Megaman Megamix Vol.1 - Actualité manga

Megaman Megamix Vol.1 : Critiques

Rockman Megamix

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 22 Septembre 2016

Après un Megaman ZX foncièrement sympathique pour un jeune public fan du petit robot, les éditions nobi nobi! s'attaquent à nouveau à la célèbre saga vidéoludique de Capcom avec Megaman Megamix, un projet assez complexe au Japon puisqu'il a été réédité plusieurs fois au fil des ans en changeant de nom (Megaman Remix, Megaman Gigamix...), mais aussi de chapitrage, faisant que les chapitres ne sont pas toujours dans le même ordre d'une édition à l'autre, et que chacune de ces éditions ne propose pas forcément tous les mêmes chapitres. Dans la présente édition, on trouve une édition bien fournie puisqu'elle compte quasiment 300 pages pour ce premier tome composé de 5 chapitres dont un bonus.

Commençons donc par évoquer les 4 premiers chapitres, qui s'avèrent plus ou moins indépendants en racontant chacun une aventure différente, même si la deuxième histoire est en quelque sorte une suite de la première. La première est d'ailleurs la plus intéressante, car elle offre une vision de la naissance de Megaman, d'abord robot domestique créé par le docteur Light, puis poussé à devenir un robot de combat dès lors que les robots industriels créés par Light se retournent contre leur créateur et contre la population sous l'égide du terrible Dr Wily. Sur ce premier chapitre, le manga Hitoshi Ariga offre alors un déroulement très linéaire (Megaman doit affronter les uns après les autres les robots industriels avant d'atteindre Wily), mais fidèle au concept du jeu d'origine, autant dans ce déroulement que dans ce qui a rendu Megaman populaire : sa capacité à récupérer les pouvoirs des ennemis qu'il bat ! Cela dit, on voit déjà poindre dans ce premier chapitre ce qui sera le gros problème de ce tome : tout va extrêmement vite. Les moments d'action sont à peine dépeints, plusieurs combats sont tout bonnement occultés, si bien que le lecteur a rarement l'occasion de voir réellement en valeur les capacités de Megaman... Frustrant.

Les chapitres suivants se font moins intéressants. Là où la première histoire intriguait par sa vision de la naissance de Megaman, le reste ne possède pas cette aura et se contente d'offrir des chapitres essentiellement axés sur une volonté de prolonger le plaisir procuré par les jeux, et cela se traduit par une contextualisation très minimale des choses, car Ariga semble partir du principe que les lecteurs du manga connaîtront bien les jeux. Dans les faits, ce n'est pas le plus problématique, car ce manga s'adresse clairement aux fans de Megaman connaissant les jeux, mais certains moments auraient vraiment gagné à être mieux contextualisés. On prendra l'exemple du quatrième chapitre s'intéressant au Dr Cossack et à sa fille Kalinka, et surtout à la jalousie de cette dernière envers les robots et au ressentiment de l'une des machines, Skullman, suite à des aventures qui se sont déroulées dans le jeu. Or, hormis via la brève présentation des personnages au début et via les toutes premières bulles du chapitre, rien ne permet vraiment de recontextualiser efficacement ce récit pourtant doté d'une certaine portée dramatique.
Mais on le redit, ce problème n'est pas le plus gênant : les fans connaissant (très) bien Megaman s'y retrouveront. Ce qui est le plus embêtant, c'est bel et bien ce sentiment que tout va extrêmement vite, qu'on n'a pas l'occasion de profiter des combats à peine présentés ni des différents personnages secondaires (comme Rush) qui débarquent un peu comme ça pour ne pas faire grand-chose ni des très nombreux robots amis ou ennemis qui apparaissent tellement vite qu'on a l'impression parfois de n'avoir affaire qu'à une succession de caméos.

Si bien qu'au final, le plaisir de lecture est très artificiel, et le lecteur risque d'être plus frustré qu'autre chose par ces différents courts récits où quasiment tout est rushé. Et c'est d'autant plus dommage qu'on sent vraiment l'implication du mangaka sur le plan visuel. Ses dessins assez simples et vivants reprennent fidèlement les nombreux personnages des jeux Megaman, il n'y a vraiment rien à redire là-dessus : c'est nickel. De plus, l'auteur sait dynamiser les choses par le biais d'angles de vue parfois très bien trouvés.

Du coup, le chapitre le plus intéressant est peut-être le bonus occupant les pages 240 à 290, et voyant Ariga proposer sous forme de manga l'histoire de la création (compliquée) de Megaman, de façon un peu remaniée, mais avec pas mal de petits détails et d'informations sympathiques sur la façon dont est né le concept.

Concernant l'édition, rien à redire : le papier est souple, léger et ne comporte pas de problèmes de transparence, la qualité d'impression est honnête, la traduction de Julien Favereau est fluide et fidèle aux jeux, la première page en couleur est un petit bonus plaisant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
9.5 20
Note de la rédaction