Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 19 Novembre 2025
L’armée du Ruban Rouge est plus bas que jamais, mais Carmine n’a pas dit son dernier mot. Afin de se débarrasser des gêneurs que sont Gohan et Piccolo, il compte exploiter les Saiyaman X1 et X2, sans se douter une seule seconde de leurs liens avec leurs ennemis. Au même moment, sur la planète de Beerus, c’est Broly qui profite de son propre entraînement. Mais quand l’énergie titanesque de la forme Beast de Gohan se fait ressentir, le programme change nettement…
Ce volume est certainement le plus particulier et le plus symbolique de toute la série « Super ». Car c’est quelques jours avant la prépublication de son avant-dernier chapitre qu’Akira Toriyama s’est éteint. Par conséquent, les retouches qu’il a apportées à ces épisodes constituent les tout derniers travaux de sa vie, tandis que le dernier chapitre de l’opus, un prologue à l’arc Super Hero, vient d’une idée initiale du maître qui n’avait pas pu être exploitée. En partant de là, la saveur de l’ouvrage devient particulière, et il est difficile de ne pas voir ci et là quelques messages laissés au lecteur, ce qu’il est difficile de confirmer puisque le partage entre les idées de Toriyama et Toyotarô n’est pas toujours évident.
Un vingt-quatrième tome au titre qui ne laisse aucun doute : « La relève est assurée ». Et c’est bien cette idée qui resplendit durant tout le tome qui fait office de bilan autour des personnages, leurs puissances, les niveaux qu’ils ont atteints, et les rôles qu’ils peuvent à présent jouer dans l’univers Dragon Ball. L’idée n’est pas encore de faire une passerelle vers le 28e Tenkaichi Budokai, mais plutôt de faire un état des lieux de la saga « Super ». Dans les faits, l’ouvrage propose une trame très basique autour d’une surenchère des niveaux de puissance, élément propre à la série, des entraînements et des combats amicaux, tout ceci entre deux pointes d’humour et dans l’idée d’évaluer les protagonistes et les rôles qu’ils peuvent désormais occuper dans le récit. Cette simple idée est forte tant elle sonne comme un adieu de la part de Toriyama, un état des lieux avant son propre départ vers l’au-delà. Cette idée est nettement renforcée par l’avant-dernière case du chapitre 103 : le geste d’au revoir de Piccolo, personnage préféré du regretté maître, adressé au lecteur.
Pour ces raisons, un volume à la trame aussi simpliste demeure touchant de bout en bout, y compris dans son dernier épisode, le prologue de l’arc Super Hero qui revient aux amours de Toyotarô pour les péripéties lycéennes de Trunks et Goten. Avec quelques messages hommage et divers clins d’œil très appréciables à l’univers, l’aspect « bilan » du tome est renforcé.
Vous l’aurez compris : pour votre serviteur, l’hommage qu’est ce 24e tome ne peut être ignoré. Trois des quatre chapitres qui composent l’opus ont été conçus lors du vivant de Toriyama, et c’est bien cette fin de vie qui alimente le côté méta, sans que nous puissions réellement confirmer les intentions de messages derrière la conclusion de l’arc. Une impression renforcée par les messages de Toyotarô et les quelques bonus qui renforcent les adieux. Dragon Ball Super est un manga hautement imparfait, empli de maladresses et dont la nature de produit dérivé a parfois pris l’ascendant sur l’œuvre à part entière. Néanmoins, difficile de rester indifférent devant cette lecture, malgré la grande simplicité de son scénario de base. Quant à l’avenir du manga, si la prépublication n’a toujours pas repris, Toyotarô confirme bien qu’un prochain arc débutera, d’autant plus que la piste autour de Black Freezer ouvre déjà la voie. Il faudrait très certainement s’armer de beaucoup de patience pour découvrir cette suite qui sera le tout premier fragment de Dragon Ball Super sans aucune implication de l’auteur de la saga.
19/11/2025