Monster Musume - Everyday Life with Monster Girls Vol.1 - Actualité manga
Monster Musume - Everyday Life with Monster Girls Vol.1 - Manga

Monster Musume - Everyday Life with Monster Girls Vol.1 : Critiques

Monster Musume no Iru Nichijou

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Novembre 2017

Critique 2
En France, nous connaissions jusque-là Monster Musume au travers de son adaptation en anime qui fut diffusé par Crunchyroll il y a quelques années.Ce seinen d'Okayado raconte l'histoire de Kimihito, un jeune homme qui accueille chez lui une Lamia (créature mi-femme mi serpent) en accord avec la nouvelle loi qui autorise les espèces non humaines à se mêler aux humains afin de vivre en harmonieSi le garçon avait accepté sans broncher la jeune fille, il ne s'attendait certainement pas à ce qu’une centaure et une harpie viennent s'ajouter à la liste des créatures dont il a la charge. De quoi lui donner des sueurs froides, car les demoiselles sont pour le moins passionnées.
Si cette nouvelle série un peu osée et très sexy d'Ototo ravira de nombreux fans, il faut savoir que Monster Musume, bien qu'étant très fun, collectionne de nombreux clichés qui peuvent faire grincer des dents.
Tout d'abord, on se retrouve avec une configuration très classique : jeune homme seul et célibataire, ce qui laisse une très large liberté au scénario. Exit les contraintes.D'ailleurs, qui est vraiment Kimihito ? On ne sait pas grand-chose de lui. Si on dresse une petite liste, on sait simplement : qu'il est puceau, qu'il est très gentil, qu'il est très très très ouvert d'esprit, qu'il est puceau (je l'ai dit deux fois ?). En gros, on ne sait rien.Que fait-il de son temps ? Lycéen ? Étudiant ? On pourrait plutôt pencher pour le profil d'un étudiant (vu son physique), ce qui pourrait expliquer bien des choses. Comme l'absence des parents ou encore le fait que mademoiselle Smith accepte de lui confier toute une flopée de jeunes filles (quoique même à un étudiant on ne confierait pas un tel harem).Mais au final, on s'en moque, car les facettes de sa personnalité qui sont nécessaires au bon déroulement du manga sont celles citées plus haut.D'ailleurs, aviez-vous vraiment retenu son prénom ? Car le jeune homme est toujours appelé « darling », « seigneur » ou « maitre » ! Preuve supplémentaire que l'individu en lui-même n'est pas vraiment important.
De plus, nous avons sous la main tous les ingrédients d'un harem classique (avec un supplément queue, plumes et sabots). Les jeunes filles sont très souvent dénudées et le personnage principal sera souvent victime de chocs mammaires très déroutants. Tout ça pour un ecchi omniprésent. D'ailleurs, on peut noter que le style graphique de ce manga est assez particulier. Très simple, voire grossier, le dessin devient étrangement détaillé dès qu'un chemisier est déboutonné.
Ainsi, si vous voulez du sexy, vous allez être servi. De ce côté, le manga n'a rien à envier à l'anime. Okayado a pris soin de bien sélectionner les scènes à dessiner pour rendre son œuvre aussi aguicheuse que possible.Pour ceux qui seraient tentés de le lire dans les transports en commun, ce n'est peut-être pas la meilleure des idées. L'auteure de ces lignes a bien essayé, mais a subi quelques regards courroucés.
Dans tous les cas, cette histoire mérite d'être lue. Et elle contient autre chose que des scènes coquines. Les tétons ne sont qu'un bonus !Okayado nous délivre un véritable message de tolérance dès ce premier tome. Nous sommes forcément tentés de nous mettre du côté de Mia quand celle-ci est victime de harcèlement dans la rue.Les trois filles sont toutes attachantes à leur manière. Mia a beau être entreprenante, elle est aussi innocente et sensible. Si le lolicon pourra peut-être déranger certains, le coté enfantin, naïf et frivole de Papi la harpie est tout à fait charmant. Enfin, Cerea, plus mature que les deux autres, pourra vous toucher avec son sens moral.
Au final, malgré un humour parfois répétitif et une overdose de fan-service Monster Musume nous permet de passer un agréable moment. Nous avons hâte de voir comment notre héros arrivera à survivre aux prochaines strangulations de Mia, aux lacérations de Papi et aux coups de sabot de Centorea.


Critique 1

Tout commence par ce qui semble être une scène de réveil classique : alors que l'alarme sonne, Kimihito Kurusu se réveille dans les bras de Miia... sa petite amie ? En réalité, pas du tout : dès la page suivante, on découvre que Miia est une femme-serpent, soigneusement enroulée autour du jeune homme pour se réchauffer, au point de manquer de l'étouffer ! Cette vie étrange avec cette lamia est le nouveau quotidien de Kimihito depuis peu. En effet, l'existence des demi-humains a été révélée, et voici trois ans qu'a été mise en place au Japon la loi d'échanges inter-espèces, où ces êtres, mi humains mi créatures mythiques, sont accueillis dans des familles d'accueil pour faciliter leur intégration dans la société. Kimihito n'a rien demandé, mais une erreur administrative de Mme Smith, une coordinatrice du projet, fait que Miia a élu domicile chez lui... et elle ne sera pas la seule !

Popularisé en France en 2015 avec son adaptation animée diffusée sur Crunchyroll, Monster Musume est, à l'origine, une oeuvre imaginée par Okayado (ou Takemaru Inui). Les origines remontent d'abord à des sortes de mini-mangas en couleurs érotiques publiés à compte personne par l'auteur à partir de 2009, mais c'est en 2012 que prend forme le manga que l'on a ici entre les mains. Démarré dans le magazine périodique Kemomo, le manga a ensuite très vite été transféré dans le magazine Comic Ryu de Tokuma Shoten, où il est toujours en cours. L'oeuvre a marqué les débuts d'Okayado dans les magazines de prépublication, et a donc lancé sa carrière professionnelle. Depuis, Monster Musume a fait bien du chemin, en contribuant amplement à populariser le sous-genre des "monster girls" (que l'on connaît aussi en France pour les titres Freaky Girls ou A Centaur's Life, par exemple), notamment au USA dès 2013 où chaque tome du manga se classe dans les tops vente tous genres littéraires confondus, en en faisant donc un véritable best seller ! Inscrit dans un registre atypique et peu connu en France hormis auprès d'une niche de fans, le manga Mnster Musume aura mis un certain temps à nous parvenir. Mais ce sont finalement les éditions Ototo Manga qui ont décidé de prendre le risque de le publier !

Les toutes premières pages donnent d'emblée une assez bonne idée de ce que sera l'oeuvre : au programme, des filles mi humaines mi "monstres", un côté coquin assez poussé (celles et ceux qui ne connaissent que l'anime pourraient être surpris, car le manga va un peu plus loin sur le plan coquin... du moins, par rapport à la version censurée de l'anime), un humour très présent, mais aussi un certain regard sur l'acceptation de la différence en société. Le mélange peut ne pas plaire à tout le monde, et donc lire les premières dizaines de pages peut-être une excellente idée pour voir si on adhère ou non, même si par la suite le récit est voué à bien s'enrichir.

Sans traîner, Okayado pose les principales bases de son univers, où les demi-humains existent donc, et où ils sont protégés par la loi d'échanges interespèces qui ne se limite pas qu'à l'accueil de ces êtres dans des familles. On apprend notamment que tout comme il est interdit aux demi-humains de blesser les humains, il est interdit aux humains de faire le moindre mal aux demi-humains... ce qui passe aussi par l'interdiction d'avoir le moindre rapport sexuel. Dans une société qui s'adapte petit à petit à elles, les créatures doivent parfois faire avec les limites "techniques" d'un monde qui était jusque-là pensé pour les humains uniquement : difficulté pour trouver des baignoires assez grandes pour des êtes imposants comme les lamias, étroitesse de certains magasins où ils ne pourraient pénétrer sans faire de dégâts... Tout ceci se présente en parallèle à la découverte des premières créatures vouées à vivre sous le même toit que Kimihito.

Car évidemment, d'autres créatures que Miia vont vite venir agrandir les rangs des colocataires, et elles seront toutes de charmantes demoiselles ! Sur ce seul premier tome, elles sont déjà au nombre de trois. Et de ce côté-là, Okayado sait tirer parti de ses idées, en détournant les stéréotypes habituels en utilisant les caractéristiques des monstres qu'il se réapproprie. Ainsi, très vite, Miia aurait presque des allures de Lamu parfois avec ses excès de jalousie, son côté très possessif, sa brutalité souvent involontaire (elle n'est pas toujours conscience que sa queue de serpent peut étouffer son "darling")... La mignonne Papi, harpie de son état, est un peu le stéréotype de la petite soeur ingénue... mais du fait de son statut mi-femme mi-oiseau, elle a une cervelle de moineau, oublie facilement les choses et est complètement étourdie. Quant à Céréa, en tant que centaure, elle possède une fierté tout à fait chevaleresque ainsi qu'un respect des traditions de son espèce, elle est ainsi le stéréotype de la fille droite et sérieuse... mais capable aussi d'être très maladroite, surtout quand ses sentiments s'en mêlent. Autour de ces demoiselles, Okayado brode déjà quelques découvertes "biologiques" intéressantes, comme la température très basse de Miia (elle est un "animal à sang froid") qui fait qu'elle a souvent du mal à se réveiller. Et à ces figures réussies, il faut aussi ajouter, bien sûr, Kimihito, jeune homme plutôt lambda qui se retrouve pris dans un quotidien complètement fou mais qu'il apprécie malgré tout, ainsi que Madame Smith, coordonnatrice qui n'est pas la dernière pour faire rire tant elle peut montrer de tares : laxisme dans son travail, côté parasite où elle s'incruste sans gêne chez Kimihito pour manger, tendance à s'arranger comme elle veut...

Et ici, pour diverses raisons (le bonheur de Miia d'avoir été acceptée par le jeune homme sans détour alors que son corps de serpent fait souvent peur, la tradition de son espèce pour la centaure Cerea, le bonheur de Papi de découvrir ce que peut être un "grand frère"...), ces demoiselles pas comme les autres sont toutes vouées à s'attacher très vite au héros, et dès lors qu'elles sont amenées à cohabiter à plusieurs avec lui, les jalousies se créent forcément, et leur comportement est souvent si extrême qu'il va jusqu'à mettre la vie de Kimihito en danger ou à le plonger dans des merveilles d'érotisme décalé. La qualité de l'aspect coquin est qu'il est complètement exagéré, décomplexé et humoristique. Rien que par la nature des filles, l'oeuvre imaginée par Okayado se déconnecte habilement d'un trop fort réalisme, pour surtout jouer sur le caractère improbable ou un peu grotesque des événements, où Kimihito se fait constamment malmener par le caractère de demoiselles bien différentes. Ainsi, les moments les plus coquins, bourrés de sous-entendus qui vont parfois loin (par exemple, dès le page 10, Miia a un orgasme car le bout de sa queue est une zone érogène), s'avèrent surtout très drôles, car impossibles à prendre totalement au sérieux. Mieux, le récit, plus d'une fois, joue volontiers sur la parodie en détournant des scènes on ne peut plus classiques du genre harem, le meilleur exemple étant sans doute la scène du bâtonnet glacé avec Papi. Le résultat peut flatter l'oeil, mais se présente surtout comme un bon gros délire assumé.

Mais en filigranes de son aspect de harem coquin et délirant, Monster Musume laisse poindre également le récit distille un certain regard sur la différence en société et sur l'acceptation de cette différence. Car forcément, même s'il existe une loi protégeant les demi-humains, tout le monde ne voit pas d'un bon oeil cette loi, et certains y sont même clairement opposés. Et dans la rue, les réaction face à ces créatures différentes peuvent être très variées, le meilleur exemple dans ce tome étant la sortie que Kimihito fait avec Miia : certains passants prennent de façon insistante en photo cette fille qui est pour eux une curiosité, d'autres se moquent littéralement d'elle, et il existe clairement une forme de racisme envers les demi-humains... Il y a clairement quelque chose à faire avec cet aspect de la série.

Sur le plan visuel, on sent que Monster Musume est la première série d'Okayado,, car le trait reste parfois assez grossier, un peu inégal, et assez pauvre côté décors (soit c'est basique, soit c'est rempli avec des trame,s soit c'est vide). En revanche, le dessinateur parvient à trouver de très bons designs pour ses personnages, et sait toujours très bien marier le côté coquin et l'humour, notamment via le jeu sur certaines parties du corps très sexy et sur des expressions faciales parfois hilarantes. En tout cas, il y a une bonne marge de progression.

S'il suit un schéma on ne peut plus classique entre l'arrivée des premières demoiselles et les premiers moments de vie ensemble, Monster Musume pose bien ses bases et sa tonalité atypique. Emballant, amusant, un brin coquin, et porté par des personnages pour l'instant franchement réussis, le manga d'Okayado par sur de très belles promesses.

Ototo nous offre une jolie édition avec 4 premières pages en couleurs, un papier souple et sans transparence, une qualité d'impression de bonne facture, et une traduction bien tournée de Yoan Giraud.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs