Me and You… the naughty : Critiques

Zankoku na Kimi to Tomo ni

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Juillet 2011

Encore un one shot de Piyoko Chitose ! Quel plaisir pour les fans, et pour les autres ... Cachez-vous les yeux, c’est un peu comme d’habitude. Allez, pour être totalement honnêtes il nous faut dire que c’est ... moins pire ! Pas vraiment « mieux », puisqu’on a toujours du mal, même objectivement, à en voir les qualités. Sauf pour les amateurs de sexe pur et dur, et là encore quelques doutes subsistent au vu de la configuration étrange de certaines positions ou de l’aspect assez vide de sensualité de ces passages. Mais passons. L’histoire se résume rapidement : Narushima est à la tête des sociétés de son groupe, mais la faillite guette et il doit se résoudre à aller demander de l’aide à un groupe qui serait en capacité de lui apporter le soutien financier nécessaire. Et là, comme par hasard, il tombe sur Soushi Isami, le fils de la seconde femme de son père qu’il n’a pas vu depuis dix ans. Rappelons à l’occasion que le premier adorait maltraiter son petit frère en le considérant comme un raté, alors qu’aujourd’hui il doit se plier à ses exigences sexuelles une fois par mois pour subsister et redresser la barre de son entreprise. Tout cela ne serait-il pas une énorme vengeance organisée par ce qui n’est au final pas vraiment son frère ? Les brimades qu’il lui aurait fait subir sont-elles la cause de tout ça ?

Eh bien non ! Parce que dans le merveilleux monde de cette auteur, le petit brimé prenait ces marques de souffrance comme des preuves d’amour pour le pousser à se surpasser. Déjà là, on abandonne la logique du manga. On a également tous remarqué le côté « frères sans l’être » qui apparemment aurait quelque chose d’excitant au vu des délires qui y sont rattachés ... S’enchainent alors un amas de situations qui finissent toutes pareilles, quelque soit le postulat de départ. Ainsi, on se fout complètement (ou presque) de l’état financier de Narushima pour se concentrer sur des parties plus intéressantes de son anatomie. De même pour Soushi, qui ne semble avoir aucune autre personnalité qu’un petit côté autodestructeur devant l’amour qu’il éprouve pour son « grand frère ». Mais admettons qu’il y a du mieux : si encore un peu de SM (ou du moins des jeux avec des accessoires et autres bondages), l’auteur a cru bon de se passer de la tierce personne totalement sadique qui file un aphrodisiaque au héros pour le violer avant que l’élu de son cœur ne le délivre et qu’une nuit torride s’en suive. Enfin ... on y échappe presque. Disons que l’auteur a réuni tous ces éléments mais pas dans cet enchainement, classique chez elle. Aphrodisiaque : oui, mais entre le couple principal qui ne s’en sert que pour son plaisir personnel après un instant de doute terrifiant saisissant le héros. Le viol : pas tout à fait, si ce n’est Soushi et sa brusquerie première (à croire qu’il faut toujours un bon petit viol pour révéler des sentiments ou découvrir un penchant sexuel) et le groupe de messieurs pas très distingués qui tente d’avoir notre héros ... arrêtés pour une fois AVANT l’irréparable par l’amoureux du héros. Tout, donc, mais dans un enchainement légèrement moins lourd. A peine, certes, mais la lecture en est étonnamment moins insupportable et l’histoire semblerait presque suivie ...

Deux mots sur la nouvelle en fin de volume : un élève et son directeur, un peu de bondage, beaucoup de sexe, pas d’histoire, et youp là c’est un scénario habituel pour la mangaka. Ceux qui raffolent des scènes de sexe sans intérêt en raffoleront. Les autres ... fuyez, loin. Très loin.

On pourrait penser se rattraper sur les graphismes, mais au final, pas tant que ça. A part l’androgynéité flagrante et poignante des jeunes gens du manga, on déplore aussi les visages plus pointus qu’un cure-dent, les cheveux perpétuellement coiffés avec un pétard, et ce pour tous les protagonistes. De même, un style assez récurrent, est inhérent aux personnages, qui arborent en plus des yeux peu expressifs, des postures extrêmement figées par moments … Bref, rien de réellement bon, à part peut être les détails fournis lors des scènes érotiques, bien que certaines proportions soient dérangeantes (fesses ou phallus aux arrangements rocambolesques) ou positions qu'on suppose douloureuse malgré la jouissance du héros ... Les décors sont toutefois bien plus présents que sur les autres titres de la mangaka, et ça c'est un bon point. L'un des seuls. Par contre, le travail de Tonkam à l’intérieur vaudrait presque le coup d’œil ! Un très bon papier et une traduction assez fluide malgré le peu d’originalité dans les dialogues. Reste le gros mauvais point : la couverture. Bien meilleure que celle de Close to me, elle reste ... jaune, criarde, peu avenante et surtout peu discrète. Sans aucun décor sur le fond perpétuellement jaune, malgré la tentative de l’éditeur de la mettre en valeur par des enluminures noires au style gothique ... Bien essayé. Mais comme tout Piyoko Chitose qui se respecte, lecteurs, fuyez. Loin. Et mieux vaut le dire deux fois qu’une ...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs