Meminisse Vol.1 - Actualité manga
Meminisse Vol.1 - Manga

Meminisse Vol.1 : Critiques Lost and found

Meminisse

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 23 Août 2017

Le mois d'août est l'occasion de découvrir une nouvelle série courte aux éditions Doki-Doki. Bouclée en deux volumes qui paraissent en France simultanément histoire de ne pas nous faire attendre inutilement, Meminisse est une série d'action fantastique qui a été prépubliée au Japon de 2014 de fin 2014 à début 2016 chez Media Factory dans le Gene Pixiv, un magasine que l'on connaît déjà en France pour les séries Les Six Destinées et Trisagion, elles aussi en cours de parution chez Doki-Doki. Nous devons cette courte oeuvre à un auteur pas tout à fait inconnu en France : Makoto Shiozuka, l'auteur de Shimba Ra Da (une série en trois tomes parues aux éditions Tonkam en 2012-2013).

"Meminisse" est un mot qui signifie "se souvenir" en latin, et qui colle bien à la situation de Rai Kurusu, un adolescent à la vie plutôt terne. Vivant seul depuis la mort de ses parents en ne pouvant compter que sur leur héritage, solitaire à l'école où il n'a pas d'amis et est même la cible de quelques moqueries, il n'a pour proche que le professeur Nishio qui semble veiller sur lui, et est surtout marqué par un fait étrange : il n'a absolument aucun souvenir remontant à plus de dix ans en arrière.
Il s'en accommode pas mal... du moins, jusqu'à ce qu'arrivent deux événements bizarres dans son établissement scolaire : l'apparition en une nuit d'un invraisemblable et gigantesque assemblage de poutres métalliques en haut duquel se trouve son bureau transpercé, et l'arrivée de Sai, une mystérieuse jeune fille un peu excentrique qui lui affirme clairement que cet amas de poutres est un avertissement qui lui est adressé. Quelqu'un en veut à la vie de Rai... mais pourquoi ? Comment a-t-il pu assembler et souder toutes ces poutres en seulement une nuit ? Et qui est exactement Sai ?

Le récit ne faisant que deux tomes, l'auteur choisit de ne pas traîner en nous offrant une introduction très brève puis en faisant progresser son intrigue sans jamais rallonger les choses. Cela amène quelques facilités (décidément, pas grand monde ne semble intrigué par cette jeune fille descendant d'un amas de poutres puis squattant l'école comme si de rien n'était), et ne permet pas forcément de beaucoup s'attacher aux personnages principaux, mais ces derniers restent intéressants à suivre malgré tout par leur complémentarité : là où Rai apparaît assez froid et terne, Sai est aussi mignonne que vive et plutôt rigolote. Mais tous deux sont liés par certaines choses qui se dévoileront au fil du volume. En revanche, on regrette quand même que le rôle de Nishio soit si expédié.

Reste qu'une chose est sûre : pas le temps de s'ennuyer. Le récit est rythmé et a le mérite de rester fluide d'un bout à l'autre de ce premier tome, tout en sachant distiller ce qu'il faut d'informations et de mystères. Les première informations arrivent rapidement sur les "Shiki Recepters", des personnes voyant soudainement apparaître en eux des pouvoirs, mais aussi sur Sai qui fait partie de l'organisation Leviathan, organisme chargé d'enquêter sur ces porteurs de pouvoirs et de traquer ceux qui les utilisent à des fins criminelles. Rien de forcément original dans ce qui semble être une énième histoire de personnes ayant des pouvoirs, mais cela n'empêche pas Makoto Shiozuka de bien utiliser son concept pour nous amener vers une thématique beaucoup plus intéressante : celle des souvenirs. Car très vite, il s'avère que Rai se voit contraint de douter de ce qu'il est : en plus de voir surgir en lui un incroyable pouvoir qui semble lui donner la faculté de tout détruire (rien que ça), les dires de son ennemi l'obligent à se demander si son passé et ses maigres souvenirs sont véridiques. Est-il vraiment ce qu'il semble être ? Si ce n'est pas le cas, qu'était-il il y a dix ans, à une époque dont il n'a plus aucun souvenir ? A-t-il commis des choses inavouables ? Et si oui, peut-il se permettre de vivre comme si de rien n'était ? Remonter dans son passé que lui-même ne connaît pas nous promet une suite intéressante. D'autant qu'à ses côtés Sai ne manque pas d'intérêt non plus, non seulement car elle a elle aussi un rapport très particulier avec les souvenirs (elle a elle-même des troubles de la mémoire, et son pouvoir lui permet d'explorer les souvenirs), mais aussi parce qu'elle a une façon de vivre bien différente de Rai, en profitant avant tout du moment présent malgré son problème de mémoire.

Sur cette première moitié de série, Meminisse est une petite lecture plutôt prenante et bien menée, qui a le mérite d'avoir un rythme soutenu et d'aller à l'essentiel. La suite et déjà fin nous dira si l'oeuvre vaut bel et bien le coup, mais pour l'instant on se laisse facilement embarquer.

Doki-Doki propose une édition soignée, avec ses habituelles qualités de traduction et d'adaptation (Julia Brun offre quelque chose de fluide et vivant) ainsi que de lettrage. Les 4 premières pages en couleurs constituent toujours un plus sympathique, le papier allie souplesse et légèreté même s'il est légèrement transparent par moments, et l'impression effectuée en Italie chez Lego est tout à fait honnête.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs