Moon Lost - Une nuit sans lune Vol.1 - Actualité manga
Moon Lost - Une nuit sans lune Vol.1 - Manga

Moon Lost - Une nuit sans lune Vol.1 : Critiques

Moon lost

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 04 Juin 2019

Yukinobu Hoshino est un mangaka qui n'a jamais vraiment percé en France, malgré plusieurs tentatives d'éditeur. Casterman a essayé avec Le Trou Bleu en 1996, Glénat avec le prestigieux 2001 : Night Stories en 2012, et Panini plus récemment avec Rain Man. Aujourd'hui, c'est au tour de Black Box de tenter de révéler le mangaka au lectorat francophone avec une première collection composée de deux titres courts : Moon Lost et Kamunabi. C'est le premier des deux qui nous intéresse ici.

Initialement paru entre 2003 et 2003 dans l'Afternoon des éditions Kôdansha, Moon Lost est réédité au Japon en une intégrale bunkô en 2006, puis dans une nouvelle édition en deux tomes en 2012. Au vu des couvertures utilisées, il semblerait que ce soit cette mouture que Black Box ait choisi d'utiliser pour sa version française.

Dans les années 2010, l'humanité est confrontée à un danger d'ampleur inégalée : un astéroïde semblable à celui qui a causé l'extinction des dinosaures se dirige vers la Terre, et l'impacte sur la planète semble presque inévitable. Diane Claudel, dirigeante de l'Agence Spatiale Européenne, est le dernier espoir de l'humanité pour empêcher un désastre absolu. Pour mener à bien sa mission, la Lune sera un outil capital...

A la lecture de ce premier tome, on pourrait assimiler Moon Lost à l'équivalent manga d'un film catastrophe, avec une mise en avant beaucoup plus appuyée des concepts scientifiques, et surtout une absence de codification des films du genre d'origine américaine. Une simple formule qui traduit tout l'intérêt de ce premier tome car, oui, ces débuts de Moon Lost sont passionnants !

Partant d'une histoire simple confrontant la Terre à la menace de la chute d'un astéroïde, Yukinobu Hoshino fait vivre un récit qui va à cent à l'heure, et qui fait ressentir à chaque instant l'urgence de la situation. D'ailleurs, on ne pourra que trop conseiller de ne pas lire le synopsis de trouvant sur le rabat de la première de couverture, celui-ci dévoilant un élément phare de l'évolution du début d'intrigue.
Alors, on plonge aisément dans cette mission périlleuse de sauvetage de la Terre, aux côtés de personnages attachant dont le seul défaut sera le manque de temps pour tous les développer correctement. Reste que l'utilisation des codes du genre sont efficaces : les pertes sont marquantes, quoique parfois prévisibles, et la mise en dessin du désastre immersive à souhait. L'auteur fait preuve d'une superbe minutie pour dépeindre les catastrophes engendrées par la situation, ainsi que l'inéluctabilité du désastre. A l'instar du thème de la série, celui du cosmos et de son infini, la narration met sans cesse en avant ce « rien » que constitue l'humanité face à un danger de cette ampleur. Si un film américain du genre va prendre le propos pour glorifier sa nation, il n'en n'est ici rien : il ne résulte que des Humains qui vont joindre leurs forces pour tenter d'arrêter l'inévitable, et les quelques élans héroïques n'empêcheront pas forcément les pires drames de se produire. En résulte un résultat fascinant, ne serait-ce visuellement, le dessin détaillé de Yukinobu Hoshino méritant qu'on s'y arrête quelques minutes.

Le plus complexe de cette lecture sera donc la grande place accordée aux explications scientifiques. Car le mangaka ne se contente pas de dessiner un manga catastrophe, mais cherche à mettre en avant de multiples concepts. Ceux-ci méritent une certaine attention, sans quoi il sera compliqué de comprendre les missions entreprises par les groupes de personnages. Ce premier tome fait donc appel à la rigueur du lecteur, ce qui peut ainsi expliquer le terme de Hard-SF, employé pour les œuvres de Hoshino. Reste qu'en étant un minimum concentré, l'essentiel du récit peut être saisi sans grande difficulté, et ce fort accent mis sur les théories scientifiques n'empêche jamais notre immersion au cœur de l'aventure.

Histoire catastrophe un peu plus exigeante que la normale, forte d'une narration exemplaire et bénéficiant du dessin merveilleux de détails de Yukinobu Hoshino, ce premier tome de Moon Lost a de quoi séduire sans grand mal. Le récit est immersif, les enjeux colossaux et suffisamment bien traités pour que ce premier opus capte notre attention jusqu'au bout. Étant donné l'ampleur de l'aventure, impossible de ne pas porter la lecture jusqu'au bout. Forcément, il y a de quoi avoir hâte de découvrir si l'équipe pourra mener à bien sa mission, ou si Yukinobu Hoshino a préféré porter jusqu'au bout un message pessimiste sur notre faculté à nous opposer au pouvoir du cosmos.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs