Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 09 Novembre 2022
"Ne sous-estime pas la puissance de mon chibre !!!"
La situation est devenue plus que critique pour Miochondria et Oshiru: elles ont été capturées par Piccouillo, l'évolution surpuissante et lubrique du sexe du moine Maradhara, qui menace de les violer s'il n'est pas libérer du sceau qui le maintient enfermé dans le pot de chambre magique ! Evidemment, Papinette ne peut pas laisser faire ça: certes, elle serait prête à accompagner ses deux amies dans une partouze plutôt que de les abandonner à leur sort, mais peut-être serait-il plus sage de retirer le sceau, contre l'avis de Maradhara lui-même... Alors, quel sera le résultat de cet odieux chantage ?
Cette fois-ci, il faut bien avouer que Man Gatarô offre une première partie de volume peut-être un petit peu moins inspirée, car il étire clairement un peu trop tout un délire autour de Maradhara, de sa panique et de ses actes pour essayer d'empêcher le pire d'arriver, ce qui aboutit à certains gags un brin répétitifs. Mais dans l'ensemble, l'auteur continue de bien s'en sortir, notamment en apportant ce qu'il faut d'avancées sur son semblant d'histoire où l'anéantissement de l'humanité semble imminent, ainsi que de petites révélations (évidemment improbables) sur la vraie nature de Papinette, sur les origines de Miochondria, ou encore sur le véritable lien unissant nos trois héroïnes (un lien qui est découvert par un procédé un peu particulier...).
Mais dans Mitochon Armageddon, il va de soi que ces avancées et révélations ne sont toujours qu'un prétexte pour servir l'humour extrêmement libre et anti-conformiste du mangaka, et de ce côté-là Manga Tarô s'en donne toujours à coeur joie ! Détournement d'oeuvres connues à foison (surtout des shônen "classiques" à commencer par Dragon Ball), personnages (y compris nos si "mignonnes" héroïnes) qui pètent complètement des câbles, techniques et évolutions improbables poussant à chaque fois le délire plus loin (avoir en guise d'ultime méchant un pénis mutant, faut le faire), blagues salaces à tout-va, situations qui partent en vrille dans un délicieux mélange d'absurdité, de vulgarité régressive et d'absence de moralité, dialogues totalement ubuesques qui découlent toujours très bien de cet enchevêtrement de situations invraisemblables et qui restent impeccablement servis par la traduction française d'un Aurélien Estager qui sait se lâcher... Le mangaka sait tirer parti du moindre aspect de ses situations farfelues pour les amener toujours plus loin, et ainsi il se permet tout en ne se fixant aucune limite dans l'outrance.
"Navré de vous poser la question de but en blanc, mais... vous ne seriez pas ma bite, par hasard ?"
Les fans des précédents tomes continueront d'accrocher sans le moindre souci à cet immense délire qui, de par sa tonalité où tout semble possible (surtout le pire), a quelque chose de résolument unique dans le paysage français du manga. il y aurait presque de quoi regretter que le prochain volume soit le dernier, tant la patte Man Gatarô (beaucoup trop rare en France) fait son effet.