Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 05 Janvier 2012
Dans le domaine de l’édition de manga en France, il n’est a priori pas possible de voir le même manga édité par deux éditeurs différents en même temps. Pourtant, il y a des exceptions. France Loisirs propose des mangas déjà publiés en France par d’autres éditeurs, à prix avantageux. Toutefois, leur catalogue est très restreint et ne comporte que des « classiques ». C’est tout naturellement que Love Hina, ordinairement publié chez Pika, se retrouve dans leur catalogue, afin d’avoir un peu de comédie romantique après avoir proposé des mangas d’action tels que Dragon Ball ou Kenshin.
On retrouve donc cette série populaire dans un format tome double. Bien que le manga soit très connu, présentons toutefois le pitch : Keitarô Urashima, 19 ans, a fait la promesse à une amie d’enfance que tous deux se retrouverait à Todai, la prestigieuse université de Tokyo. Etrangement, Keitarô, sans lui-même trop savoir pourquoi, a gardé depuis toujours cet objectif naïf. Mais il a échoué deux fois aux tests d’entrée et est mis à la porte par ses parents. Il se rend chez sa grand-mère qui tient une pension de vacances, afin de trouver un logement. Là-bas, il y découvre que sa grand-mère est partie en voyage et a transformé la pension de vacances en pension pour fille.
Son entrée fut fracassante. En peu de temps, il a multiplié les malentendus sur sa situation et s’est souvent trouvé au mauvais moment au mauvais endroit devant des filles, ce qui lui a valu d’être prié de s’en aller… avant qu’un fax de sa grand-mère ne fasse de lui le propriétaire de la pension !
C’est aussi étrangement que commence le manga. Mais cette intro a le mérite de donner le ton de la série et de ne pas trop tarder à en venir au cœur du manga : les relations entre Keitarô et les filles de la pension Hinata. Chacune des filles a un caractère bien trempé et Keitarô devra s’en accommoder. Il peut être vu comme le grand frère des plus jeunes, et malgré son attitude de loser, exerce une attraction chez les autres. Dans ce premier tome double, une série de chapitre s’attardera sur chacune des filles de la pension, et leur rencontre avec Keitarô. Le schéma est souvent le même : l’auteur alterne dans un même chapitre les passages humoristiques, mettant souvent en scène Keitarô passant à son insu pour un pervers ou alors ratant ses concours, et les réflexions internes et les émois des personnages. Il ne faut toutefois pas se méprendre sur une chose : Keitarô n’est pas le seul personnage principal, Naru, une pensionnaire, l’est tout autant que lui. Dès le début, Akamatsu s’attarde sur leur relation qui sera l’intrigue principale du manga.
La série a ses détracteurs comme ses amateurs. Mais mine de rien, on s’attache assez vite aux personnages, malgré le manque de finesse des situations. On sourit lorsque que Naru frappe Keitarô et on contemple les passages ou les personnages sont confrontés à leurs sentiments.
Bref, Love Hina est un manga qui commence de manière somme toute sympathique, avec une galerie de personnages très émotifs et des situations coquasses. Le tout est joli mis en scène par le coup de crayon d’Akamatsu.
Notons que l’édition de France Loisirs n’est qu’une mise en tome double du travail de Pika (même traduction, même police, mêmes pages bonus), qui est satisfaisant. Vous retrouverez à la fin de chaque tome la mention « réalisé avec l’autorisation de l’éditeur Pika Edition ».