Mises à nu Vol.1 - Manga

Mises à nu Vol.1 : Critiques

Sekilala kanojo

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 03 Avril 2018

Mayumi, Rumi et Rena sont trois étudiantes et copines de tout juste 20-21 ans, qui semblent bien sous tout rapport, mais qui cachent quelques secrets pour le moins sulfureux. La première, alors qu'elle a un petit ami tellement gentil et aimant qu'il fait attention de ne pas le brusquer, tombe peu à peu dans une forme de débauche à partir du jour où un autre jeune homme lui force un peu la main. La deuxième, elle, ne veut accorder aucune place à l'amour dans sa vie pour le moment, car elle veut poursuivre à fond son rêve de devenir doubleuse d'animes, mais elle risque bien de devoir céder à certaines choses si elle souhaite avoir une chance dans ce milieu. Quant à la troisième, c'est une tête, brillante en cours, mais derrière son sérieux à toute épreuve se cache une coquine à tendance SM.


Voilà un bon moment que nous n'avions plus eu droit à de la nouveauté coquine aux éditions Taifu Comics. Plus précisément, depuis la fin de l'été 2016, avec la sortie du médiocre Sex Medecine et du un peu plus potable Nympho Girls dans la collection Hentai sans interdits. Heureusement, juste avant, nous avions eu le très agréable Vanilla Essence de Yamatogawa. Mais depuis, plus rien. Il faut dire que l'éditeur avouait avoir du mal à trouver de nouveaux titres suffisamment bons pour renouveler son catalogue cochon tout en rentrant dans le critère de l'acceptable, ce qui a donné une année 2017 vide de nouvelles sorties, un vide dans lequel s'est engouffré le nouvel éditeur Hot Manga pour se lancer avec des titres autrement plus bourrins. Mais cette année 2018 semble être la bonne: Taifu Comics, après sa longue pause, semble avoir pu réfléchir à l'orientation de cette partie de son catalogue, et si la collection hentai sans interdits(dédiée aux titres X sans censure) reviendra un peu plus tard, en attendant on découvre une série en 5 tomes simplement érotique (comprendre par là qu'on ne voit aucun organe génital), Mises à nu (Sekilala Kanojo de son nom original), que l'on doit à un auteur déjà bien connu: Linda, le mangaka de Partenaires particulières, Lovers Colors et Wives colors.


D'emblée, un constat s'impose: là où la collection hentai sans interdits se targue de ne proposer que des mangas X entièrement non censurés, ici on a bien un titre qui ne fait pas partie de cette collection, malgré le format similaire qui peut être trompeur si on ne fait pas attention. Mises à nu est un manga qui n'est pas totalement pornographique, mais simplement fortement érotique. Comprendre par là que vous ne verrez pas le moindre petit bout d'organes génitaux, qu'il soit féminin ou masculin. Mais pas de grosse censure façon mosaïque ou bande blanche pour autant, puisque Linda s'applique à toujours masquer les sexes en utilisant des angles de vue travaillés dans ce but ou des bulles de textes placées de façon adéquate. La raison ? Tout simplement, Mise à nu n'est pas paru au Japon dans un magazine hentai, mais bien dans des magazines seinen, d'abord le Young Animal des éditions Hakusensha (un magazine déjà bien mature, accueillant notamment Berserk, Attache-moi, Step up love story...), puis son dérivé souvent plus érotique le Young Animal Arashi (que l'on connaît en France pour The Testament of Sister New Devil Storm).


Ce constat passé et accepté, on découvre ici un premier volume qui, somme toute, suit un schéma extrêmement linéaire, avec 9 chapitres permettant de découvrir les trois étudiantes (avec 3 chapitres dédiés pour chacune) et les premiers "vices" qui s'installent en elle. Pour l'instant, il ne faut donc pas attendre grand-chose du récit, qui ne fait que poser des bases, mais qui s'avère assez sympathique grâce à la variété véhiculée par les trois demoiselles, ne serait-ce que physiquement entre la fille bien en formes, la brune à lunette d'apparence sérieuse, et la petite blondinette aux formes moins exagérées (cette dernière changeant donc un peu des habitudes de Linda vues dans ses précédentes oeuvres sorties en France). Chacune semble avoir sa personnalité spécifique même si pour l'instant elle est sous-exploitée, et découvre la luxure à sa manière. Ainsi, Mayumi découvre tout juste son vice au tout début pour tomber peu à peu dedans, alors que Rumi ne semble pas encore vraiment accepter ce qu'on lui fait faire. Quant à Rena, elle est déjà dedans jusqu'au cou. Toutefois, gardez bien en tête qu'on est ici dans du Linda: de ce fait, toute part de relations qui paraissent un peu forcées par ces messieurs, ce qui pourrait gêner certains lecteurs. L'auteur affirme d'ailleurs dans sa postface qu'il veut croquer des "vilaines filles" et qu'il continuera sa série sans avoir peur de "choquer". Tout est dit.


Quant aux visuels, en dehors de la question de la "censure", on est dans du Linda tout craché, avec des demoiselles aux formes assez appuyées, un bon travail de trames pour accentuer la profondeur, un soin particulier accordé aux seins et au rendu de la chair... Mais censure ou as, il y a quand même pas mal de scènes qui paraissent bien rapides, qui ne sont pas toujours claires à cause des angles de vues d'autocensure que Linda s'impose, et qui peuvent alors laisser sur une certaine frustration.


Une fois accepté le fait d'avoir un titre érotique et non pas pornographique, Mises à nu parvient à offrir un certain charme à ses trois héroïnes, suffisamment différentes, et dont on attend de voir les évolutions, malgré l'aspect pour l'instant très linéaire et basique ainsi que le côté "rapports un peu forcés" qui ne plaira pas à tous.


Notons qu'à la fin, on trouve un chapitre bonus mettant en scène une autre fille, Nami, désireuse d'"apprendre à jouir" pour ne pas faire culpabiliser son petit ami. On vous laisse deviner quel chemin elle va prendre pour ça...


Taifu Comics propose ici une très belle édition, avec quatre pages couleur, mais aussi un dépliant couleur recto verso. Le papier et l'impression sont de très bonne qualité, et la traduction d'Isabelle Eloy s'avère claire et suffisamment "dedans". On regrettera toutefois l'absence totale de traduction pour les onomatopées.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction