Moonlight Act Vol.1 - Actualité manga
Moonlight Act Vol.1 - Manga

Moonlight Act Vol.1 : Critiques

Gekkô Jôrei - Moonlight Act

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Décembre 2010

Il était une fois, au pays du soleil levant, un auteur reconnu par ses pairs mais boudé par le public francophone. Ainsi, malgré toutes ses qualités, sa précédente série à avoir vu le jour dans nos contrées, Karakuri Circus, fut arrêtée bien avant l'heure qui lui était destinée. Mais le monsieur a plus d'un tour dans son sac et nous revient cette fois-ci avec une tripotée de contes chamboulés et bien décidés à pourrir la vie des pauvres humains que nous sommes !

En effet, nous, pauvres âmes naïves et incultes, pensions que dans le pays imaginaire des contes tout est bien qui se finit bien. Quelle erreur que voila ! Il se trouve, en réalité, que toutes les dix et quelques années, une vague de folie s'empare des grands méchants habituellement condamnés à terminer au bucher. Du coup, ces derniers, en ayant plus qu'assez de se faire rétamer, décident alors de se faire une petite virée dans nos charmants foyers. Evidemment, tout cela n'est pas vraiment souhaitable. Aussi, la princesse au bol qui ne voit pas clair et qui, justement, a pu éviter le clair de lune qui a rendu tous ses compagnons timbrés, se voit chargée de dénicher un vaillant justicier pour sauver le monde de tous ces dégénérés. Manque de pot, ce coup-ci elle est tombée sur Gekko, gars antipathique au possible mais qui cache bien au fond de lui un coeur d'or. A ses côtés, Engekibu, jeune demoiselle au caractère bien trempé fanatique de théâtre. Bref, juste ce qu'il fallait pour sauver vos fesses, n'est ce pas ?

Tout ça c'est bien joli mais, en pratique, ça donne quoi ? Hé bien ça donne un univers aux possibilités pratiquement infinies où s'entremêlent contes et légendes orientales et occidentales. Pour commencer, et pour lancer l'histoire, c'est bien évidemment la princesse au bol qui est à l'honneur. Puis, une fois les présentations faites, ce sera au tour des trois petits cochons d'entrer en scène. Et, comme vous le savez, dans le cochon, tout est bon. Dès lors, la série ne pouvait pas mieux démarrer. D'autant plus que cette rapide plongée dans la culture occidentale permet de rentrer dans l'ambiance de manière terriblement efficace. Contrairement au premier conte présent que l'on ne connait pas forcément, on prendra énormément de plaisir à redécouvrir une histoire que l'on a tous et toutes entendue des dizaines de fois étant plus jeunes. Un coup de maitre que voila, monsieur Fujita ! Et de quoi dompter un public jusque là intrigué.

Dynamitée, survoltée et totalement déjantée, l'atmosphère du titre finit de nous combler. Outre une mise en scène aux petits oignons et une intensité sans cesse renouvelée, le titre ne manque décidément pas d'humour, d'idées originales et de petits détails qui font que voila, on aime ça. Ca bastonne dur, ça bastonne sec, c'est définitivement démesuré et c'est exactement ça qui fait la différence. En plus, on a droit à un duo, voir même trio, de principaux protagonistes tout simplement excellents. Gekko, bien entendu, occupe une position prédominante mais pas pour autant trop importante. Son côté impulsif, ses grands coups de gueule et ses talents innés pour corriger les adversaires auxquels il est opposé en font le héros parfait. Engekibu et Hachi, quant à elles, ne manquent pas non plus de se faire remarquer. Ici, pas de cruches à l'horizon, juste un bol, mais de grandes fifilles capables de se débrouiller seules et qui ne viennent pas pleurer chez l'élu de leur coeur qu'elles feintent détester en temps de paix. D'ailleurs, ça vaut pour tous les personnages. Pas de gamineries stupides au programme, juste quelques dialogues savoureux et hargneux entre caractères exacerbés afin d'électriser encore un peu plus les débats.

Reste le point qui fâche, ou pas: les dessins. Oui, au premier coup d'œil on trouve cela assez moche.Et oui, cette constatation est effectivement une erreur difficilement pardonnable. Il suffit de lire quelques chapitres pour se rendre compte que le style de l'auteur convient entièrement à la série. Tantôt il propose des planches assez épurées, tantôt des planches nettement plus fournies. Il varie les styles, parfois très bruts, parfois très fins, n'hésite pas à exagérer les expressions faciales. Et puis, quoi qu'en en dise, voir un coup de crayon vraiment original et parfaitement bien maitrisé, ça fait toujours rudement plaisir.

Un petit mot sur l'édition qui est dans l'ensemble assez bonne. La présence de petit jeux en fin de tome est d'ailleurs original et c'est une bien bonne idée que d'avoir conservé ces pages. La seule chose qui risque de déranger, c'est le langage utilisé. C'est adapté à l'age des personnages, et c'est donc un parler en général jeune et moderne, mais parfois peut-être un peu trop. Enfin, cela reste très discutable et débattable. L'iniative est en tout cas à saluer.

Moonlight Act démarre fort, très fort. Directement étonnant et rapidement addictif, c'est sans nuls doutes l'une des meilleures nouveautés de cette fin d'année. En plus, dernier détail qui tue: même le mot de l'auteur en début de volume est intéressant. Si c'est pas beau, ça ! Du shonen, du bon shonen, du très bon shonen. Bah, tant qu'à faire, disons le franchement : une petite perle à ne manquer sous aucun prétexte et très loin des tonnes de séries aseptisées que l'on nous sert à la pelle.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs