Moriarty Vol.14 - Actualité manga
Moriarty Vol.14 - Manga

Moriarty Vol.14 : Critiques

Yûkoku no Moriarty

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 06 Octobre 2022

Depuis que son identité de Prince du crime a été révélée dans tous les grands journaux du pays, William James Moriarty a entrepris son crime le plus ambitieux, qui sera aussi le dernier selon sa volonté: prendre sur lui toute la haine de la population et assumer l'entière responsabilité de ses actes mais aussi de ceux de ses proches, en accélérant de plus bel la mise à mort pure et simple des membres de la classe dominante corrompus. Plus rien ne semble pouvoir l'arrêter, car selon lui c'est là le prix à payer pour bousculer bel et bien les injustices de la société anglaise et pour pousser la population à revoir les bases de la nation. Aussi, dans cette optique, William a tâché d'offrir une place finale toute particulière à son "meilleur ennemi" Sherlock Holmes, le seul à pouvoir tenir le rôle de celui qui mettra fin à ses folies dans une ultime lutte flamboyante aux yeux de tous. Mais Holmes l'entendra-t-il vraiment de cette oreille ? Alors que la reine Victoria en personne lui a confié la mission d'en finir avec le Prince du crime par tous les moyens, le célèbre détective a effectivement compris quel rôle crucial William veut lui donner dans ses plans, et il ne semble pas vouloir que les choses se passe ainsi. Car le fait est que Sherlock, après les événements des tomes précédents et au vu des vrais objectifs du criminel concernant la nation, considère plutôt William comme un ami, veut lui ouvrir les yeux et aimerait le sauver de son désespoir...

Il est clair que, depuis 2-3 tomes, le manga de Ryosuke Takeuchi et Hikaru Miyoshi a gagné en intensité dans un fil directeur clair et tendu, le tout étant voué à trouver une conclusion flamboyante dans ce 14e volume, puisque celui-ci met réellement un terme à toute une grande partie dans l'oeuvre. Il n'y a donc rien d'étonnant à constater que ce tome est un peu plus épais que ses prédécesseurs puisque le scénariste a insisté auprès de son éditeur japonais pour qu'il y ait un chapitre de plus ici, afin de conclure comme il se doit cette grande partie dans ce tome. Tout comme il y a de quoi apprécier tout le symbolisme d'offrir sur le premier tirage de ce volume en particulier, aussi bien au Japon qu'en France, un petit bonus sympathique et riche de sens avec une jaquette alternative représentant ensemble William et Sherlock.

Car au fil de ce dernier baroud d'honneur autodestructeur de William, il va de soi que l'un des grands axes est le lien particulier qui est né entre le Prince du crime et Sherlock Holmes, deux hommes censés être les pires ennemis de la terre et qui sont pourtant unis par une forme d'amitié, par des convictions assez proches bien que leurs procédés pour atteindre leurs idéaux soient radicalement différents. Ici, les deux auteurs mettent donc beaucoup l'accent sur ce lien, tout en n'oubliant pas d'approfondir un peu plus ce qui devait encore l'être: pourquoi William veut mourir en réalité,
pourquoi il a choisi Sherlock pour mettre fin à ses actes, la collaboration sur un pied d'égalité qu'il espère faire naître entre les nobles et le peuple... Et bien sûr, les autres personnages ne sont pas oubliés, en particulier l'entourage de William et plus encore Louis. Dans le fond, que peuvent ressentir celles et ceux qui sont voués à survivre au Prince du crime ? Peuvent-ils seulement se résoudre à le laisser porter seul le poids de tous leurs crimes ? Quelles décisions prendront-ils ? on vous laisse le soin de le découvrir. Enfin, en petite cerise sur le gâteau, Ryosuke Takeuchi trouve même une explication pour justifier le portrait bien plus noir qui est fait de Moriarty dans les écrits de Conan Doyle... enfin, de John Watson, histoire de ne pas offusquer les puristes plus que de raison.

Après avoir fait monter la tension et les attentes pendant les quelques tomes précédents, les deux mangakas achèvent donc ici toute une grande partie et cristallisent le lien ambivalent entre Moriarty et Holmes de façon particulièrement efficace, intense et flamboyante, tout en donnant très facilement envie de découvrir ce que nous réserve la suite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs