Love Nest Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 08 Février 2021

Après le one-shot Sayonara Game en septembre 2020 et les deux volumes de Change World en novembre, la saga de Yuu Minaduki se poursuit en ce début d'année 2021 aux éditions Boy's Love avec l'arrivée de Love nest, une autre série en deux volumes que la mangaka a initialement prépubliée au Japon en 2018-2019 dans le magazine Dear+ des éditions Shinshokan, magazine où étaient déjà parus les deux précédents volets. Et tandis que le deuxième et dernier tome de cette courte série arrivera en France en mars, au Japon l'autrice n'en a toujours pas fini avec cette saga puisque, depuis 2019, elle poursuit tranquillement, toujours dans le Dear+, Love nest 2nd, la suite de Love nest.

Love nest se présente comme une suite directe de Change World (qui était lui-me^me la suite de Sayonara Game), à ceci près qu'Arimura et Itô, même s'ils apparaissent un peu ici, ne sont plus les personnages principaux: l'accent est effectivement mis sur Masato Hozumi, l'homme un peu frivole qui convoitait Itô dans Change World, au point de passer pour un éventuel briseur de couples. On le retrouve alors qu'Itô est parti à l'étranger tout en poursuivant sa passion avec Arimura, et que lui-même est plutôt au 36e dessous: non seulement il n'a pas pu assouvir son désir pour Itô, mais en plus il n'a plus du tout la tranquillité dont il a tant besoin dans son appartement puisque ses nouveaux voisins du dessus ont trois enfants qui passent leur vie à crier et pleurer ! En écoutant ses râles et son désir de déménager, Naru, le propriétaire du bar gay qu'il fréquente, lui propose alors d'aller vivre temporairement dans sa résidence secondaire. Hozumi hésite d'abord, avant de se laisser fébrilement convaincre dès qu'il apprend que l'appartement est équipe d'une TV dernier cri... Mais ce que Naru a omis de dire à Hozumi, c'est que l'appartement possède déjà un locataire depuis 3 ans: Asahi, un architecte de 38 ans qui n'est pas franchement ordonné, en plus d'être un gros fumeur et de ne faire aucunement attention si cela gêne ou non. Entre ces deux hommes bien différents, la cohabitation risque d'être pour le moins compliquée... A moins que, au fil des jours et des semaines, il n'apprennent à découvrir petit à petit leurs blessures respectives et à changer.

Minaduki propose donc ici de mettre au centre du récit le prétendant éconduit de Change World, pour mieux nous le faire découvrir au fil d'une collocation assez animée. Le principal intérêt ici est, bien sûr, de découvrir sous un autre jour Hozumi, qui apparaissait essentiellement comme un gay frivole et aux multiples conquêtes dans Change World. Et ici, le pari est d'ores et déjà assez réussi puisque, si Hozumi est devenu ainsi en multipliant les relations sans lendemain, c'est bien à cause d'un passé que l'on va découvrir en même temps qu'Asahi, passé faisant qu'il ne croit plus en l'amour véritable. Et si ce passé est très classique, Minaduki l'expose toutefois aussi vite que bien, d'autant que la narration se veut assez introspective sur Hozumi, et que quelques souvenirs-éclairs viennent titiller la curiosité avant d'apprendre ce passé. Par ailleurs, côté background, on apprendra bien vite qu'Asahi n'est pas en reste car, bien qu'hétéro et doté d'un caractère bien différent de celui de Hozumi, il a connu un type de désillusions amoureuse assez similaire, mais qu'il a désormais face à ça un recul que Hozumi n'a pas encore.

On découvre tout ceci tandis que, bien sûr, se construit peu à peu une relation à part entre les deux colocataires. Tout semble pourtant mal commencer: Asahi est désordonné et envahissant là où Hozumi recherchait de la tranquillité, cette cohabitation n'était absolument pas prévue pour eux deux... Mais au fil de découverte mutuelles assez bien dépeintes et de la mise en place de quelques "règles" pour bien cohabiter, les deux hommes se dirigent évidemment vers quelque chose de différent, dans un premier temps bien vite pour le gay Hozumi... Alors, Asahi changera-t-il et se laissera-t-il charmer par ce "petit chaton" plus adorable qu'il en a l'air ? L'occasion est également belle pour que la mangaka s'amuser à inverser le rôle de Hozumi: là où il était un séducteur actif et qu'il se présente lui-même ainsi au début de ce volume, on le sent bifurquer petit à petit vers l'autre rôle, celui du passif.

Il s'agit alors d'une efficace première moitié de série. Sur des bases classiques, Yuu Minaduki fait du bon travail en abordant plutôt efficacement ses deux héros, leur passé et les prémisses de leur relation, tout en n'oubliant pas de bien raccrocher le tout aux précédentes séries de sa saga. Qui plus est, l'édition française est dans la droite liée de celle de Sayonara Game et de Change World, avec notamment le suivi de Laurie Asin à la traduction.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction