Mei Lanfang - Une vie a l'opéra de Pékin Vol.2 : Critiques

Nous retrouvons Mei Lanfang à l'orée de ses 18 ans et de sa gloire !Alors que la Chine est devenue une République, les temps sont durs pour l'opéra de Pékin, vu par la jeunesse chinoise affranchie de la noblesse comme un endroit corrompu et les artistes comme des êtres du vice. Mei Lanfang, toujours proche de ses deux frères, Lu Huixin et Daxi, va se retrouver confronté à cette corruption via son frère Huixin qu'il respecte tant, et qui ne semble intéressé que par deux choses : l'argent et la gloire.

"Tout ce que je veux, c'est bien jouer l'opéra, et non me vendre comme toi !"

Pourtant, ce personnage révélera toute sa complexité suite à un évènement contre un de ses protecteurs, un ancien noble de l'Empire...

Pendant ce temps-là, Mei Lanfang prend le chemin de Shanghai pour une série de représentations. Pendant l'une d'elles, il fera la connaissance d'une personne chère à son coeur, Qi Rushan, un homme qui lui envoyait des messages et le guidait pour s'améliorer depuis un an. Qi Rushan est homme ayant voyagé et découvert la culture occidentale, ce qui l'a conduit un temps à rejeter l'opéra de Pékin et à vouloir écrire de nouvelles pièces totalement différentes. Mais, après avoir compris qu'il n'était pas à la hauteur et après avoir appris à apprécier les textes chinois, il a décidé de dépoussiérer l'Opéra de Pékin et de permettre à la culture chinoise de briller par delà le monde. Et il voit Mei Lafang comme l'ambassadeur de cette grande entreprise !

"Vous êtes cet acteur virtuose qui pourra inspirer une génération."

Cette histoire est tout simplement incroyablement captivante ! Si le tome 1 pouvait parfois traîner en longueur, celui-ci ne nous laisse pas souffler une seconde. La relation entre les trois frères est passionnante à suivre, surtout que l'âge et la réussite de certains amènent des tensions dans le trio qui semblait inséparable. Le personnage de Huixin est de plus en plus pitoyable, et au final, on se demande vraiment s'il avait besoin d'en arriver jusque là, malgré sa vie tragique dont nous avions déjà eu un bref aperçu dans le tome précédent.

Avec l'arrivée de la République en Chine, l'exemplarité est de mise chez les artistes, or quel artiste plus exemplaire que Mei Lanfang ? Ce dernier dédie toute sa vie à son art, pourtant, alors qu'il assiste à la déchéance de son frère, Huixin, il ne peut s'empêcher de se demander : aime-t-il vraiment l'opéra ? Son frère Huixin semble avoir un début de réponse en tout cas...

"Quant à toi, c'est différent... Peut-être que tu aimes vraiment l'opéra..."

Du point de vue culturel, cette série est une véritable mine d'or. Les postfaces sont très instructives et nous permettent de mieux comprendre l'histoire dans son ensemble, car elle n'est, malgré tout, pas toujours très facile à suivre. Car un des points noirs de cette série, c'est le dessin. Il est très beau, mais toujours aussi statique, et il est parfois assez compliqué de différencier certains personnages. Dès qu'ils ne sont pas principaux, on pourrait presque croire qu'ils ont simplement des coiffures interchangeables, c'est assez regrettable. De plus, certaines pages ont une narration lourde, avec peu de bulles, mais qui sont grandes et remplies de pavés de textes. C'est un peu dommage que l'auteure ne joue pas plus avec le média graphique qu'est la bande dessinée.

Pourtant, tous ces défauts ne gâchent pas le très bon moment que l'on passe devant cette série et on est très curieux de connaître la suite. La vie de ce Mei Lanfang à l'Opéra de Pékin était bien digne de cette courte série et on espère qu'elle ne nous décevra pas dans les tomes à venir !