Meurtres dans le décagone Vol.5 - Manga

Meurtres dans le décagone Vol.5 : Critiques

Jukkakukan no Satsujin

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Octobre 2023

Alors qu'ils poursuivaient leurs investigations, Kawaminami et Shimada ont appris une terrible nouvelle, en même temps que le lectorat: il n'y a plus aucun survivant parmi les étudiants restés sur l'île, car le Décagone a été ravagé par un incendie. Grâce à une connexion de Shimada avec la police, tous deux ont l'occasion d'alors se rendre sur l'île pour eux aussi enquêter, le tout en compagnie de Morisu. Cet incendie est-il un accident ? Seiji Nakamura est-il toujours en vie et a-t-il accompli ici sa vengeance suite à la mort de sa fille Chiori ? Rapidement, les investigations de la police amènent une conclusion: c'est Ellery qui aurait tué tout le monde avant de se suicider en provoquant l'incendie. Mais cette version semble trop bien huilée, et le ou la vrai(e) coupable pourrait être bien plus proche qu'on le pense...


Après le coup de théâtre intrigant de la fin du tome précédent avec la mort soudaine de tous les derniers survivants sur l'île, le romancier Yukito Ayatsuji propose, pour la dernière ligne droite de son récit, une idée on ne peut plus stimulante: à travers un long flashback entrecoupé de quelque moments dans le présent, révéler l'intégralité de l'affaire directement depuis le point de vue de la personne coupable, pour nous en faire comprendre tous les rouages et comment elle s'y est pris. Le procédé n'est pas nouveau, mais se révèle souvent prenant dans ce genre de cas, et c'est le cas ici, car c'est forcément avec intérêt que l'on remonte l'ensemble des événements sordides ayant conduit à la mort de chacun des étudiants, en dévoilant l'ensemble des plans de la personne qui a tué les autres. Bien que l'on regrettera toujours, dans les tomes précédents, le manque de réels indices pour inciter le lectorat à faire ses propres hypothèses, le fait est que l'ensemble est bien construit, que les auteurs n'oublient rien des différents éléments, et qu'ils n'occultent pas non plus la petite part d'imprévus et de chance avec laquelle la/le coupable a également dû composer. Et même si le mobile vengeur de cette série de meurtres est totalement classique, on ressort convaincu de cette longue et efficace phase de révélations, d'autant plus qu'il y a un sentiment particulier à voir le/la coupable visiblement s'en tirer pendant que la police se fourvoie sur une autre piste soigneusement préparée, et que le dessin raffiné de Hiro Kiyohara sert toujours efficacement les choses malgré plusieurs photos pas assez (voire pas du tout) retravaillée en guise de décors.


Oui, la dernière ligne droite de Meurtres dans le Décagone aurait pu être presque pleinement satisfaisante... s'il n'y avait pas eu les dernières dizaines de pages. En effet, ces dernières, en plus de nous laisser sur une fin trop abrupte et trop ouverte pour un récit de ce genre, offrent un ultime retournement de situation cruel bien trop gros, et de tous derniers événements franchement too much au bord de la falaise. C'est la petite faute de goût du débutant, dirons-nous, puisque rappelons que l’œuvre d'origine fut le tout premier roman de la carrière de Yukito Ayatsuji.


Malgré la conclusion moins convaincante, on peut dire que les auteurs offrent une dernière ligne droite assez satisfaisante à ce manga qui, dans les précédents volumes, a parfois peiné à décoller. Malgré ses limites, Meurtres dans le Décagone se révèle être un polar tout à fait honnête, qui a de quoi faire passer un moment sympathique sans être inoubliable aux aficionados du genre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs