goût pour l'ésotérisme et tout ce qui est de l'ordre du divin, façon RG Veda, par exemple. On y découvre un monde protégé depuis longtemps par la déesse Mikagé, qui veille sur le Pilier des Mondes afin de préserver la paix... jusqu'à ce que sa rivale, la déesse Reiki, déesse du chaos, se réveille en déclenchant la guerre et autres malheurs, ses hordes de démons ayant pour mission de détruire la Pilier, dernier obstacle à sa régénération complète.
Alors que la bataille fait rage dans les cieux, deux êtres tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Pourtant, tout en censé les opposer. Elle, Ayaka, est la fille de Reiki et a pour mission de semer le chaos. Lui, Kai, est le fils de Mikagé et se doit de préserver la paix...

Vous l'aurez deviné, Moryo Kiden offre une histoire d'amour en théorie impossible dans un univers fantastique, où nos deux héros éperdus auront fort à faire pour tenter de vivre leur amour tout en protégeant leurs idéaux, qui ne sont pas forcément ceux de leur mère respective. Tandis qu'un parfum de rébellion se fait sentir chez les deux jeunes amoureux, ils doivent affronter diverses épreuves : la séparation tragique, les ennemis divers et variés qui affluent...
La mangaka propose alors un rythme soutenu... beaucoup trop soutenu. Ou , en tout cas, beaucoup trop rapide. Car si les intentions sont bonnes, tout va malheureusement beaucoup trop vite, de la rencontre entre nos deux héros à peine présentée aux divers rebondissements, expéditifs et balancés ça et là sans véritable transition. il règne alors une impression de gros bordel, et on ne comprend pas tout, d'autant que la traduction emploie régulièrement des tournures assez poussives.

De son passage au studio Clamp, Tamayo Akiyama a retenu une forte influence graphique : en ouvrant le bouquin, difficile de ne pas penser, entre autres, à RG Veda (une série qui a décidément beaucoup influencé Akiyama), notamment via des personnages très stylisés et aux trait assez épais. Dommage qu'à l'image de la narration bordélique, le découpage ne soit pas plus posé, car il se révèle souvent tout aussi confus que le reste.

Plutôt plaisant graphiquement et doté de bonnes idées malgré un manque d'originalité, Moryo Kiden souffre beaucoup trop de son rythme trop rapide et confus.