Moi quand je me réincarne en slime Vol.1 - Actualité manga
Moi quand je me réincarne en slime Vol.1 - Manga

Moi quand je me réincarne en slime Vol.1 : Critiques

Tensei Shitara Slime Datta Ken

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Novembre 2017

Satoru Mikami, 37 ans, est un employé de bureau on ne peut plus banal. Entre le travail et une éternelle vie de célibataire chez lui, il mène une vie lambda... mais tout ceci est sur le point de changer de façon étonnante ! Alors qu'en ville, son meilleur ami lui présente sa future épouse, une agression dans la rue lui vaut d'être assassiné un peu par hasard. Alors que son ami est en pleurs à ses côtés, il connaît une fin de vie bateau... pour mieux se réincarner en une créature fantastique dans un autre monde ! Un fier guerrier ? Un elfe ? Un nain ? Un dragon ? Non non. Un slime. Une petite boule gélatineuse, réputée comme étant la créature la plus faible du bestiaire fantastique. Autant dire que pour pouvoir survivre dans le monde fantasy qui s'ouvre à lui et dont il ne connaît rien, il va devoir ruser et bien assimiler ses nouvelles capacités. Pour ça, il pourra compter sur deux compétences uniques : "Grand sage", qui lui permet d'avoir une bonne compréhension de son environnement grâce à une voix intérieure, et "Prédateur", qui lui permet de récupérer les aptitudes des adversaires qu'il bat. Et qui sait, peut-être que très vite, l'espèce de blob gluant arrivera à se tailler peu à peu une place dans ce monde ?


De son nom original Tensei Shitara Slime Datta Ken, Moi, quand je me réincarne en slime (on l'abrègera simplement en "Slime") est, à la base, un light novel écrit par Fuse et illustré par Mitz Vah. D'abord démarrée sur internet, cette série de romans est publiée depuis 2013 au Japon par Micro Magazine, et est toujours en cours avec une dizaine de volumes. C'est en 2015 qu'est décidée l'adaptation en manga dans le magazine Shônen Sirius de Kôdansha, celle-ci étant dessinée par Taiki Kawakami, un mangaka que l'on connaît déjà en France pour Alderamin on the Sky.


Dans la très longue liste de récits où un homme lambda se retrouve projeté dans un monde fantasy, ce récit pourrait très vite tirer son épingle du jeu et se différencier grâce, bien sûr, à la nature de la réincarnation du héros (vite rebaptisé Limule), un vieux slime a priori tout pourri. D'emblée, l'oeuvre, de par le statut de créature faible qui est octroyé au héros, et surtout via sa capacité à assimiler les aptitudes des adversaires, rappelle très fortement le manga Re:Monster (en cours de parution en France chez Ototo Manga) dans son principe, à ceci près que le troque le gobelin contre un slime. Mais nous allons vite voir que Slime possède bien ses propres spécificités, et son propre charme.


Le premier atout du récit est assurément sa manière de nous plonger au plus près du personnage principal et de nous faire vivre sa nouvelle vie à travers ses pensées et ses réflexions. Dans un premier temps, étant donné qu'il est un slime, il acquiert un corps sans système sanguin, constate qu'il n'a pas de bras ni de jambes, et surtout qu'il ne voit, n'entend et ne sent plus rien ! Dans ces conditions, il va mettre un petit moment avant de comprendre qu'il est devenu un slime, et en jouant sur le noir Taiki Kawakami rend vraiment bien cela dans le tout début de l'oeuvre, une chose qui n'était pas forcément évidente à bien retranscrire dans un manga (alors que dans un roman, qui ne se base pas sur le visuel, aucun problème). A partir du moment où il acquiert ses premières aptitudes (récupérer une vue, une ouïe...), Satoru/Limule démontre déjà sa capacité à s'adapter pour survivre, en faisant preuve d'intelligence. Un exemple ? Pour retrouver un moyen d'entendre, il aura l'idée d'abattre une chauve-souris pour récupérer son aptitude à capter les ultrasons.


A ses premiers gains d'aptitudes s'ajoutent des constatations sur sa nouvelle nature de slime : il peut faire fondre et absorber les choses, est gélatineux, ne ressent plus le chaud ou le froid, peut se régénérer, n'a plus besoin de manger, ni de dormir, ni d'oxygène... Il lui faudra bien assimiler ces différents états de fait, car pour survivre dans un tel monde mieux vaut bien connaître son propre corps et ses capacités. Capacités qui, bien sûr, ne cesseront de croître en lui.


L'une des grandes forces du récit, c'est sûrement son ton étonnamment positif et optimiste. Alors qu'il n'est qu'un slime tout faible au début, Satoru conserve un état d'esprit positif, ne sent fait pas trop... il trouve même un certain confort à être un slime. Et face aux différents dangers qui se présenteront face à lui, à commencer par une meute de loups géants, il n'oubliera jamais de réfléchir calmement à des stratégies, sans céder à la panique ou au désespoir. Cela lui vaudra de se rapprocher aisément de créatures qui auraient pu faire peur : un colossal dragon étonnamment amical et content d'avoir de la compagnie, des gobelins qui le vénèrent, des nains... D'abord seul au tout début, notre héros flasque voit peu à peu grandir autour de lui une palette de personnages et de groupes plutôt prometteurs. Mais à force d'agir dans ce Nouveau Monde, il est amené d'emblée à commettre une petite bévue qui pourrait avoir des conséquences sur l'ensemble du monde, à partir du moment où il libère Veldra, le Dragon des ouragans qui était scellé depuis des siècles. Un scénario global semble alors se mettre en place tranquillement, mais pour l'instant le récit se contente d'en poser les premières bases sans vraiment revenir dessus, car dans ce premier tome le principal intérêt est de voir comment le personnage principal va se débrouiller pour survivre, s'en sortir et se faire sa place, en comptant avant tout sur son intelligence, son état d'esprit et ses compétences.


Le récit est très bien accompagné par un dessin très efficace, et cela dès les débuts de l'oeuvre ! Les premiers temps du récit ne se basant que sur un slime seul, le manga aurait pu être rebutant, or Taiki Kawakami s'en sort très, très bien en offrant à Satoru/Limule un design de blob adorable, et ça ne cessera de se confirmer par la suite : en obtenant des yeux, puis en pouvant se transformer, il enrichit son design de quelques expressions et comportement amusant à observer. Autour de lui, les designs des autres créatures (les gobelins, les nains, les loups géants, et surtout le dragon) sont très réussis, et les décors sont bien présents sans être surchargés, si bien qu'il ressort de l'ensemble un aspect assez clair qui colle bien à l'ambiance positive du récit. On appréciera aussi le contraste loufoque de certaines situations, comme quand un groupe de fille dorlote le slime, soit une boule gluante.


Sur ce premier volume, Slime est une très bonne surprise, qui doit beaucoup à la nature originale de son héros, qui va devoir se débrouiller et compter sur son intelligence et ses capacités pour pouvoir survivre et se faire une place dans ce monde de fantasy, le tout en restant positif. On a droit à une entrée en matière très prenante, qui donne très facilement envie de voir ce qui attend Limule dans la suite de sa nouvelle vie !


Notons qu'à la fin de ce tome épais de 210 pages, on trouve en plus une petite nouvelle bonus de 18 pages, plaisante à lire elle aussi.


Concernant l'édition, Kurokawa offre une très bonne copie avec un papier bien souple et sans transparence, et une excellente impression effectuée chez l'imprimeur Aubin. On appréciera beaucoup les 6 premières pages en couleur, le travail soigné sur les onomatopées (traduites et remplacées, comme très souvent chez l'éditeur), et la traduction d'Erica Moriya qui, malgré quelques tournures un peu abruptes parfois, offre quelque chose de très clair et bien dans le ton de l'oeuvre. La jaquette française, fidèle à la japonaise au niveau de l'illustration, s'offre un logo-titre plus inspiré.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs