Martin et John Vol.1 - Actualité manga

Martin et John Vol.1 : Critiques

Martin & John

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Mars 2010

Les amateurs d’histoires quelques peu atypiques et poétiques connaitront déjà Hotel Africa et Fever, mais les nouveaux venus auront le plaisir de redécouvrir Park Hee Jung chez un autre éditeur, sous sa nouvelle série : Martin et John. Une couverture splendide, un résumé plutôt original et quand on tourne les premières pages … Une grande incompréhension. Apparemment, le synopsis futuriste d’un vaisseau spatial écrasé en plein désert n’a rien à faire ici. Pas de nomade prénommé Shahada pour aider Martin, juste un « chien » aux pensées décalées. On a le sentiment que les quatre premières pages ne sont que le prologue au véritable résumé proposé par l’éditeur, et cela attise d’autant plus notre curiosité que cette découverte est un véritable choc quant au contenu du titre. On passe rapidement dans la vie « normale » et actuelle, par le décès de John. Une narration qui s’impose alors d’office comme étant encore plus perturbante que celle de Fever. On découvre page après page le simple état de base de l’histoire, la toute première idée de l’auteur. Mais le récit de vie de Martin qui tente de s’accoutumer à une vie sans John, tandis que celui-ci l’a quitté pour une femme en prétendant pourtant qu’il l’aimait encore … 


Le mystère qui tourne autour des personnages est plus puissant que dans les autres titres de l’auteur, et on sent que la série a de quoi tenir pas mal de tomes. Pour preuve, ce premier opus ne fait que poser quelques bases, sans certitudes, et il y a énormément à développer rien que du côté de John, alors ne parlons pas de la fameuse histoire supposée être principale. On soupçonne une narration en tiroirs avec plusieurs homonymes, bien que cet épisode de vie dans lequel on s’attarde sur « John » et l’enfant qu’il prendra sous son aile prenne peu à peu des allures de principale intrigue, loin d’être terminée. On ne sait absolument pas où l’auteur veut nous mener, ce qu’elle veut faire de son œuvre, et ce qu’il faut que nous en tirions. D’ores et déjà, le fil conducteur est assez obscur, la narration peu évidente et les débuts du titre un peu laborieux. Ceci dit, c’est ce sérieux incompréhensible qui charme, caractéristique de Park Hee Jung. On retrouve par la suite son humour un peu enfantin qui plait également, une fois les éléments en place. Ce que l’on retient principalement de ce premier volume, c’est le côté torturé des personnages, leurs grands moments de réflexion où ils se livrent à nous sans complexe, et la profondeur et la justesse de certaines de leurs réactions. 


On attendait beaucoup de ce premier tome qui actuellement décevra la majorité des lecteurs. L’inconvénient de cette série, c’est qu’il faut pour l’instant en attendre la suite, alors que la lecture de Fever peut se faire d’une traite. On a alors l’impression de grandes lacunes dans le scénario et la mise en route du titre, bien que ça soit aussi le cas de Fever, à moindre échelle cependant. Les œuvres de Park Hee Jung sont de celles qui supportent mal le temps qui passe entre plusieurs parutions. Niveau graphismes, on retrouve clairement sa patte, mais pas tout son talent. Il manque quelque chose, et l’esthétique poésie suggérée par la couverture ne se retrouve pas assez à l’intérieur, les personnages manquant un peu d’humanité et affichant trop de froideur sur leurs traits. Il manque alors ce subtil contraste, cette délicate nuance qui changeait beaucoup de chose dans le style statique mais tout en finesse de l’auteur dans Fever ou Hotel Africa. Ceci dit, la dynamique de découpage reste excellente, et les vides parlent beaucoup … bien qu’il y en ait un peu trop ! On apprécie les personnages, rapidement identifiables et assez charismatiques pour intéresser, ne serait-ce que graphiquement parlant. L’édition n’est pas sans défaut, notamment au niveau du papier mais la traduction et les dégradés sont satisfaisants. De plus, on remercie Samji pour nous offrir un titre prometteur, qui a encore des preuves à faire mais qui démarre bien malgré tous les reproches qu’on pourrait lui faire. Il y a un air de séduction qui ne nous laisse pas insensible … 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs