Lost Paradise Vol.6 - Actualité manga

Lost Paradise Vol.6 : Critiques

Shitsurakuen

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 01 Mars 2013

Depuis ses débuts, Lost Paradise a peiné à vraiment décoller. Sur une base plutôt intéressante, la série n'a fait que suivre un schéma classique et répétitif à chaque nouveau tome, avant de s'enfoncer petit à petit dans quelques incohérences et une mauvaise exploitation des personnages. Le sixième et dernier volume ne changera rien à la donne, bien au contraire.

Après avoir émis une nouvelle orientation intéressante mais trop tirée par les cheveux dans le cinquième tome, Toru Naomura choisit de découper le dernier opus de sa série en trois parties distinctes, et commence d'abord par nous sortir une avalanche de révélations qu'on a bien du mal à avaler. Plus que d'apporter les informations attendues, on devrait plutôt dire que la mangaka, en souhaitant subitement offrir quelque chose de plus ambitieux, vomit en bloc des justifications qui, hormis l'idée du conte qui est régulièrement rappelée depuis le début, semble avoir été imaginées à la va-vite tant elles accumulent facilités, incohérences, grosses ficelles jamais crédibles.
Ainsi, de nombreuses vérités laissent totalement circonspect, certaines sont même aberrantes de stupidité, à commencer par celle qui suit. Sérieusement, tout faire reposer sur la non-misogynie de deux personnages de cette façon a de quoi faire sauter au plafond, quand on y réfléchit. Pourquoi monter tout un plan aussi alambiqué, juste pour ne pas ruiner de façon trop abrupte l'idéal d'autres personnes qui, dans le fond, sont juste des gros c****rds ou des moutons ? C'est inouï ! Surtout, c'est très maladroit dans la manière dont la mangaka tourne la chose, et c'est totalement tiré par les cheveux. Tout ça à cause de ça, vraiment ?

Par la suite, les aberrations ne font que s'enchaîner.
Pourquoi Tsuki se comporte-t-elle ainsi ? Quelle est l'origine de sa si profonde folie ? C'est bien beau de la rendre ainsi histoire de surprendre le lecteur, mais rien ne vient réellement justifier son extrémisme.
Pour déterminer les six filles aux emblèmes, par quel miracle a-t-on pu prévoir quelles filles accepteraient de se battre sincèrement aux côtés de Sora ?
Le vrai but de l'hexagram peine à convaincre tant il est capillotracté, tandis que les réactions des personnages ne sont souvent pas crédibles (les colères d'une Tsuki qui en arrive à pleurer du sang sont totalement exagérées pour rien, la façon dont Sora la calme en lui roulant subitement une pelle laisse circonspect...), trop abruptes (tout le monde change subitement de comportement, youpi, c'est la fête), voire affligeantes (Koharu qui déclare avoir été un peu contente que son tortionnaire, celui qui lui en a toujours fait baver, cherche obstinément à la récupérer... Youhou, t'as un cerveau, miss, ou t'es juste un peu maso ? Bon, j'exagère volontairement, la mangaka avait derrière ce passage une idée de pardon intéressante, mais le fait est que c'est extrêmement mal tourné).
Enfin, à plusieurs reprises, on se retrouve avec de grosses facilités, de grosses ficelles qui tombent pile-poil quand ça arrange la mangaka. Par exemple, Sora enfant qui ne se souvient plus de sa rencontre avec Karin comme par magie...

Quelque part, enchaîner tant de facilités, d'incohérences, d'exagérations en seulement quelques dizaines de pages est un véritable exploit. Un exploit dont on se serait passé, d'autant plus quand on voit à quel point le finish est expédié, nous laissant abattus par tant d'erreurs et de maladresses sans qu'on ne soit satisfaits à aucun moment. Le chapitre servant d'épilogue n'y change rien, car malgré les bonnes idées, il s'avère là aussi beaucoup trop abrupt dans les revirements des personnages.

Sans jamais avoir su décoller et après s'être petit à petit dégradé, Lost Paradise s'enfonce définitivement dès les premières pages de ce dernier tome, qui nous vomit en bloc, de façon indigeste et sans aucune préparation ni subtilité, un flot continu de n'importe quoi, avant une dernière ligne droite bâclée. Un raté sur toute la ligne, ce qui est vraiment dommage au vu de l'idée de base de l'oeuvre.


 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
6 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs