Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 27 Février 2023
La petite compétition entamée dans le tome précédent se poursuit: tandis que Meguru profite de sa toute première victoire, c'est désormais au tour de Maki puis que Takashi d'en découdre avec leur adversaire respectif. Face à la technicité et au physique imposant de Maki, on découvre en son adversaire Kaoru Nobeoka une fille qui semble a priori moins avantagée physiquement, mais qui dévoile de belles capacités aux techniques au sol et qui, surtout, montre une incroyable pugnacité, en ce relevant sans cesse jusqu'à faire douter Maki de sa propre combativité. Quant à Takashi, il doit se frotter à un certain Takuya Inahara, un puncher qui associe karaté full contact et boxe et qui est réputé pour avoir le sang chaud, si bien que leur duel risque d'être assez tendu.
Les deux affrontements défilent assez vite dans le premier quart de ce troisième tome, en restant très honnêtement rendu par l'auteur sur le plan visuel. Préférant conserver un découpage des cases académique et se passer régulièrement de décors pour mieux se concentrer sur ses combattants, Hiroki Endo livre des actions toujours limpides, même si le jargon technique donnera l'impression aux néophytes de passer à côté de certaines choses (heureusement, un petit lexique reste présent en fin de tome), et malgré des visages qui se ressemblent un peu trop entre certains personnages, en particulier quand ils ont leur casque et ont les cheveux cachés.
Surtout, cette petite compétition fait prendre conscience de certaines choses à nos principales figures. Rudement mise à l'épreuve avec son orgueil qui en prend un coup, Maki n'imagine toutefois aucunement laisse tomber le MMA au profit du kick-boxing. Quant à Meguru, maintenant qu'il a acquis une toute première victoire, qui plus est face à n adversaire qui a sa petite réputation, il risque d'être attendu avec curiosité lors du tournoi espoir amateur du Kanto, une compétition pour "novices" qu'il compte bien remporter pour ensuite pouvoir enchaîner sur une compétition plus renommée. Notre héros doit confirmer, bel et bien faire ses preuves, et c'est donc dans cette optique que, pendant toute la dernière partie du tome, il redouble en intensité côté entraînements, que ce soit auprès de Maki, en se consolidant dans le jiu-jitsu brésilien (l'occasion pour Endo d'offrir de plus amples détails sur ce sport de combat), ou encore en suivant Tadashi dans certains de ses entraînements pour se renforcer. Tout ceci a lieu au sein du club, où Hiroki Endo entretient une atmosphère assez légère via des petites notes d'humour classiques, et où il s'applique également à offrir une belle présence à certains visages amenés à graviter autour de notre héros: la petite nouvelle Momoko Aikawa qui ne manque pas de talent et qui a un lien avec Yûdai, Tadashi qui envisageait de prendre sa retraite après son prochain combat... Hiroki Endo prend soin de la galerie de visages autour de son personnage principal, et c'est tant mieux ! Mais sur ce point-là, c'est bien Takashi qui vient nous intriguer le plus fortement dans ce volume, dès lors que son contexte familial en lien avec les yakuzas le rattrape encore, comme pour lui rappeler qu'il ne pourra peut-être jamais vraiment s'en extirper. Au fil de quelques enjeux mafieux classiques, Endo nous fait bien sentir toute la dureté de ce milieu-là, intrigue facilement autour de la fatale Miyuki ou de l'oncle de Takashi, et nous fait facilement comprendre que le MMA est peut-être la seule voie par laquelle le jeune garçon pourrait avoir une chance de s'affranchir de ce sombre milieu.
On reste alors sur une lecture efficace dans l'ensemble, où Hiroki Endo entretient bien ses différents axes, et où il a le mérite de s'intéresser, à des échelles différentes certes, à pas mal de personnages.