Marriage to the Wolf Vol.1 - Actualité manga

Marriage to the Wolf Vol.1 : Critiques

Ôkami he no Yomeiri - Ishu Kon'intan

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Décembre 2020

Initialement prépublié au Japon sous la forme de 5 chapitres et d'un prologue en 2018-2019 dans le très bon magazine OnBlue des éditions Shôdensha (le magazine de L'étranger de la plage, La cage de la mante religieuse, Rendez-vous à Udagawachou, one Room Angel...) sous le nom Ôkami e no Yomeiri - Ishu Konintan, Marriage to the Wolf est la toute première série professionnelle d'une jeune mangaka, Inui Hana.

Au fil de ses quasiment 200 pages, celle-ci nous immisce dans un univers quelque peu éloigné de notre réalité, où les bâtisses, paysages et vêtements (notamment les kimonos) sentent bon les influences d'un Japon plus anciens et traditionnel, mais où les personnages ne sont pas tout à fait humains. Jugez vous-même, puisqu'elle met en scène deux tribus, celle des hommes-lapins et celle des hommes-loups. Pour sauver leur village de la famine, les membres de la tribu des lapins sont contraint de conclure un pacte avec les loups: ces derniers leur apporteront tout ce qu'il faut pour subsister pendant deux ans, mais en échange les lapins doivent leur livre un membre de leur tribu Kaede qui sera alors promis en mariage à Ren, le fils d'une famille très influente de la tribu des loups. Garçon ou fille, peu importe. Et c'est Kaede, jeune garçon-lapin du même âge que Ren, qui est choisi. Bien qu'il doive subir tous les deux ou trois jours un entraînement nommé "Kataika" et devant le préparer au futur mariage puis à l'accouplement, Kaede tente comme il le peut de se rapprocher de Ren, mais celui-ci, sans explications, reste très froid et distant. pour quelle raison ? Pourquoi la tribu des loups a-t-elle fait cette demande de fiançailles aux lapins ? Quel est le secret de Ren ? Ces deux garçons pourront-ils finir par s'entendre et s'aimer ?

Inui Hana nous propose une histoire dont le seul petit défaut est peut-être d'aller un peu vite dans l'évolution sentimentale des deux personnages principaux. Mais pour tout le reste, c'est une lecture particulièrement ravissante que l'on a, en premier lieu pour l'attachement que l'on peut facilement ressentir envers Kaede en particulier, puisque l'essentiel de la narration passe par lui, par ses pensées, par ses interrogations, tandis qu'on ne voit jamais vraiment les pensées de Ren. On découvre un lapin qui doute forcément, se demandant même si sa tribu l'aimait vraiment pour l'avoir ainsi laissé partir chez les loups, mais qui tâche autant que possible de se rapprocher de Ren, de le découvrir, de le comprendre, au-delà des séances un peu érotiques voire humiliante qu'il doit subir tous les deux ou trois jours. Quant à Ren, s'il apparaît longtemps froid et distant, c'est bien parce qu'il cache un certain secret sur lequel on n'en dira pas plus puisqu'il fait tout le sel de la dernière ligne droite. On peut simplement souligner que le concept de réversion est bien trouver et a du sens dans la personnalité de Ren et dans la manière dont évolue le lien entre les deux héros. Une évolution au fil de laquelle ils devront surtout s'apprivoiser pour mieux s'aimer.

Surtout, Inui Hana, pour une première oeuvre, en met plein la vue côté dessins. Sans être trop surchargés, ses planches bénéficient toujours de fonds et de vêtements soignés et immersifs quand il le faut, tandis que les designs à mi-chemin entre humanité et animalité sont très bien pensés, Ren dégageant une certaine classe presque sauvage de par son statut et ses oreilles de loups, tandis que Kaede est mignon tout plein avec sa petite taille et ses oreilles tombantes. Les expressions faciales sont pleines de sensibilité, les encrages et tramages sont souvent magnifiques (plus encore lors des effets d'aquarelle), les choix d'angles et de mise en scène extrêmement soignés... Un vrai plaisir visuel, assez personnel et travaillé. Notons quand même que certaines personnes seront peut-être un peu gênée par l'allure juvénile de Kaede et par certains moments érotiques plus "animaux", mais ce sont des choses bien justifiées par le principe-même de l'oeuvre, et qui plus est la part érotique est plus suggérée que réellement montrée.

En somme, Marriage to the Wolf offre un univers intéressant, des personnages suffisamment réussis et une patte visuelle souvent somptueuse, pour un résultat qui ne manque pas de qualité. C'est avec plaisir que l'on replongerait dans cet univers... et ça tombe bien, puisqu'une suite est en cours au Japon. Côté édition, Boy's Love livre une belle copie avec un papier e tune impression de bonne qualité, une première page en couleur, et une traduction limpide de Laurie Asin.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction