Mad Love Chase Vol.1 - Actualité manga
Mad Love Chase Vol.1 - Manga

Mad Love Chase Vol.1 : Critiques

Harlem Beat wa Yoake made

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Novembre 2010


Ce mois de novembre 2010 voit débarquer aux éditions Akata/Delcourt un tout nouveau shôjo bouclé en 5 volumes: Mad Love Chase, l'une des toutes premières séries de Kazusa Takashima, et le tout premier shôjo d'une auteure plus habituée aux boy's love, comme Wild Rock, publié en France aux éditions Taifu.
Le premier tome de ce travail de commande des éditions Kadokawa nous arrive en version française déjà pourvu d'une petite réputation faite de crainte et de curiosité, après une campagne publicitaire originale de l'éditeur sous le titre de "Project November", une campagne qui était loin d'avoir convaincu tout le monde.
A présent qu'est sorti son premier volume, nous pouvons enfin juger comme il se doit cette série présentée par l'éditeur comme une revisite humoristique des histoires de vampires et de loups-garous, ce que ne laisse en rien deviner une couverture qui, à elle seule, risque de rebuter une grosse partie du lectorat... à tort ? C'est ce que nous allons tenter de déterminer.

Un mariage arrangé ? Même pour Kite, le Prince du royaume des démons, il y a de quoi fuir ! En cavale dans le monde des humains, et accompagné de son chat Leven, Kite se fait passer pour un lycéen ordinaire, après avoir subi une transformation physique pendant le voyage, et tandis que sa chatte est devenue une magnifique jeune femme. Furax, son Roi de père envoie à ses trousses un zombie, un vampire et un loup-garou, pour le ramener au bercail ! Seul problème : pour débusquer le Prince, il leur faudra repérer le tatouage qu’il a sur le dos... Mais comment faire avec tous ces lycéens portant des chemises ?!

Avec un tel synopsis, difficile de ne pas avoir quelques préjugés sur Mad Love Chase, qui semble accumuler tous les clichés possibles et imaginables sans éveiller spécialement la curiosité. On avait l'intuition d'avoir là un futur titre réservé aux amatrices de beaux gosses et de monstres à la mode. L'intuition se révèlera vite fausse. En effet, s'il est sans cesse question de déshabiller le héros, le tout n'a jamais pour but de satisfaire les mirettes des lectrices, car dans ce premier tome, c'est effectivement l'humour déjanté qui domine, et l'histoire de base n'est qu'un élément de plus pour cet humour.

Parlons-en, de l'histoire de base. Il faut bien avouer qu'elle ne casse pas trois pattes à un canard, d'autant qu'elle est mise en place de manière assez poussive, dans un début de volume un peu confus, longuet, qui ne doit son salut qu'à quelques passages amusants. On en retiendra principalement le fait que tout ce petit monde se retrouve dans le même lycée: le prince en lycéen, le zombie en meilleur ami de ce lycéen dont il ignore totalement qu'il s'agit du prince qu'il recherche, le vampire en jardinier, la chatte en infirmière... Finalement, c'est au fil de la lecture que le récit révèle petit à petit son intérêt, car si l'histoire reste basique et fait appel à des rebondissements très faciles (tout le monde se retrouve sans mal dans le même lycée, la promise de Kite devient la CPE du lycée sans problème...), on finit par pardonner cet état de fait tant l'humour déjanté finit par dominer. Un humour bien porté par les caractères des différents personnages, du vampire qui se prend pour un tombeur de première alors qu'il ne cesse de se prendre des vents au loup-garou sombre et sadique, en passant par le zombie complètement neuneu. A ceux-là s'ajoutent, au fil de la lecture, d'autres personnages tout aussi atteints, de la promise de Kite prenant le rôle d'une CPE hystérique, à Mikage, une jeune fille complètement ravagée dont l'amour pour Taiki, notre zombie, tourne à l'obsession, d'autant qu'elle est persuadée d'être absolument irrésistible !
Tout ce joyeux mélange rend l'humour du volume un peu plus présent et un peu plus barré à chaque nouveau chapitre. Les gags finissent par s'enchaîner sans temps mort, jonglant volontiers entre un comique basé sur les caractères des personnages, des gags de situation, des scènes tout simplement sans queue ni tête, des passages frôlant l'amoral, si bien que le tout rappelle un peu, par moments, ce qu'est capable de nous offrir une mangaka comme l'excellente Ai Morinaga dans le registre de l'humour barré et sans limites.

Du côté des dessins, on sent que Mad Love Chase date des débuts de la carrière de l'auteur. Régulièrement, et surtout au début, le trait paraît assez inégal, pas encore totalement assuré, le découpage un peu brouillon, puis au fil de la lecture, le style de Takashima finit par s'imposer, notamment porté par les expressions simplistes et caricaturales qui apparaissent souvent sur les visages des protagonistes, et qui prêtent facilement à sourire.

Après un début de volume qui peine à convaincre, ce premier tome de Mad Love Chase laisse peu à peu place à un humour de chaque instant, qui part volontiers dans tous les sens, et qui s'avère régulièrement efficace. Finalement, le principal bémol concerne le manque d'exploitation des statuts de zombie, de vampire et de loup-garou des trois envoyés du Roi. Ils seraient humains, ce serait pareil. Espérons donc que cet aspect sera un peu plus mis en avant par la suite. On remarquera également que certains personnages, comme le loup-garou, restent encore assez en retrait.

Au final, ne vous fiez pas à sa couverture, car ce premier volume de Mad Love Chase, après un début poussif, sait se faire drôle, voire très drôle. Si les quatre autres tomes continuent sur cette voie, on pourrait bien se retrouver avec un shôjo comique d'excellente facture. Affaire à suivre.

Les éditions Akata/Delcourt nous offrent ici une édition située dans les standards de leurs petits formats. La qualité d'impression correcte rattrape la finesse du papier, et, comme très souvent chez l'éditeur, la traduction sait se faire intelligente en adaptant bien les situations, participant activement à l'humour de plusieurs passages.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs