Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 22 Février 2019
En ce début d'année 2019, le manga X fait peau neuve aux éditions Taifu Comics avec le lancement d'un nouveau label: NihoNiba, construit sur les restes de la très éphémère collection Peach dont il reprend les spécificités, notamment l'apparition en 4e de couverture de tags. Avec cette collection, l'éditeur semble vouloir mieux détacher Taifu Comics des mangas X, puisque le logo de Taifu n'apparaît nulle part sur la jaquette. NihoNiba marque également les débuts d'une collaboration de prestige avec Wanimagazine, un éditeur japonais de hentai qui est peut-être le plus réputé, grâce à ses auteurs reconnus et à ses oeuvres se voulant très qualitatives autant côté histoire que côté dessins. Pour inaugurer tout ça sous les meilleurs auspices, l'éditeur a choisi deux auteurs parmi les plus renommés, chacun dans un genre différent: d'un côté Shindo L avec Métamorphose, sur lequel nous sommes déjà revenus, et de l'autre le récit ici présent: Love Contest, qui marque les grands débuts dans notre pays de Gunma Kisaragi, un auteur qui officie dans le genre depuis la première moitié des années 2000. De son nom original Suki ni Nattara Icchokusen!, cette série en 6 chapitres (plus un chapitre bonus, pour un total de plus de 200 pages) a été publiée au Japon en 2015, et il s'agit à ce jour du manga X le plus récent de l'auteur, celui-ci s'étant ensuite lancé à partir de 2017 dans sa première série non-hentai, la comédie ecchi Ren'ai Shikou Seitokai.
Dans le monde de Love Contest, il existe un sport national tout à fait particulier: le seikodô (littéralement "la voie des rapports sexuels"). Des dojo pratiquant cette discipline existent afin de se perfectionner, des tournois et autres compétitions ont régulièrement lieu pour élire les meilleurs qui deviennent des stars de leur domaine, il existe même un magazine mensuel spécialisé revenant sur l'actualité et les vedettes montantes de cette pratique... et il existe même, au lycée, des clubs de seikodô. Lycéen, Kyôsato, contrairement à nombre de ses camarades de classe, n'est pas spécialement intéressé par ce sport, essentiellement parce qu'il ne rêve que de perdre sa virginité avec son amour secret, Kanade Hotaka. Mais quand, le jour de l'inscription dans le club, il y fait un tour par curiosité et y voit sa bien-aimée sur le point de s'inscrire, il décide de s'enrôler lui aussi ! Seulement, le seikodô est très, très loin d'être un prétexte pour juste baiser: il s'agit d'une discipline sportive très rigoureuse, demandant nombre d'entraînements, beaucoup d'endurance... Kyôsato sera-t-il à la hauteur non seulement pour se hisser dans les meilleurs de la discipline, mais aussi pour toucher le coeur de Kanade et éviter que d'autres garçons la touchent ?
Gunma Kisaragi se base ici sur une idée toute bête, et il le fait très bien: le mangaka érige le sexe en véritable discipline sportive proche d'un art martial, avec ses entraînements quotidiens, ses compétitions, son sens du collectif, ses stages, son magazine spécialisé... et il pense efficacement les choses en se réappropriant nombre de détails que l'on pourrait tout à fait voir dans un shônen sportif classique, comme l'importance d'être maître de soi (c'est-à-dire, entre autres, ne pas éjaculer précocement, savoir se retenir, ne former réellement qu'un avec son/sa partenaire pour offrir des "représentations" réussies, parvenir à effectuer des positions artistiques rapportant plus de points en compétition...), un héros au début inexpérimenté mais montrant vite des prédispositions même s'il devra toujours s'entraîner, une héroïne ayant sur ses épaules le poids d'être la fille d'un dojo réputé et la petite soeur d'une ancienne grande star de la discipline, l'arrivée d'une rivale redoutable... et bien sûr, tout ceci s'étend aux scène de sexe en elles-mêmes, où l'auteur fait souvent ressortir une véritable ambiance sportive, que ce soit dans les entraînements rigoureux ou dans des passages comme le duel de Kyôsato avec Karen, où le coït devient un véritable match. Si l'idée de base est déjà assez fun en soi, Kisaragi a en plus le mérite de toujours aborder la chose de façon assumée et décomplexée, rendant son histoire légère et quelque part assez rafraîchissante.
Mais bien sûr, tout ceci ne serait rien sans les nombreuses scènes de sexe, et de ce côté-là le dessinateur livre aussi un excellent travail, avec une palette de personnages féminins toutes variées autant dans leur look que dans leurs formes, et ayant toutes leur propre charme, si bien qu'il y a fort à parier que chaque lecteur aura son personnage favori. Kisaragi a un trait généreux où il s'applique dans la peinture des corps et des visages en plein plaisir, le tout étant renforcé par des cadrages assez variés. C'est vraiment soigné, maîtrisé... témoignant de l'expérience acquise par l'auteur au fil des années.
Le seul petit bémol dans tout ça, c'est qu'on aurait aimé en avoir plus ! En effet, au vu de sa palette de personnages féminins pleine de charmes différents, on aurait adoré voir certains caractère mis un peu plus en avant, car finalement l'essentiel tourne autour de 3-4 filles un peu au détriment des autres qui sont moins en vue. De même, au vu du concept de base on pourra trouver la conclusion trop rapide, il y avait facilement la possibilité d'exploiter tout ça pendant quelques chapitres supplémentaires.
Mais quand le principal défaut d'un hentai est de ne pas être assez long alors qu'il s'étire déjà sur plus de 200 pages, c'est clairement bon signe: ça veut bien dire que l'on est devant une oeuvre de grande qualité dans son registre. Ainsi, Love Contest, dans une ambiance radicalement différente du sombre Métamorphose, est un récit qui lui aussi inaugure d'excellente façon Niho Niba, nouvelle collection qui nous promet déjà beaucoup de jolies choses pour sa première année d'existence.
Dans le monde de Love Contest, il existe un sport national tout à fait particulier: le seikodô (littéralement "la voie des rapports sexuels"). Des dojo pratiquant cette discipline existent afin de se perfectionner, des tournois et autres compétitions ont régulièrement lieu pour élire les meilleurs qui deviennent des stars de leur domaine, il existe même un magazine mensuel spécialisé revenant sur l'actualité et les vedettes montantes de cette pratique... et il existe même, au lycée, des clubs de seikodô. Lycéen, Kyôsato, contrairement à nombre de ses camarades de classe, n'est pas spécialement intéressé par ce sport, essentiellement parce qu'il ne rêve que de perdre sa virginité avec son amour secret, Kanade Hotaka. Mais quand, le jour de l'inscription dans le club, il y fait un tour par curiosité et y voit sa bien-aimée sur le point de s'inscrire, il décide de s'enrôler lui aussi ! Seulement, le seikodô est très, très loin d'être un prétexte pour juste baiser: il s'agit d'une discipline sportive très rigoureuse, demandant nombre d'entraînements, beaucoup d'endurance... Kyôsato sera-t-il à la hauteur non seulement pour se hisser dans les meilleurs de la discipline, mais aussi pour toucher le coeur de Kanade et éviter que d'autres garçons la touchent ?
Gunma Kisaragi se base ici sur une idée toute bête, et il le fait très bien: le mangaka érige le sexe en véritable discipline sportive proche d'un art martial, avec ses entraînements quotidiens, ses compétitions, son sens du collectif, ses stages, son magazine spécialisé... et il pense efficacement les choses en se réappropriant nombre de détails que l'on pourrait tout à fait voir dans un shônen sportif classique, comme l'importance d'être maître de soi (c'est-à-dire, entre autres, ne pas éjaculer précocement, savoir se retenir, ne former réellement qu'un avec son/sa partenaire pour offrir des "représentations" réussies, parvenir à effectuer des positions artistiques rapportant plus de points en compétition...), un héros au début inexpérimenté mais montrant vite des prédispositions même s'il devra toujours s'entraîner, une héroïne ayant sur ses épaules le poids d'être la fille d'un dojo réputé et la petite soeur d'une ancienne grande star de la discipline, l'arrivée d'une rivale redoutable... et bien sûr, tout ceci s'étend aux scène de sexe en elles-mêmes, où l'auteur fait souvent ressortir une véritable ambiance sportive, que ce soit dans les entraînements rigoureux ou dans des passages comme le duel de Kyôsato avec Karen, où le coït devient un véritable match. Si l'idée de base est déjà assez fun en soi, Kisaragi a en plus le mérite de toujours aborder la chose de façon assumée et décomplexée, rendant son histoire légère et quelque part assez rafraîchissante.
Mais bien sûr, tout ceci ne serait rien sans les nombreuses scènes de sexe, et de ce côté-là le dessinateur livre aussi un excellent travail, avec une palette de personnages féminins toutes variées autant dans leur look que dans leurs formes, et ayant toutes leur propre charme, si bien qu'il y a fort à parier que chaque lecteur aura son personnage favori. Kisaragi a un trait généreux où il s'applique dans la peinture des corps et des visages en plein plaisir, le tout étant renforcé par des cadrages assez variés. C'est vraiment soigné, maîtrisé... témoignant de l'expérience acquise par l'auteur au fil des années.
Le seul petit bémol dans tout ça, c'est qu'on aurait aimé en avoir plus ! En effet, au vu de sa palette de personnages féminins pleine de charmes différents, on aurait adoré voir certains caractère mis un peu plus en avant, car finalement l'essentiel tourne autour de 3-4 filles un peu au détriment des autres qui sont moins en vue. De même, au vu du concept de base on pourra trouver la conclusion trop rapide, il y avait facilement la possibilité d'exploiter tout ça pendant quelques chapitres supplémentaires.
Mais quand le principal défaut d'un hentai est de ne pas être assez long alors qu'il s'étire déjà sur plus de 200 pages, c'est clairement bon signe: ça veut bien dire que l'on est devant une oeuvre de grande qualité dans son registre. Ainsi, Love Contest, dans une ambiance radicalement différente du sombre Métamorphose, est un récit qui lui aussi inaugure d'excellente façon Niho Niba, nouvelle collection qui nous promet déjà beaucoup de jolies choses pour sa première année d'existence.
Côté édition, en dehors de quelques tournures de phrase peu fluides dans la traduction, on a de l'excellent travail, avec bien sûr un grand format non-censuré, mais aussi une très bonne qualité de papier et d'impression, et la présence de six pages en couleur.