Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 17 Avril 2012
Keitarô s’envole vers les Etats-Unis avec Seta pour effectuer des fouilles archéologiques. Après un au revoir émouvant à l’aéroport, Naru et les autres pensionnaires d’Hinata vont devoir se séparer durant quelques temps de ce bonhomme qu’elles aiment bien malmener mais qu’elle apprécient malgré tout. Mais alors qu’elles s’attendaient à des temps plus calmes, une certaine Kanako débarque à la pension. Elle se prétend être la sœur de Keitarô et veut transformer la pension en hôtel Ryôkan !
Mesdames et messieurs, cette fois, ça bouge ! Ken Akamatsu nous offre son meilleur passage de Love Hina jusque là avec ces tomes 11 et 12, qui contiennent certes tout ce qu’on peut reprocher à la série, mais aussi de grandes avancées dans l’intrigue et des thématiques nouvelles (à savoir le sister complex de Kanako).
Après la petite séquence émotion de l’aéroport qui affiche clairement les sentiments des personnages aux yeux du lecteur (s’il doutait encore…), c’est le personnage de Kanako Urashima qui monopolise l’attention, avec sa personnalité marquée et son design sympathique. Mais à travers ce personnage, Akamatsu évoque un sister-brother complexe, c’est-à-dire une attirance physique entre frères et sœurs, un thème aussi risqué qu’inattendu. Le risque d’évoquer l’inceste dans ce type de manga est de passer à côté du sujet en montrant des scènes inutilement racoleuses et de choquer une partie du lectorat. Que nenni, Akamatsu s’en sort bien. Il y a bien évidemment quelques scènes un peu… à tendance érotique va-t-on dire, si on peut appeler ça comme ça, mais ça ne va jamais trop loin. Mieux, on se laisse facilement prendre au jeu et on suit avec attention cette intrigue qui tranche avec tout ce qui a été présenté jusqu'à présent.
Le meilleur reste tout de même le final du tome 12, qui finit en beauté et qui offre une pré-conclusion à l’intrigue de départ. Même si la mise en scène est, comme d’habitude, ultra-flamboyante, avec des personnages qui courent partout, cette scène ne laisse pas le lecteur qui apprécie Love Hina depuis le début indifférent.
Ici, l’auteur canalise tout ce qu’a été Love Hina jusque là, ses gags lourds comme ses moments d’émotion, en clôturant une partie de l’intrigue, tout en évitant des erreurs énormes comme ça a été le cas quelques temps auparavant, et on se rend compte que Love Hina peut se révéler plaisante à suivre, que c’est aussi une série qui laisse un souvenir, même négatif, et ça, c’est déjà pas si mal.