Manabu Vol.2 - Actualité manga

Manabu Vol.2 : Critiques

Boo Boo

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 01 Octobre 2013

L'affaire du billet de loterie s'est achevée sur un événement aussi dramatique pour nos héros que drôle pour nous autres lecteurs, et, malgré ses longueurs, a surtout permis à la relation entre Musubu et Manabu de se consolider un peu plus, à tel point qu'ils apparaissent désormais comme un vrai petit couple. Ainsi la jeune fille poursuit-elle sa vie quotidienne, partagée entre son amour encore assez maladroit, le lycée, et son quotidien dans la famille de sa grande soeur, qui met bientôt au monde un deuxième bambin ! Mais de nouveaux événements viennent bientôt jeter de nouveaux voiles de doute sur la relation entre les deux "Boo" : la responsable des délégués Sadako jette soudainement son dévolu sur Manabu en tentant par tous les moyens de l'éloigner de Musubu, puis c'est notre héroïne qui se retrouve en plein émoi face à Hisashi, un énigmatique ami de fac de Kei-ichi...

Alors que notre petit couple commence tout juste à se consolider, voici qu'arrivent les deux épreuves typiques du shôjo romantique : la rivale, puis le rival. Pourtant, si vous vous attendiez à ce que Masako Yoshi tombe dans les plus gros clichés du genre, vous risquez fort d'être surpris, tant elle exploite les deux nouveaux venus de belle manière.
Commençons par Sadako, la chef des délégués et tête de classe du lycée, qui fait montre d'un caractère en deux temps redoutable, pouvant troquer son look d'intello binoclarde contre un style révélant toute sa beauté dès lors qu'elle tente de mettre la main sur Manabu. Jouant des mauvais tours assez sournois à Musubu et ne laissant pas Manabu indifférent, elle a tout de la fourbe rivale horripilante... jusqu'à ce que son véritable fond se dévoile, laissant apparaître un malaise qui trouve une nouvelle fois son origine chez les parents, ici non seulement de par l'absence des parents de Sadako, mais aussi de par la pression qu'ils exercent sur sa future vie professionnelle.
Quant à Hisashi, il a tout, absolument tout pour séduire, tant il est le stéréotype du beau brun ténébreux et volage, adulte, photographe romantique et bourreau des coeurs qui ne semble pas avoir d'attache. Il se pose en sérieux concurrent à Manabu dans la conquête de l'amour de Musubu, mais si notre héroïne a d'abord de sérieux doutes dans ses sentiments au point que l'on a peur de voir la série tomber dans les plus grosses ficelles du shôjo romantique, elle va heureusement très vite réussir à faire le point sur ce que représente exactement Hisashi pour elle. Ce qui, en prime, souligne à nouveau avec douceur le manque de présence familiale que ressent la jeune fille. Et puis dans sa dernière ligne droite qui fait tout dans le romantisme léger et positif, Hisashi risque lui aussi de vous surprendre un peu, via une histoire sentimentale qui présente un nouvel exemple de l'influence que peuvent avoir les parents.

On suit donc avec grand plaisir ces deux intrigues autour de Sadako puis de Hisashi, qui constituent les deux principales parties de ce tome. Masako Yoshi exploite très bien ces nouveaux venus pour renforcer doucement la cohésion de la relation entre Musubu et Manabu et pour montrer l'importance des parents sous différentes formes (absence, pression...), et n'oublie jamais ses personnages secondaires, qui poursuivent leur route en parallèle et sont toujours bourrés de vie, qu'il s'agisse de la famille adoptive de Musubu qui a un nouveau bébé, de Tomoko et Nanbu qui pourraient bien se rapprocher, du pauvre Matsutakeya qui pourrait peut-être enfin trouver l'amour... C'est un vrai plaisir à suivre tant tout ce petit monde grouille de vie. Et cerise sur le gâteau, notre cher Manabu risque de vous surprendre à plus d'un détour, car s'il est toujours aussi gamin (pour notre plus grand plaisir, ses petites frasques étant délicieuses), ne manque pas d'intérêt pour Sadako ou pique d'impressionnantes crises de jalousie parfois pour rien, au bout du compte il montre surtout tout l'amour qu'il porte à Musubu, restant totalement franc, ne se trahissant jamais, et présentant de jolis relents de maturité ou de force persuasive, comme lors de son discours devant faire ouvrir les yeux à Hisashi. On tient là l'un de ces héros bourrés de défauts mais séduisant dans sa franchise et dans la force de ses sentiments, à la fois amusant et très vivant.

Au final, on tient un très bon deuxième tome, qui oublie les petites maladresses et longueurs du premier volume pour dresser une consolidation amoureuse du plus bel effet, jamais niaise, toujours amusante et légère, et portée par de nombreux personnages hauts en couleur. Côté lecture rafraichissante, Masako Yoshi est décidément une auteure de talent !

Côté édition, ça reste dans la lignée du tome 1 et de Du haut de mon monde, à savoir largement meilleur que pour Comment ne pas t'aimer. Attention, toutefois, à quelques grosses fautes d'inattention dans la traduction.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs