Magie d'Opale (la) Vol.1 : Critiques

Jyuni Hisoku no Palette

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Novembre 2009

« Professeur, vous ne trouvez pas qu’elle est jolie, cette neige ?! »

Opale est une île, quelque part sur terre, où vivent des oiseaux très rares qui font la renommée de la région : en effet, ceux-ci possèdent de si belles couleurs qu’ils ont inspirés un bien étrange métier, celui de colormancien. Un colormancien est une sorte de magicien qui peut prélever la couleur d’un objet, la contrôler et la restituer à sa guise. Associés aux magnifiques plumages qu’on trouve sur l’île, ces renommés colormanciens sont si rares que tous les enfants rêvent de sortir de l’école la plus prestigieuse de l’île. Cello est apprentie, mais malheureusement pour elle, elle est la pire élève de l’académie ! Car si elle s’entend à merveille avec son oiseau Yoyo, elle est bien incapable d’être précise et de colorer ce qu’elle veut ! A deux doigts du redoublement, la jeune fille souhaite de tout cœur réussir, mais voilà que Yoyo est enlevé ! Sans son compagnon, plus de magie, et Cello va tout faire pour retrouver le ravisseur. Heureusement pour elle, Cello n’est pas seule dans sa quête puisqu’elle se fait aider par Guel, l’infirmier de l’école qui la connait bien pour réparer ses « accidents ». Voilà, la magie d’Opale c’est un peu l’histoire d’un petit sorcier que l’on connaît bien : si l’ambiance y est plus colorée, fruitée et vivante, le principe est le même. Car Cello n’est pas si nulle qu’il n’y parait, et possède même un étrange pouvoir, assez surprenant mais pas forcément utile … Cela n’empêchera d’ailleurs pas son redoublement d’arriver à grand pas !

La petite vie de la jeune fille suit son cours, et après un premier chapitre qui nous fait rentrer dans l’histoire on regrette un peu le deuxième, assez long et pas forcément intéressant. En effet, la thèse de l’enlèvement des oiseaux est réutilisée tout de suite après (on comprend qu’ils soient rares, mais deux chapitres coup sur coup qui prennent leur inspiration dans la même idée …). Un coup monté se profile, et Cello et Guel se retrouvent derrière les barreaux tant on est sûrs qu’ils sont responsables de cet acte répréhensible ! Heureusement, le pouvoir spécial de la jeune fille sera fort utile, pour les laver de toute accusation et pour dévoiler le véritable responsable. L’arrestation est un peu gentillette, surtout que Cello n’est qu’une enfant, mais passons. Ce monde est tellement doux que même la prison n’a pas l’air d’une véritable punition. Enfin, le dernier chapitre plait d’avantage. On en apprend un peu plus sur Guel, son passé et son pays d’origine. De plus, la douceur et les bons sentiments sont de mise dans ces quelques pages, qui restent pourtant très fraîches car relevées par l’humour et la candeur de l’héroïne. On voit à quel point les couleurs peuvent rendre les gens heureux, et pas seulement faire du mal ou susciter la convoitise : on comprend mieux leur fondement, et la raison d’être des colormanciens. Bref, un univers totalement dédié à la magie, au rêve et à l’évasion. Même les bonus sont très agréables : à la fois légers et drôles, comme l’ensemble du titre. Colorée, sucrée même si pas franchement authentique, la narration est amusante à suivre et surtout, l’amour ne s’invite pas dans la danse (ou si peu), ce qui est une indéniable qualité de la série qui démarre tout juste. Allons voir où nous emmènent Cello et Yoyo, on pourrait être agréablement surpris …

Les graphismes sont à l’image du récit : tantôt très aériens et ancrés dans un autre monde, ils peuvent également être très terre à terre dans certaines planches humoristiques très bien amenées. Toujours est-il que le trait de Nari Kusakawa est assez spécial, les personnages ne sont pas toujours esthétiques et il faudra prendre un peu de temps pour s’habituer. Le tout est fin, anguleux, parfois maladroit … Mais nous change du style shojo dans toute sa splendeur. Ce qui est recherché dans les grands yeux au milieu du visage, ce n’est pas l’effet enfantin ou kawai, mais la candeur, la jeunesse et l’expressivité. De plus, la mise en page est à la fois consistance et pas trop chargée, de manière à ce que le lecteur profite bien de chaque page, à son rythme. La magie d’Opale, c’est vraiment un titre qu’il convient de lire sans se presser, voire en plusieurs fois : le mélange de magie, d’humour et d’amour est bien dosé, mais pour en savourer l’esprit cotonneux, il faut que le lecteur prenne son temps. Loin des idées que l’on pouvait se faire d’une alliance entre le style magical girl et celui de la comédie romantique scolaire, le manga surprend quelque peu. Enfin, le travail de Delcourt est parfaitement satisfaisant : la traduction est fluide, et l’on retrouve la qualité de l’édition, que ce soit dans son choix de titre atypique ou dans le soin accordé à l’ensemble. Et puis, il faut admettre que la couverture attire l'oeil ! Même si elle fera fuir les amatrices de gothique ou de drames, le contenu vaut le détour si l'on est prêt à se perdre quelques instants.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs