Magi - The Labyrinth of Magic Vol.31 - Actualité manga
Magi - The Labyrinth of Magic Vol.31 - Manga

Magi - The Labyrinth of Magic Vol.31 : Critiques

Magi - The Labyrinth of Magic

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Mars 2019

Dans un monde que Sindbad a complètement métamorphosé avec sa Coalition Internationale qui fait désormais du commerce la valeur première, Ali Baba a décidé d'aider son amie Kôgyoku a redresser son pays, l'Empire de Kô... et pour cela, après avoir mis au point un plan a priori infaillible avec Kômei et les autres, le jeune homme s'improvise commerçant et parcourt le monde, traverse chaque pays afin de vanter les mérites de leur nouvelle technologie de cercles de transfert, qui permettrait aux marchandises de circuler facilement. Jusque-là, tout se passe pour le mieux: tout en ayant l'occasion de voir ce que sont devenues nombre de ses connaissances, Ali Baba parvient à convaincre facilement chacun des pays visités jusque-là. Il est désormais en escale au sein de l'Empire de Rehm où il retrouve Titos et Mû, et il ne lui reste ensuite que quelques nations à parcourir dont la fameuse Parthébia. Seulement, tout va-t-il se passer comme prévu ? Même si à première vue chaque pays est d'accord pour l'installation des cercles de transfert, en toile de fond quelqu'un ne semble pas décidé à laisser une concurrence s'installer si facilement. Et le plus grand rival d'Ali Baba dans ses projets risque donc fortement d'être un vieil ami. Pire, un mentor.

Shinobu Ohtaka gère décidément toujours aussi bien son récit, notamment en profitant du voyage d'Ali Baba pour continuer de reposer comme il se doit son monde qui a tant changé, et où la domination du commerce et de l'économie rappelle à plusieurs égards, mine de rien, notre propre monde contemporain, avec ce que ça peut avoir de positif et de négatif. Ici, on suit donc avec intérêt la suite et fin du voyage, on comprend que Rehm a refusé d'être intégré à la Coalition Internationale et se pose alors en seule "contreforce" de poids face à celle-ci, on découvre à Parthébia un souverain avec peu de charisme et qui semble un peu fantoche... Et en filigranes, il est amusant de voir Ohtaka reprendre à sa sauce certaines inventions modernes comme le téléphone ou la télévision. En somme, l'autrice excelle pour croquer le fonctionnement, les rapports de forces, les tenants et aboutissants de ce monde "nouvelle formule" où un homme se pose littéralement en "Roi du monde": Sindbad. Et dans cette optique, malgré l'amitié qui l'unit à Ali Baba, il ne pourra pas le laisser agir sans rien faire...

Arrive donc alors un problème de taille pour Ali Baba et l'Empire de Kô, qui voient soudainement leurs espoirs brisés par certaines choses, des rumeurs, et le souvenir du passé d'envahisseur de cet empire qui garde encore sur le peuple du monde entier une image négative. Que pourront faire Ali Baba, Kôgyoku et leurs compagnons face à cela ? La confrontation verbale entre le blondinet et Sindbad est passionnante, le "Roi du monde" étant habile dans ses réparties en prenant Ali Baba à son propre piège. C'est que Sindbad semble vraiment prêt à tout pour conserver sa place hégémonique dans son monde idéal... est-ce que cela en fait pour autant une mauvaise personne ? Là aussi la mangaka brille, car jamais elle ne fait de Sindbad un homme négatif: tout ce qu'il fait, il le fait en vue d'obtenir un monde en paix, sans guerres, et on constate que cela fait extrêmement longtemps qu'il prépare ses plans, ses statuts de souverain de Sindoria ou de roi de sept mers n'ayant été que des étapes pour parvenir à son idéal.

Mais Sindbad lui-même, dans l'ombre, ne serait-il pas quelque peu manipulé ? Dans le tome précédent, plusieurs interrogations persistaient: la présence à ses côtés d'une Hakuei inquiétante, la question de savoir ce que sont devenus Aladin, Morgane, Hakuryû et Judal... Ici, tout finit enfin par se rejoindre ! Certains personnages dont on attendait impatiemment le retour refont enfin surface, et en plus d'avoir bien changé physiquement, ils ont été témoins et acteurs de certains événements important pendant la "mort" d'Ali Baba. L'occasion est parfaite pour nous offrir un petit flashback expliquant avec intensité ce qu'il restait à préciser concernant l'état du monde, le statut d'Aladin, Morgiane et Hakuryû dans celui-ci, et la présence toujours persistante d'une redoutable ennemie qui poursuit ses plans, dans l'ombre...

Au bout de tout ceci, deux visions s'opposent dans ce nouveau monde: celle de Sindbad, et celle d'Ali Baba. Et si aucune des deux ne semble foncièrement mauvaise, un certain Magi, lui, a déjà décidé qui soutenir, en attendant de passer réellement à l'action... On se retrouve alors avec un volume-charnière, qui fait enfin complètement décoller la dernière grande partie de la série, et il est difficile de ne pas rester séduit par la manière dont la mangaka gère tout ceci, avec clarté, richesse et intensité.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs