Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 25 Octobre 2013
Déjà réputé dans notre pays pour plusieurs récits érotiques d'une bonne qualité globale, le collectif Saigado revient en France avec, cette fois-ci un titre entièrement non-censuré : Live Cum, un nom fin et délicat qui est dit déjà long sur le contenu.
Au programme de ce recueil de près de 200 pages dont plus de la moitié sont en couleur, diverses petites histoires... ou, plutôt, passages, car il paraît difficile de parler ici d'histoires, Saigado se contentant d'enchaîner des petits instants de sexe s'éternisant plus ou moins longtemps sur les différentes héroïnes, mais ayant pour spécificité de toujours se découper en courts chapitres de 4 pages. Dans ces conditions, inutile de dire que le collectif ne s'embarrasse pas de la moindre trace de scénario, et cela que les héroïnes soient bien mises en avant (le cas le plus long s'étalant sur 9 chapitres de 4 pages) ou très peu (les plus courts focus durant 4 pages).
Mais ne nous mentons pas : dans un recueil de ce genre, l'histoire est bien le cadet de nos soucis et son absence n'enlève en rien les qualités globales du recueil, au sein duquel Saigado se fait un plaisir d'enchaîner des cas bien différents, et qui s'éloignent un tant soit peu des clichés dans la mesure où les demoiselles ne sont pas forcément toujours dans les standards que l'on voit habituellement. De la veuve quarantenaire sur le déclin qui se redécouvre une sexualité alors qu'elle pensait ne plus pouvoir plaire, à la miss un peu potelée qui assume pleinement sa soif de sexe, en passant par le garçon comblé par ses deux petites amies coquines bien que pas dans les canons de beauté (une planche à pain et une rondouillarde toutefois bien fournie côté poitrine), on a dans certains cas des héroïnes qui changent un petit peu de ce qu'on a l'habitude de voir. Et même quand on a droit aux gros clichés habituels (la mangaka érotique, la jeune étudiante vierge et naïve, la cosplayeuse...), le collectif s'applique à créer des héroïnes décomplexées, qui s'assument la plupart du temps, et sont plaisantes à voir. D'autant que l'on a également droit à quelques sympathiques notes d'humour (la mangaka des premiers chapitres en fait décidément voir de toutes les couleurs à son frêle assistant), et que vous pourriez bien retrouver au détour d'un chapitres d'autres héroïnes du collectif, à commencer par Megami et Anna de Megami l'hotaku et des Loisirs d'Anna.
Visuellement, l'élément le plus regrettable est la brièveté des chapitres, qui empêche toute contextualisation poussée des scènes de sexe et ne permet pas vraiment de s'attarder sur une mise en scène réellement travaillée. Le collectif se contente alors de quelques plans, qui sont toutefois bien choisis puisqu'ils mettent très bien en valeur le corps de ces demoiselles. Le coup de crayon très charnel et assez profond (sans mauvais jeu de mots) auquel nous a habitué Saigado fait quelques merveilles, encore plus lors des chapitres en couleur, globalement abouti, notamment dans le rendu de la peau. Cerise sur le gâteau, tout ceci est ponctué de 24 illustrations couleurs ayant servi à des couvertures de magazines, et mettant en valeur différentes femmes avec à chaque fois un petit mot de Saigado.
Globalement, il n'y a donc pas à bouder son plaisir pour qui aime le genre, devant ce recueil vide niveau script mais très joli niveau visuel. Celles et ceux qui aiment bien avoir quand même des semblants de scénario pourraient être un peu déçus, tandis que les autres trouveront largement de quoi s'exploser le poignet ou simplement profiter des courbes des héroïnes.
Côté édition, certains pourront trouver le bouquin un peu cher, mais le grand format (plus grand que les titres habituels de la collection Hentai sans interdits) et l'impression sur papier glacé font pleinement honneur aux dessins et à leur colorisation. On notera que Taifu a fort logiquement retiré la dernière histoire du recueil, courte nouvelle qui mettait en scène une mineure, la jeune fille ayant aussi, à juste titre, disparu de la couverture. Là où l'on s'interrogera un peu plus, c'est sur le logo "+16" au lieu de l'habituel "+18", ce recueil n'étant pourtant pas plus soft que certains autres titres de la collection Hentai sans interdits.