Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 21 Janvier 2020
Chronique 2
Après les événements d'ampleur du tome précédent et son final apocalyptique, l'affrontement contre le boss de la Griffe touche enfin à sa conclusion, et suite à l'explosion Mob est heureusement retrouvé sain et sauf dans les décombres. Le grand ennemi arrêté dans les toutes premières pages de ce volume, nous voici donc arrivés pile à la conclusion de la saison 2 de l'anime, ce 13e opus attaquant donc d'emblée de l'inédit par rapport à l'adaptation. De l'inédit qui, concrètement, prend son temps pour relancer la machine, mais peut-être un peu trop...
ONE ne manque pourtant pas d'intriguer comme il se doit dès le début du volume, et même dès la jaquette de celui-ci, l'explosion télékinétique de Shigeo ayant touché les graines qui se trouvaient dans sa poche, pour une conséquence improbable: un arbre géant a poussé au beau milieu de la ville, et plus précisément un brocoli. Insolite, l'événement pourrait s'arrêter à sa simple absurdité, mais ses conséquences s'installent en filigranes de ce tome pour réellement comment à exploser dans ses dernières dizaines de pages. En effet, plus qu'un "simple" (hem) brocoli géant, nombre de personnes se mettent à voir en celui-ci un arbre divin, et diverses croyances se réunissent peu à peu autour de lui, le vénérant comme une divinité recelant un immense pouvoir? Et parmi eux, le fameux culte du psycho-casque... Si ONE installe de façon un peu soudaine et basique tout le délire des différents groupuscules vénérant cette plante, il a tout de même ici certains mérites: non seulement s'engouffrer plus que jamais dans la question des sectes (déjà auparavant à travers la secte du Smiley, par exemple), mais aussi jouer sur les intérêts de pouvoir entre différents camps voulant s'accaparer le brocoli et son image, et enfin refaire appel plus concrètement au fameux culte du Psychocasque, évoqué depuis si longtemps et prenant enfin une importance plus prégnante. A ce titre, la conclusion du volume intrigue comme il se doit, de par les agissements du culte autour de la plante, et la façon dont il cherche à étendre son influence.
Ca ne manque donc pas d'intérêt, et ça finit bel et bien par relancer l'oeuvre en fin de volume. Mais avant ça... hé bien, la lecture est parfois un peu molle, répétitive et inutilement bavarde.
Qu'on ne s'y trompe pas, la patte ONE est toujours là pour assurer quand même l'essentiel: il y a une bonne pointe d'humour absurde, quelques réparties assez bien senties, et toujours un bon jeu sur certains personnages, entre Reigen qui rate rarement une occasion de tourner son charlatanisme à son avantage, Serizawa qui vient occuper un nouveau rôle, Smile qui intrigue... et, bien sûr, notre cher Shigeo qui se retrouve ici entre une persuasion qu'il commence à intéresser les filles (ce qui est quasiment purement humoristique pour l'instant, mais assez vite lourd, cela dit on attend de voir s'il évitera bien de prendre le melon), des petites interrogations quant à son avenir (mais pour l'instant l'auteur n'en fait pas grand chose), et le désir de certain(e)s de le voir aller occuper un rôle de gourou qu'il ne veut pas forcément.
Mais ces différentes pistes, le mangaka les installe cette fois-ci sans vraiment briller, ses recettes se reposant sur des petits arcs soit sous-exploités (comme celui avec le chasseur de monstres Haruaki Amakusa), soit ayant un petit arrière-goût de déjà vu.
Entre longueurs et éléments beaucoup plus intéressants, ONE a donc un petit peu de mal à relancer immédiatement sont récit, impression peut-être accentuée par le fait que l'arc et le tome précédents en particulier étaient particulièrement intenses. Mais petit à petit, l'auteur parvient bel et bien à relancer les choses, il n'y a donc plus qu'à attendre de voir ce qu'il nous réserve pour les trois derniers volumes de sa série !
Chronique 1
La bataille contre la Griffe est terminée, et la ville de l'Assaisonnement a pu retrouver son calme... exception faite qu'un gigantesque arbre en forme de brocoli a émergé en son milieu, devenant le centre de l'intérêt global. Serizawa, désireux de se réinsérer socialement et en bonne et due forme cette fois, est embauché par Reigen dans son cabinet. De son côté, Mob reprend son ordinaire scolarité. Le choix de son orientation s'impose alors à lui, amenant le jeune médium à se questionner toujours plus sur sa place dans son environnement, et sur son évolution...
Le très intense arc autour de la Griffe étant désormais achevé, ONE repart sur une formule beaucoup plus paisible pour le 13e tome de sa série. Une atmosphère qu'il y a de quoi apprécier dans Mob Psycho 100, puisque c'est généralement au cours de ces chapitres que les personnages sont plus à même d'évoluer. Au passage, on peut noter que ce volume reprend là où la deuxième saison de l'anime s'est arrêtée, ce qui s'avère idéal pour ceux qui aimeraient potentiellement prendre le train en marche.
D'une vue d'ensemble, le tome se construit autour de petites histoires du quotidien, très régulièrement teintée de paranormal, comme aime si bien les développer ONE. Un chasseur de monstres, l'embauche de Serizawa par Reigen, Mob qui pense enfin plaire aux filles... Cette suite se plaît à croquer le quotidien de tous ces personnages, non sans humour évidemment, l'absurde restant très fréquent dans tous ces développements.
Un côté tranche de vie jamais gratuit, puisque l'auteur vient une nouvelle fois développer Shigeo, son héros désormais entre le simple statut de « mob » dans la vie ordinaire, et celle de personnage réellement influent. Le protagoniste continue de chercher sa place tout en se questionnant maintenant sur son avenir, des thématiques finalement très crédibles qui continuent de donner un charme particulier au héros, une petite complexité aussi, ainsi qu'une sorte de second degré dans cette autoconviction que se fait Mob dans sa capacité de séduction.
Le petit bémol du tome viendra, parfois, dans l'intérêt direct de ces histoires. Car celles-ci brillent surtout par ce qu'elles apportent aux personnages, et éventuellement par leurs quelques notes d'humour. Après un arc intense comme celui qui vient de s'achever, la transition peut être brutale, et revenir directement à un rythme lent peut dérouter. Pourtant, difficile de nier tous les développements qu'apportent le volume, rendant celui-ci globalement plaisant et peut-être précurseur à l'arrivée d’événements majeurs pour la série.
Car la toute fin de tome redonne un peu d'ambition à l'intrigue, en associant notamment le culte du casque au mystérieux brocoli récemment apparu en vil. Une idée loufoque de laquelle découle un discours sous-jacent sur les sectes (bien plus présentes et influentes au Japon que chez nous), et surtout différents enjeux qui clôturent ce treizième opus sur un certain suspense. Reste à voir si cette piste prendra une grande ampleur, à moins qu'elle soit vouée à vite être close. Il y a de quoi être curieux, dans tous les cas, notamment parce qu'il ne reste désormais que trois tomes avant la conclusion de Mob Psycho 100.
Après les événements d'ampleur du tome précédent et son final apocalyptique, l'affrontement contre le boss de la Griffe touche enfin à sa conclusion, et suite à l'explosion Mob est heureusement retrouvé sain et sauf dans les décombres. Le grand ennemi arrêté dans les toutes premières pages de ce volume, nous voici donc arrivés pile à la conclusion de la saison 2 de l'anime, ce 13e opus attaquant donc d'emblée de l'inédit par rapport à l'adaptation. De l'inédit qui, concrètement, prend son temps pour relancer la machine, mais peut-être un peu trop...
ONE ne manque pourtant pas d'intriguer comme il se doit dès le début du volume, et même dès la jaquette de celui-ci, l'explosion télékinétique de Shigeo ayant touché les graines qui se trouvaient dans sa poche, pour une conséquence improbable: un arbre géant a poussé au beau milieu de la ville, et plus précisément un brocoli. Insolite, l'événement pourrait s'arrêter à sa simple absurdité, mais ses conséquences s'installent en filigranes de ce tome pour réellement comment à exploser dans ses dernières dizaines de pages. En effet, plus qu'un "simple" (hem) brocoli géant, nombre de personnes se mettent à voir en celui-ci un arbre divin, et diverses croyances se réunissent peu à peu autour de lui, le vénérant comme une divinité recelant un immense pouvoir? Et parmi eux, le fameux culte du psycho-casque... Si ONE installe de façon un peu soudaine et basique tout le délire des différents groupuscules vénérant cette plante, il a tout de même ici certains mérites: non seulement s'engouffrer plus que jamais dans la question des sectes (déjà auparavant à travers la secte du Smiley, par exemple), mais aussi jouer sur les intérêts de pouvoir entre différents camps voulant s'accaparer le brocoli et son image, et enfin refaire appel plus concrètement au fameux culte du Psychocasque, évoqué depuis si longtemps et prenant enfin une importance plus prégnante. A ce titre, la conclusion du volume intrigue comme il se doit, de par les agissements du culte autour de la plante, et la façon dont il cherche à étendre son influence.
Ca ne manque donc pas d'intérêt, et ça finit bel et bien par relancer l'oeuvre en fin de volume. Mais avant ça... hé bien, la lecture est parfois un peu molle, répétitive et inutilement bavarde.
Qu'on ne s'y trompe pas, la patte ONE est toujours là pour assurer quand même l'essentiel: il y a une bonne pointe d'humour absurde, quelques réparties assez bien senties, et toujours un bon jeu sur certains personnages, entre Reigen qui rate rarement une occasion de tourner son charlatanisme à son avantage, Serizawa qui vient occuper un nouveau rôle, Smile qui intrigue... et, bien sûr, notre cher Shigeo qui se retrouve ici entre une persuasion qu'il commence à intéresser les filles (ce qui est quasiment purement humoristique pour l'instant, mais assez vite lourd, cela dit on attend de voir s'il évitera bien de prendre le melon), des petites interrogations quant à son avenir (mais pour l'instant l'auteur n'en fait pas grand chose), et le désir de certain(e)s de le voir aller occuper un rôle de gourou qu'il ne veut pas forcément.
Mais ces différentes pistes, le mangaka les installe cette fois-ci sans vraiment briller, ses recettes se reposant sur des petits arcs soit sous-exploités (comme celui avec le chasseur de monstres Haruaki Amakusa), soit ayant un petit arrière-goût de déjà vu.
Entre longueurs et éléments beaucoup plus intéressants, ONE a donc un petit peu de mal à relancer immédiatement sont récit, impression peut-être accentuée par le fait que l'arc et le tome précédents en particulier étaient particulièrement intenses. Mais petit à petit, l'auteur parvient bel et bien à relancer les choses, il n'y a donc plus qu'à attendre de voir ce qu'il nous réserve pour les trois derniers volumes de sa série !
Chronique 1
La bataille contre la Griffe est terminée, et la ville de l'Assaisonnement a pu retrouver son calme... exception faite qu'un gigantesque arbre en forme de brocoli a émergé en son milieu, devenant le centre de l'intérêt global. Serizawa, désireux de se réinsérer socialement et en bonne et due forme cette fois, est embauché par Reigen dans son cabinet. De son côté, Mob reprend son ordinaire scolarité. Le choix de son orientation s'impose alors à lui, amenant le jeune médium à se questionner toujours plus sur sa place dans son environnement, et sur son évolution...
Le très intense arc autour de la Griffe étant désormais achevé, ONE repart sur une formule beaucoup plus paisible pour le 13e tome de sa série. Une atmosphère qu'il y a de quoi apprécier dans Mob Psycho 100, puisque c'est généralement au cours de ces chapitres que les personnages sont plus à même d'évoluer. Au passage, on peut noter que ce volume reprend là où la deuxième saison de l'anime s'est arrêtée, ce qui s'avère idéal pour ceux qui aimeraient potentiellement prendre le train en marche.
D'une vue d'ensemble, le tome se construit autour de petites histoires du quotidien, très régulièrement teintée de paranormal, comme aime si bien les développer ONE. Un chasseur de monstres, l'embauche de Serizawa par Reigen, Mob qui pense enfin plaire aux filles... Cette suite se plaît à croquer le quotidien de tous ces personnages, non sans humour évidemment, l'absurde restant très fréquent dans tous ces développements.
Un côté tranche de vie jamais gratuit, puisque l'auteur vient une nouvelle fois développer Shigeo, son héros désormais entre le simple statut de « mob » dans la vie ordinaire, et celle de personnage réellement influent. Le protagoniste continue de chercher sa place tout en se questionnant maintenant sur son avenir, des thématiques finalement très crédibles qui continuent de donner un charme particulier au héros, une petite complexité aussi, ainsi qu'une sorte de second degré dans cette autoconviction que se fait Mob dans sa capacité de séduction.
Le petit bémol du tome viendra, parfois, dans l'intérêt direct de ces histoires. Car celles-ci brillent surtout par ce qu'elles apportent aux personnages, et éventuellement par leurs quelques notes d'humour. Après un arc intense comme celui qui vient de s'achever, la transition peut être brutale, et revenir directement à un rythme lent peut dérouter. Pourtant, difficile de nier tous les développements qu'apportent le volume, rendant celui-ci globalement plaisant et peut-être précurseur à l'arrivée d’événements majeurs pour la série.
Car la toute fin de tome redonne un peu d'ambition à l'intrigue, en associant notamment le culte du casque au mystérieux brocoli récemment apparu en vil. Une idée loufoque de laquelle découle un discours sous-jacent sur les sectes (bien plus présentes et influentes au Japon que chez nous), et surtout différents enjeux qui clôturent ce treizième opus sur un certain suspense. Reste à voir si cette piste prendra une grande ampleur, à moins qu'elle soit vouée à vite être close. Il y a de quoi être curieux, dans tous les cas, notamment parce qu'il ne reste désormais que trois tomes avant la conclusion de Mob Psycho 100.
08/10/2020 