Montagne magique (la) - Actualité manga

Montagne magique (la) : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Août 2013

Chronique 1

Jiro Tanaguchi avait un rêve : faire du Franco-belge! Et voilà que cela devient réalité. Et c'est donc sous le nom de Casterman qu'est édité cette nouvelle d'une soixantaine de page, et non pas sous le label (ou pseudonyme) de Sakka. Et dans le sens de lecture occidental, n'en déplaise aux puristes

L'ouvrage est soigné : un grand format avec couverture cartonnée en relief sur le devant, les pages ne sont pas glacées mais sont suffisamment épaisses pour accueillir l'encre et la couleur, un préambule signé de l'auteur qui nous fait par de sa joie et une interview du sieur Taniguchi par le couple Barbery, auteurs de roman à succès. Mais qu'en est il de l'histoire?

On retrouve Tottori, la ville de l'auteur, où un jeune garçon et sa soeur, ayant perdus leur père se retrouvent un peu livrés à eux même après que leur mère soit hospitalisée. Et pendant cette période de doute et de peur quant à la santé maternelle, ils vont être confrontés à des êtres hors du commun vivant dans la montagne du château. Cette histoire ne vous rappelle-t-elle rien ? Et oui, on retrouve beaucoup de l'esprit du film de Miyazaki, « Mon voisin Totoro ». Rien de bien palpitant si ce n'est qu'on se laisse porter facilement par l'impression de sérénité de l'histoire, servie par le trait magnifique de Taniguchi et complété magistralement par les couleurs choisies par Walter et Yuka. C'est ce qui fait toute la différence : le travail de ces deux coloristes est plus qu'admirable. Pas une seule erreur de coloration, pas une bavure, chaque teinte a été choisie en tenant compte des couleurs du décor, avec en plus un gros travail sur les ombres portées.

Une nouvelle sympathique sans être indispensable, qui aurait pu être perdue dans un recueil de l'auteur, mais dont la très grande qualité de la mise en couleur lui donne un intérêt supplémentaire.

PS : sur la page de crédit on nous informe que l'adaptation graphique du titre est en sens de lecture universel : ah bon?


blacksheep




Chronique 2

Jirô Taniguchi est un auteur célèbre en France pour son univers très humain et dont le style de dessin et de la mise en forme s'approche de la BD franco-belge. Alors qu'il est possible de lire les oeuvres de l'auteur dans un format se rapprochant des BD "de chez nous", il faut savoir qu'en 2007 est né un projet entre lui et Casterman lui proposant de réaliser son rêve : faire une véritable BD à la sauce européenne !

Qui dit BD franco-belge dit forcément format spécifique, un challenge donc pour l'auteur de Quartier Lointain. La Montagne Magique est donc un ouvrage d'une soixantaine de page, devant se limiter par ce faible nombre pour nous offrir une histoire avec un début et une fin et bien sûr une narration orchestrée par de grandes pages format A4 emplies de couleur. Accompagné de deux coloristes, Walter et Yuka, peut-on dire que Taniguchi a réussi son défi de nous émouvoir par un système qui lui est nouveau ?

La Montagne Magique nous entraîne à Tottori, ville natale de l'auteur. Arborant une montagne remarquable couverte par une forêt aussi belle que mystique, elle est le terrain de plein de légendes diverses présentes pour freiner la progression des enfants qui aiment se donner des défis consistant généralement à la visiter de fond en comble. Comme souvent dans les oeuvres de l'auteur à succès, nous suivons ici un jeune garçon de 10ans, Ken'ichi, livré à lui-même avec sa petite soeur depuis la mort de son père. Leur mère ayant de plus une maladie grave qui ne cesse d'empirer, voici que les deux enfants se retrouvent seuls avec leurs grands-parents, ne trouvant comme seule distraction le fait de se balader avec leurs amis dans la montagne. Alors que les nouvelles s'aggravent, Ken'ichi, en quittant sa maison pour noyer son désespoir en vaquant ici et là, va faire la rencontre d'une salamandre...qui parle ! Commence ainsi donc une aventure pour notre héros qui devra garder celle-ci secrète jusqu'au déroulement final qui pourrait être véritablement marquant pour le jeune homme...

Si l'histoire n'est peut être pas des plus originales tout comme les personnages par rapport à ce qu'a déjà fait l'auteur, la Montagne Magique est typiquement ce genre d'oeuvre qui ne cherche pas à apporter plus que ce qu'elle ne peut, se contentant donc de nous faire voyager durant quelques pages et surtout de nous émouvoir. Fait rare, cette oeuvre se voit être dans une lignée fantastique, un autre défi de la part de l'auteur qui généralement ne dépasse pas le cadre du réel.
Il ne faut en aucun cas prendre la Montagne Magique comme une BD où l'auteur chercherait à renouveler le genre, le côté graphique est un gros atout du titre et rend donc la lecture d'autant plus immersive. La couverture donne le ton, et ainsi vous trouverez à travers ce titre de somptueux paysages forestiers emplis de mystères, au point de donner envie de visiter ces lieux !

Bien que la lecture se veut courte, il est intéressant au final de voir comment un auteur de manga tente d'approcher un genre peu connu dans son pays, cela par une manière de narrer différente et un style de dessin qui se veut plus réaliste, notamment grâce à des couleurs qui donnent tout leur intérêt au titre. D'ailleurs, nous trouvons en premier lieu un postface de l'auteur nous racontant comment le projet et son envie d'approcher le genre sont nés, et en fin de volume une interview intéressante de quelques pages où ce dernier nous dévoilent certains de ses secrets concernant la mise en forme de ces récits.

L'édition se veut remarquable, entre une couverture en relief alléchante, un papier de qualité et surtout des couleurs magnifiquement bien retransmises, chapeau bas. Publié chez Casterman (et non sous le label Sakka), la Montagne Magique aura tout pour plaire autant aux fans de manga qu'aux fans de BD franco-belge.
Voici donc un titre plein de fraîcheur, pas forcément innovant mais relativement beau malgré le nombre de pages assez maigre pour une histoire de l'auteur dont on est habitué à des récits plus longs (le genre franco-belge oblige), dont la narration et les merveilleux dessins ont tout de la poésie.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Blacksheep
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs