Magical JxR Vol.1 : Critiques

Dans un autre monde, il existe une école de sorcellerie. Là où les binômes sont constitués de deux êtres modelant le même élément, de manière à ce que leur magie s’accorde parfaitement, que l’écho de chacun se retrouve en l’autre, Aru et Jay sont des petits magiciens qui sont à l’extrême inverse l’un de l’autre. Le premier maîtrise le feu, d’où son tempérament exubérant et insatiable, tandis que son coéquipier commande à l’eau, son visage faisant preuve, tout comme son caractère, d’un grand calme impassible. Les deux garnements oscillent entre leur monde et celui des humains, pour leur formation. Au début du tome, on les rencontre dans diverses situations entre les deux univers, afin de s’habituer à eux … et de connaître une demoiselle qu’on croit être l’héroïne. Et qui ne l’est pas. Incompréhension totale face à ce premier chapitre d’une inutilité flagrante, et à la narration bâclée. On préfère de loin le début d’intrigue qui se met en place autour de Tchoa, qui cette fois-ci on l’espère est la bonne ! Les deux adolescents (qui ont miraculeusement grandis entre temps et à qui il ne reste qu’une ultime épreuve à passer), concluent un pacte avec la jeune fille. En échange de son vœu le plus cher, elle se doit de les aider à passer brillamment le concours pour devenir de véritables magiciens. Ainsi commence l’histoire d’Aru, Jay et Tchoa.

La première impression, et celle qui restera tout le long de la lecture se résume en un mot : décousu. Le manga est totalement décousu. Les informations ne se tiennent pas entre elles, le début du récit est inintéressant, et le quotidien de Tchoa n’a rien de bien ficelé. De plus, Aru et Jay font parfois office de figuration tandis que notre véritable héroïne, sympathique avec sa force dissimulée derrière un masque de fragilité, interpelle peu. La narration est de plus extrêmement chaotique, partant dans tous les sens qui lui sont donnés d’explorer. On s’y perd donc assez rapidement, nageant dans un océan d’informations futiles et oubliant souvent ce que l’auteur aurait du mettre en avant. Il manque de plus pour l’instant beaucoup d’informations sur le monde d’Aru et de Jay, qui pour l’instant nage dans l’obscurité. De même, on aimerait bien revoir les personnages inutiles des premières pages, histoire de ne pas oublier un travail esquissé. Qui sait, peut être que l’auteur nous réserve des surprises ! Sinon, les sentiments ont une place importante dans le titre, qui pourtant ne les met pas suffisamment en valeur. L’idylle entre un petit gosse de riche qui tombe amoureux pour la première fois d’une fillette qui n’en a rien à faire, c’est adorable et même carrément moé mais … Assez fade et lointain. Trop enfantine, toute la narration se pare d’une sauce « jeunesse » un peu too much pour les lecteurs visés. Trop de paillettes, trop de strass, trop de magie dans le scénario.

Et que dire alors des graphismes ! Ceux-ci sont littéralement surchargés de brillance, et les SD n’allègent rien à l’affaire … Du texte de partout, des trames qu’on imagine très colorées malgré le noir et blanc … Et un tout extrêmement brouillon, au diapason de la couverture : esthétiquement beau mais sans aucun sens du dosage et de la modestie. Il y en a de partout, dans tous les coins, et quand ce ne sont pas les paillettes, les fonds tramés s’en chargent. Ou les caricatures des personnages, qui font encore plus de raffut visuel qu’à la normale. L’édition n’aide pas toujours, avec une traduction minuscule et un peu décalée vers le milieu des nombreuses petites paroles des personnages. Ceci dit, le tout reste lisible, et il y avait plutôt intérêt, quand on sait combien de temps cette série a été reportée ! Et une fois en mains, il n’en ressort pas tant de choses que l’on aurait pu espérer … Assez indigeste, la lecture ressort comme un véritable effort. En espérant que le second tome, sorti en même temps soit mieux.