Magical Girl Holy Shit Vol.1 - Actualité manga
Magical Girl Holy Shit Vol.1 - Manga

Magical Girl Holy Shit Vol.1 : Critiques

Machigatta ko wo Mahou Shoujo ni Shite Shimatta

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Juillet 2018

Les éditions Akata semblent décidément aimer les oeuvres qui détournent les codes des récits de magical girl. Après Magical Girl of the End ou Magical Girl Boy, le nouveau représentant porte l'adorable nom de Magical Girl Holy Shit. De son titre original Machigatta ko wo Mahou Shoujo ni Shite Shimatta, cette série s'avère être un joli petit succès surprise au japon pour son éditeur Shinchôsha, et elle nous permet de découvrir en France Souryu, un mangaka qui jusqu'à présent officiait surtout dans le hentai.


Tout commence par l'arrivée sur Terre de Myu, une adorable petite créature chargée de conférer des pouvoirs de magical girl à une humaine. La raison ? Les stremons (monstres en verlan), des créatures démoniaques se nourrissant de l'énergie négative des gens, arrivent sur notre planète et menacent de la détruire. Myu cherche donc la jeune fille idéale pour protéger la planète... Et avec en voyant la jeune Kayo Majiba, il a pour ainsi dire le "coup de foudre": la lycéenne a un regard pur et innocent, des longues couettes, une jupe trop courte... bref, tout ce qu'il faut pour faire une bonne magical girl. Ou pas ! Le coup de foudre de transforme vite en coup de tatane, et Myu a à peine conféré ses pouvoirs à Kayo qu'il se rend compte qu'il a sans doute un peu beaucoup foiré son coup: Kayo est une grosse bourrine, déjà tellement puissante qu'elle n'a pas besoin de pouvoirs, et qui se fout complètement du sort de la terre, en ne pensant qu'à la baston, au sang qui gicle et aux clopes.


Dès le départ, la série ne se contente pas de détourner les codes des magicals girls... Elle les massacre bien violemment ! Sous ses airs parfois mignons, Kayo est une sorte de fille furyo hardcore qui met des mandales à tout ce qui l'agace, et à peu près tout l'agace... y compris Myu, qui va très vite passer de mignonne mascotte à principal souffre-douleur de la demoiselle, qui ne supporte pas ses "myu" tout mimis à chaque fin de phrase ainsi que son physique de pokémon. Pour l'heure, les stremons, elle les défonce à vitesse grand V à coup d'énormes mandales, ce qui a plus des allures de petit comique de répétition que de réelle menace. Et son nouveau statut de magical girl girl, elle va plutôt le mettre à profit pour faire du loubard Masanido Rei son esclave tout juste bon à lui rapporter clopes et café. Voilà, Kayo, elle est plutôt comme ça, et autour d'elle viennent gravir quelques personnages secondaires succulents, en tête desquels l'esclave Rei complètement asservi, et un Myu qui enchaîne les... déconvenues, on va dire.


Reposant pas mal sur les mêmes recettes, les chapitres de ce premier tome sont certes très drôles pour quiconque aime ce type d'humour, mais il ne faudrait pas que ladite recette campe trop sur ses positions, au risque de vite lasser. Heureusement, au fil des pages Souryu esquisse quelques autres pistes: le passé de Kayo, son lien avec son père, le lieu où elle habite, les autres compagnons de Myu, le job de Rei... et, bien sûr, une première adversaire plus coriace en fin de tome. Donc de quoi apporter éventuellement ce qu'il faut de renouvellement, si les choses sont bien exploitées. Mais en attendant, on se marre bien devant les frasques de Kayo et les nombreux déboires de Myu qui s'en prend plein la quiche !


Visuellement, Souryu offre de très bonnes choses pour servir son humour, à commencer par une mise en scène bien bourrine et sans concession, et des designs de personnages bien réussis. L'auteur sait apporter tout l'impact qu'il faut dans ses gags, et joue également très bien sur quelques idées de mise en scène (comme les cadrages américains et nippons dont il se moque).


Il faut aussi souligner tout de suite la qualité de la traduction, qui participe beaucoup au plaisir de lecture: à l'image d'un Sébastien Ludmann sur Bloody Delinquent Girl Chainsaw, Yuko K. se lâche pas mal et offre un langage bien fleuri, avec des répliques et tournures qui font souvent mouche. Pour le reste de l'édition, Akata effectue un très bon travail avec une excellente qualité de papier et d'impression, et une adaptation réussie. Le choix de remplacer entièrement les onomatopées sera toujours sujet à débats, mais une nouvelle fois le travail de ce côté-là est qualitatif et immersif.


Alors que Bloody Delinquent Girl Chainsaw s'achèvera prochainement, le catalogue des éditions Akata semble avoir déjà trouvé sa nouvelle héroïne hyper badass. Sur ce premier volume, Magical Girl Holy Shit a tout pour amuser les amateurs d'humour bourrin et idiot. De ce côté-là Souryu se fait plaisir et nous fait plaisir, il ne reste plus qu'à voir comment l'oeuvre se renouvellera par la suite, mais pour l'instant le résultat est jouissif et a toute notre confiance.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs