Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 02 Février 2009
« Tu es semblable à un courant d’air mystérieux dont personne n’arrive à saisir les mouvements … »
Un problème de taille s’impose à nos héros dans ce troisième volume : le frère de Kazuki, Kazunari, débarque sans prévenir après avoir quitté Takako, la mère de Nao. En plus de cela, il arrive dans l’histoire au moyen des bras de Sae qui l’accueillent sans se poser de questions. Le fait que ce nouveau venu se soit fait mettre dehors par la mère de Nao et qu’il semble amoureux de Sae ne suffit pas, il fallait en rajouter une couche : Nao refuse catégoriquement que Kazunari sache qu’il s’habille en fille. C’est pourquoi, à la surprise générale, il se fait couper les cheveux par une amie et se procure des vêtements masculins. Et voilà Nao en mode garçon nonchalant … Décidément, la vie dans le quotidien de Nao, Sae et Kazuki n’est jamais facile …
Si le deuxième tome de Love me tender avait apporté sa part de révélations sombres, ce volume, avec l’arrivée de Kazunari, reprend son aspect délirant et cocasse. C’est à présent au tour de Sae de se travestir, pour couvrir Nao. Cet épisode de déguisement aura toutefois de lourdes conséquences, à savoir la mise en avant du penchant pervers de Kazuki, ainsi que le sadisme déclaré de Yurika … Et le pire, c’est que ces vains efforts se révéleront inutiles face au diabolique Kazunari … Ce troisième tome exploite plus en profondeur le personnage de Kazuki, le cadet des deux frères (qui sont d’ailleurs impayables !), à travers ses penchants enfin révélés et son rapprochement avec Yurika (eh oui, partager une passion, ça rapproche !). C’est donc la complexe psychologie des frères Chiba qui sont mis à l’honneur dans ce tome, et ce pour notre plus grand plaisir. D’ailleurs c’est principalement à l’arrivée de Kazunari que l’on doit l’humour de ce volume ci …
Si cette source humoristique est intarissable, c’est notamment par le biais du travestissement. Nao, qui s’habille d’ordinaire en fille, se déguise en garçon tandis que Sae enfile le rôle de fille. Ces bouleversements successifs auront tôt fait de chambouler les sentiments des autres protagonistes, notamment Kazuki et Kazunari qui ne savent plus où donner de la tête … Comme toujours, c’est donc la représentations des sexes et des penchants amoureux qui est bouleversée, dédramatisée, et la notion de tabou qui est mise en avant par KIKI, qui s’amuse à bousculer le lecteur dans la réflexion sur la nature et l’origine de ces préjugés. Alliant comme toujours amusement et tolérance, la mangaka continue ici son excellent travail sur les questions des relations amoureuses, le tout dans un graphisme attrayant et toujours aussi doux, avec toutefois un reproche vis-à-vis de l’édition, qui, semble il, a du mal avec les cheveux clairs …