Aventures de Maria Mantegazza, Femme Pilote (Les) Vol.2 : Critiques

Exfiltration, participation à une course, transport de client, implication dans des affaires d'espionnage où toutefois elle reste neutre autant que possible, prises d'initiative face à certaines situations qui l'inquiètent (surtout quand elles impliquent Alexei), ou même des moments de "pause" qui n'en sont pas totalement: que ce soit à son compte où pour la société où elle est embauchée, la talentueuse femme-pilote Maria Mantegazza a toujours fort à faire, en mettant son biplan au service de nombre de missions qui lui font parcourir l'Europe et l'Afrique des années 1920.

Même si, dans les faits, chacune des affaires restent assez standard dans leur déroulement puisqu'elles ne durent à chaque fois qu'un chapitre, Seiho Takizawa les gère très correctement et nous immerge sans difficulté, grâce à plusieurs qualités. D'un côté, la variété reste suffisamment présente dans les affaires de notre héroïne, et ici aucune d'entre elles ne ressemble à une autre. De l'autre côté, les scènes de vol, bien que relativement brèves, restent très correctement rendues graphiquement, en plus de jouir de petits dangers, d'imprévus et d'autres péripéties. Et puis, le mangaka tâche toujours d'exploiter à bon escient le contexte typique de la période qu'il met en scène, que ce soit dans le quotidien (à l'image des grandes fêtes du paris des années folles pour faire oublier l'atroce guerre récemment achevée), dans la géopolitique (la déclaration d'indépendance géorgienne de l'époque, les tensions au Maroc qui était alors encore un territoire français, la guerre du Rif...), ou même dans les avancées aériennes (à commencer par l'essor d'avions plus imposants que les petits biplans comme celui que notre héroïne pilote). Mais ce que l'on retiendra peut-être encore plus, c'est l'entrée en scène d'une nouvelle figure récurrente, ne manquant ni de tempérament ni de charme à sa manière, en la personne de Vanessa dite la "garçonne volante", une autre femme de caractère qui, en plus de déjà entretenir une forme de rivalité stimulante avec Maria, va prendre une place d'autant plus intrigante au vu de l'identité de son père !

Enfin, tout en entretenant correctement la recherche de son père par Maria (avec quelques indices restant maigres mais étant bien présents), Takizawa n'oublie jamais de jouer sur le charisme fou de son héroïne, toujours belle et libre, sachant à nouveau se battre et se montrant audacieuse quand elle estime que la situation l'exige, ne serait-ce qu'en décidant de voler au secours d'Alexei à un moment. Par ailleurs, la relation entre ces deux-là restent, ici aussi, suffisamment spéciale pour maintenir de plus belle notre intérêt.

A l'arrivée, ce deuxième tome confirme tranquillement le charme du premier volume. Peut-être attendra-t-on un peu plus des missions et des fils rouges dans la suite, mais dans l'immédiat Seiho Takizawa nous divertit sans la moindre difficulté et parvient à enrichir suffisamment les choses pour maintenir tout notre intérêt.