Magical girl of the end Vol.1 - Manga

Magical girl of the end Vol.1 : Critiques

Mahô Shôjo of the End

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 30 Mai 2014

Il y a quelques semaines, les éditions Akata, désireuses de s'affranchir des si restrictives collections "shônen", "shôjo", etc... que l'on a l'habitude de voir, présentaient leur collection "WTF?!", ou "What the fuck ?!", collection pour laquelle il n'y a rien à rajouter : Tout est dans le titre ! Et pour inaugurer cette collection ne ressemblant à aucune autre, l'éditeur a eu à coeur de dénicher un premier titre au concept assez unique, puisqu'il prend le parti de revisiter les si mignonnes et toutes roses magical girls en en faisant... de redoutables machines à tuer, explosant tout sur leur passage avec une cruauté et un sadisme permanents !

Pourtant, le pitch de base est on ne peut plus classique : Kii Kogami, un lycéen classique, s'ennuie dans la vie. Il n'entretient que des discussions superficielles avec ses meilleurs amis, prend les choses au jour le jour, et se contente de se demander comment serait sa vie s'il sortait avec la plus jolie fille de sa classe. Un quotidien fait d'habitudes jamais palpitantes... jusqu'au jour où une gamine fringuée comme une lolita, à l'entrée de son bahut, utilise son étrange sceptre magique pour exploser le crâne d'un prof, avant de sauter travers la vitre de sa classe pour fracasser tous les élèves, qui ont à peine le temps de réagir. Le ton est donné : on n'est pas encore arrivé à la page 20 que les humains volent déjà en éclats, violemment maravés par une fillette en cosplay. On vous avait prévenus : "WTF ?!"... Et la suite ne changera jamais de registre !

Pour Kii, qui n'a aucunement le temps de s'interroger sur ce qui se passe, l'heure est désormais à la fuite. Pour cela, il n'est pas seul : dans sa fuite, il retrouve très vite son amie d'enfance, la martyr Tsukune, et c'est ensemble qu'ils tentent de se frayer un chemin dans le chaos ambiant, rencontrant sur leur route d'autres adolescents qui leur viendront en aide, et s'allieront à eux, si tant est qu'ils ne clamsent pas vitesse grand V. Le concept de c eprmeier tome est donc simple : s'enfuit, s'enfuir, et encore s'enfuir, en quittant le lycée, en volant une voiture... mais s'enfuit pour aller où ? Et que se passe-t-il exactement , D'où viennent ses magical girls meurtrières ? Pour l'instant, on s'en fout un peu, on n'a encore aucune réponse, et on se contente de profiter du spectacle que nous offre l'auteur Kentarô Satô, à savoir un gigantesque massacre hyper trash, qui ne laisse jamais le temps au lecteur de se reposer.

Car en effet, il se passe des choses quasiment à chaque page... et la plupart du temps (euh... tout le temps, en fait), ce sont des gens qui se font tuer atrocement... Et de ce côté-là, l'auteur assure pas mal grâce à deux choses.
La première, c'est ce rythme sans temps mort, ultra nerveux, qui nous happe sans jamais plus nous lâcher, et distillant un univers de plus en plis chaotiques au fur et à mesure que se dévoilent les magical girls et leurs capacités terrifiantes... à commencer par celle faisant revenir à la vie tous ceux qu'elles tuent, et qui deviennent alors des zombies désireux de boulotter les humains qui sont encore intacts.
La deuxième, c'est l'inventivité certaine que démontre l'auteur. Ici, les magical girls, n'ont rien de mignons : qu'elles aient les yeux révulsés ou qu'elles soient accompagnées de "charmants" toutous aussi dangereux qu'elles, elles dévoilent chacune des pouvoirs et des façons de tuer qui leur sont propres et ne sont jamais tendres. Entre ceux qui se font exploser, ceux qui se font transpercer de haut en bas ou ceux qui sont arrachés en deux, les humains deviennent de la simple chair à pâté, que, comme dans un titre comme Hakaiju (remplacez les gros monstres dégueu' de Hakaiju par des gamines), on prend plaisir à voir éparpillés avec un certain sadisme. Tout est affaire de second degré, et l'extrême cruauté, le sadisme et la soif de sang de ses gamines (si mimi dans d'autres séries) ont quelque chose d'aussi irrévérencieux que jouissif.

Mais il y a des limites à ce carnage, limites que l'on espère voir s'estomper par la suite.
Il y a, en premier lieu, l'impression constante d'avoir finalement affaire à un manga de zombie comme beaucoup d'autres. Pour l'instant, nos héros se contentent de fuir, de se frayer un chemin parmi les morts qui reviennent à la vie, et cette impression de simple manga de zombie serait trop forte s'il n'y avait pas ces magical girls.
Ensuite, il y a ce rythme ultra nerveux, sans aucun temps mort, qui est parfois à double tranchant. La mise en scène est ultra dynamique, les morts ne cessent jamais, le rythme se veut constamment très vif... au risque d'être parfois assez brouillon. Il y a par moments des bijoux de mise en scène, que ce soit pour présenter des morts inventives ou pour surprendre par la brutalité inattendue d'une mort. A d'autres moments, les choses vont beaucoup trop vite, ne prennent pas le temps de bien découper l'action, celle-ci devient alors trop illisible, d'autant plus quand l'auteur en fait des tonnes avec l'encrage et les giclées de sang.
Enfin, il y a l'extrême classicisme des principaux personnages. Kii est pour l'instant le prototype du garçon lambda que rien ne démarque, Tsukune est le stéréotype de la jeune fille martyrisée par les autres, toute petite, à la bouille ronde toute mimi, passant son temps à chouigner et à devoir être sauvée. Les autres personnages, comme le bad boy qui s'en fout ou la miss ultra gros nichons, font eux aussi dans le gros cliché... Mais il arrive, par instants, qu'une pointe de second degré humoristique vienne sauver cette palette de personnages encore inconsistante : une pointe d'humour sur les nichons par-ci, un dézinguage soudain de cliché-sur-pattes par-là... Il n'en faut pas plus pour nous faire doucement esquisser un rire noir.

En somme, ce premier tome compense ses quelques maladresses et son déroulement pour l'instant très classique, par un rythme effréné, un ton sans concession où le sang gicle sans cesse, des morts inventives, une touche d'humour noir et sadique, et des gamines tueuses sur lesquelles on a hâte d'en savoir. Du fait du côté zombie trop classique et de l'histoire pour l'instant inexistante, l'ambiance "WTF?!" promise n'est pas encore totalement là, mais on a hâte qu'elle prennent plus d'ampleur par la suite, ce qui ne fait quasiment aucun doute. Pour l'instant, Magical Girl of the End, c'est rudement bête, mais surtout rudement efficace !

L'édition proposée par Akata est plaisante, et brille surtout par son excellent travail sur les onomatopées, qui contribuent totalement à l'ambiance ! Le papier est agréable à prendre en main, la traduction est fluide, et les problèmes de bulles dans la reliure que l'on avait pu voir sur Bienvenue au Club sont moins présents. On notera toutefois quelques problèmes de moirage dans l'impression, et quelques petites coquilles pas bien graves dans les textes, comme un "monstreuse" au lieu de "monstrueuse", ou Tsukune qui devient à un moment Tsukimi (sans doute un petit syndrome "Princesse Jellyfish", la traductrice des deux séries semblant être la même personne :p ).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs