Monster Girls' Party - Actualité manga

Monster Girls' Party : Critiques

Bakemono Ecchi

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 04 Mai 2021

En juillet 2020, l'éditeur X NihoNiba inaugurait une nouvelle collection plus que prometteuse: OHNI, qui promettait d'explorer plus en profondeur tout l'imaginaire érotique nippon, avec notamment des oeuvres plus fantaisistes. La collection avait d'ailleurs été efficacement inaugurée avec le très bon one-shot Shindo L’s Cultural Anthropology. Malheureusement, elle est ensuite restée très discrète pendant de longs mois... du moins, jusqu'à ce qu'en ce printemps arrive enfin le deuxième titre de la collection, Monster Girl's Party ! Un recueil pour lequel tout est dans le titre, en mettant exclusivement à l'honneur ces chères "filles-monstres" qui peuplent déjà régulièrement le petit monde des mangas "grand public".

De son nom original Bakemono Ecchi, ce recueil est l'oeuvre d'un spécialiste des "non-humaines": Mizone, mangaka qui officie dans le genre depuis quelques années. L'ouvrage ici présent totalise un peu plus de 190 pages, et regroupe 9 histoires courtes faisant toutes 20 pages (sauf la première, légèrement plus longue) et initialement prépubliées au Japon dans le magazine Comic Bavel des éditions Bunendo.

Trois hommes qui ont la joie de se retrouver dans une auberge tenue par une ogresse, une femme-renarde et une "long-cou" très lubriques et bien décidées à loooongtemps profiter d'eux, car le sexe est la seule chose qui leur procure encore de l'intérêt dans leur déjà très longue vie. Un homme dont la semence sert quotidiennement de petit-déjeuner à une akamane peu farouche. Une centauresse qui désespère de trouver un jour le grand amour dans le monde humain. Une lycéenne dullahan qui veut vivre son idylle avec son petit ami même si son corps n'en fait souvent qu'à sa tête. Un jeune étudiant qui découvre que sa petite amie étrangère est en réalité une extra-terrestre venue étudier la culture terrienne. Un homme franchissant un cap avec la belle oni qu'il avait autrefois recueillie et avec qui il avait promis de se marier. Un voyageur se sentant plus attiré qu'effrayé par un femme-serpent (ou lamia) incapable de le dévorer. Une relation évolutive entre un homme et une plante verte pas comme les autres, qui était censée être son esclave au départ. Un garçon qui retrouve un jour dans sa baignoire son amie d'enfance, une sirène qu'il avait autrefois achetée toute petite alors qu'il pensait que c'était un simple poisson.

Telles sont ces histoires, qui ont pour premier mérite de ne jamais proposer deux fois le même type d'héroïnes, chacune des filles de ce recueil étant issue d'une "espèce différente"... avec, bien sûr, ce que cela peut signifier de particularités propres à chaque espèce. Rien que sur le plan physique, on a évidemment un petit paquet de délires tels que peu en concevoir l'imagination humaine, avec des personnages comme la femme-renarde étant vraiment mi-animale mi-humaine, la centauresse au corps de cheval, la lamia au corps de serpent, la sirène au corps de poisson, la dullahan dont la tête est souvent détachée du corps, sans oublier les quelques créatures aux très longues langues. Dans certains cas, on se dira volontiers que le délire aurait pu aller un peu plus loin, qu'il est un brin sous-exploité, tant certaines spécificités (les longues langues en têtes) aurait pu donner des situations érotiques encore plus dingues. Mais dans l'ensemble, Mizone s'applique vraiment à exploiter certaines caractéristiques propres à chaque héroïne. par exemple, le besoin de photosynthèse de la fille-plante, le corps hors de contrôle de la dullahan quand sa tête n'y est pas rattachée, le besoin de l'akaname de se nourrir de choses sales... Et forcément, de fil en aiguille, ces spécificités viennent aussi jouer sur le caractère de ces filles. L'akaname a un côté très lubrique, la fille-plante est totalement inerte si elle est en manque de soleil... et puis, il y a ces différents instants presque touchants, où des filles comme la centauresse, la lamia ou l'oni sont tout simplement heureuses d'être acceptées comme elles sont.

Qui plus est, si l'on excepte la première histoire plus branchée orgie, chaque récit s'inscrit plutôt dans une tonalité tendre, où les duos s'ébattent avec une belle communion mais non sans ardeur, chose que le dessin rend assez bien malgré quelques légères inégalités parfois. De manière générale, la copie visuelle de Mizone est plaisante, grâce à des designs soignés et jamais (ou rarement, car tout dépendra des goûts concernant certains personnages) trop inhumains, ainsi qu'à des mises en scène assez variées et cherchant assez souvent à mettre en avant la complicité ou la fusion des amant(e)s dans leurs ébats.

Pour une première approche du registre très spécifique et spécial des monter girls, ce recueil est très bien trouvé, grâce à des histoires souvent plutôt tendres et dans un registre vanilla. Un exemple "en douceur" de l'imagination que l'on peut trouver dans l'érotisme japonais, et que l'on espère bien voir suivi d'autres titres de cet acabit dans la collection OHNI.

L'édition française est, en plus, de bonne facture, avec un grand format habituel, 4 premières pages en couleurs, une bonne qualité de papier et d'impression, et une traduction claire du Studio Charon même si plusieurs coquilles se sont glissées.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs