Make me up ! Vol.6 - Actualité manga
Make me up ! Vol.6 - Manga

Make me up ! Vol.6 : Critiques

Hoshino, Me o Tsubutte

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Décembre 2020

Voici déjà une semaine que le festival culturel s'est achevé, et chaucn a repris les cours comme si rien ne s'était passé. La starlette Tsubaki semble désormais satisfaite de sa situation en étant toujours occupé par son travail d'idole, et en se sentant hors du commun comme elle le souhaitait, quand bien même certaines élèves pourraient désormais la trouver plus distante. Quant à Nishimura, sa surprenante mais assumé prestation pendant le concert a pas mal fait parler au point qu'il se fait parfois chambrer, toutefois il continue de venir au lycée sans rien changer, hormis une chose: il ne dit plus bonjour à Kobayakawa. C'est donc, dans l'ensemble, la routine scolaire qui est revenue au galop... hormis pour une personne: depuis le festival, Matsukata n'est plus jamais revenue à l'école. Est-elle malade, ou y a-t-il autre chose ? Sous l'impulsion de Misaki, voici que Koba et elle cherchent à rendre visite à la jeune fille pour voir comment elle se porte. Mais quand ils la retrouvent, c'est avec étonnement qu'ils l'observent en compagnie de la dernière personne avec qui ils l'auraient imaginée...

L'identité de cette personne n'est pas forcément étonnante puisque le tome 5 se refermait sur les larmes de Matsukata et la surprise de Kanô, alias "Manapi". Mais les conséquences de otut ceci risquent d'être bien plus amples qu'on ne le pense, pour plusieurs personnages. En tête desquels, forcément, Matsukata et Kanô elle-mêmes, étant donné que l'heure est enfin venue de pleinement cerner toute ce qui se cache en notre chère "binoclarde", et même d'enfin voir un peu plus pourquoi Kanô l'avait auparavant prise en grippe au point de la brimer, preuve que Kôhei Nagashii avait décidément bien pensé son récit sur la longueur. Jusqu'à présent, hormis lors de quelques brefs soubresauts où elle se montrait plus cassante, Matsukata pouvait apparaître comme une fille très timide, voire "sinistre" pour reprendre les mots de Kanô. Mais et si la réalité était encore différente ? A l'instar de bien d'autres personnages, Matsu semble bien cacher en elle son véritable soi, un "elle-même" beaucoup plus solitaire, beaucoup plus sombre quelque part, qui la rapprocherait presque du Koba des débuts de par son aspect asocial... à ceci près que, comme Koba le dit, Matsukata a tâché de toujours avancer vers son rêve, certes seules, mais sans faillir, ce qui en fait quelque part une fille très courageuse. Et si la Matsu que l'on voit ici est bien éloignée de la simple adolescente timide et renfermée, cela passe beaucoup par son parcours pour essayer d'atteindre son rêve de devenir mangaka professionnelle, entre dégoût de l'école où elle ne se sent pas à sa place, pression familiale où on ne semble pas croire en ses désirs d'avenir... et rapport au cercle d'étude du manga emmené par Kito, où elle se rendait régulièrement pour aider mais qui vit très mal le fait que notre jolie brune à lunettes ne leur ait jamais dit la vérité. On regrettera peut-être juste le côté très caricatural de Kito, notamment quand celle-ci amène un humour un petit peu douteux, mais en dehors de ce détails les interactions du cercle d'étude du manga avec nos héros ne manque pas d'intérêt.

"Je détestais l'école. Je me détestais à force d'essayer de m'y adapter. Je détestais le fait d'essayer de me convaincre que c'était nécessaire."

Tandis que l'on découvre la vraie Matsukata dans ses facettes les plus complexes, les moins idéales et donc quelque part les plus humaines, chaque personnage ressort quelques peu chamboulé de la situation. Une face plus lumineuse se dégage quand même de Matsu: la découverte de la manière dont est arrivé Koba au club d'arts plastiques, de leurs premiers rapports très distants, puis de ce qui a provoqué la naissance de ses sentiments pour notre héros, jusqu'à une prise de conscience complète de son amour, ce qui la rend rayonnante à quelques moments. Mais face à elle, il y a Kanô, qui occupe un rôle essentiel dans ce tome. Celle qui était une délinquante au départ et dont l'enfance fut si marquée montre encore qu'elle a bien changé, en étant la première à essayer d'aider Matsu (même si c'est sous l'identité de "Manapi"), et aussi en osant demander de l'aide à Misaki et Kobayakawa. Pour autant, rien d'idéalisé dans la relation entre Kanô et Matsu: l'auteur reste réaliste, ces deux filles ne pourront probablement jamais s'apprécier, mais ça ne les empêche pas d'avancer en se respectant mieux qu'avant, quelque part. Et puis, qui dit affirmation des sentiments de Matsu dit forcément, aussi, affirmation de ceux de Kanô, notre chère délinquante finissant même ici par effectuer une chose capitale pour la suite de l'oeuvre, le genre de chose qu'on n'est pas forcément habitué à voir arriver si vite dans une comédie romantique qui n'en est pas encore à sa moitié.

Mais Kobayakawa, lui, où en est-il ? Alors qu'il essaie de continuer à avancer, certains mots du cercle d'étude du manga résonnent en lui de façon terrible. Et si tous ses efforts étaient inutiles ? Et si, en s'intéressant aux autres et en essayant de les aider, il faisait pire que mieux ? Il ne faut pas grand chose pour que reviennent au galop les vieux démons de l'adolescent, des démons forcément encore bien ancrés en lui après tant d'années. Le mangaka continue alors de très bien travailler son héros, son mal-être, ses tourments, y compris lors de quelques pages très touchantes, comme quand il déballe à Misaki tout ce qui a pu le traverser au fil des événements des 5 premiers volumes, tout ce qu'il aurait aimé réussir à faire pendant des moments comme le camp d'été ou le festival culturel.

"J'ai pas assez d'amour-propre pour aimer quelqu'un d'autre..."

Mais si Koba est toujours tourmenté, il y a une différence essentielle par rapport au début de la série: désormais, il arrive à s'ouvrir, pour parler de son mal-être. Et ça ne tombe certainement pas dans l'oreille d'une sourde, car Misaki est là et est bien décidée à l'aider à changer, à lui rendre tout ce qu'il lui a apporté sans qu'il en ait forcément conscience. Même si, pour ça, elle devra peut-être contenir ses propres sentiments.

"Dorénavant, je vais t'aider... à devenir celui que tu veux être !"

Des développements complexes pour un tel récit scolaire, des personnages toujours plus approfondis, des évolutions logiques voire des avancées qui ne peuvent qu'avoir un fort impact tout en évitant les solutions de facilité... Tout en étant toujours aussi riche, la lecture de Make Me Up! semble même atteindre un certain palier avec ce sixième opus assez fort, qui nous montre à nouveau que l'oeuvre de Kôhei Nagashii est décidément bourrée de qualités.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs