Limited Lovers Vol.1 - Actualité manga

Limited Lovers Vol.1 : Critiques

Limited Lovers

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 17 Juin 2010

"Je me fiche qu'on se moque de moi ... Je veux revivre ! "

Les éditions 12 bis ont beau être plutôt discrètes, la couverture de ce tout nouveau shojo ne passera pas inaperçue en librairie. Limited lovers attire en effet les lectrices les plus curieuses, avec de grosses fleurs d’un joli rose bonbon … Mais sous un aspect qui ne le dessert pas forcément, ce premier tome d’une petite série n’est pas aussi rose que ça ! L’histoire est celle de Karin Kakimoto, une lycéenne riche, populaire et appréciée de tous qui suite à une chute dans les escaliers perd l’usage de ses jambes. Ayant tout d’abord beaucoup de mal à accepter son handicap, Karin va redécouvrir le sens de la vie, et se remettre totalement en question. Son processus de deuil de la personne qui faisait d’elle Karin Kakimoto commence par la rébellion contre ses soit disant amies qui ne la suivent que pour lui soutirer de l’argent, et ne semblent pas prêtes à la soutenir dans cette épreuve difficile. Puis Karin va découvrir la douceur et la gentillesse d’Okita Teppei, son jeune et beau médecin qui lui fait comprendre et accepter peu à peu sa situation, tout en lui redonnant espoir et en la soutenant dans le difficile parcours de rééducation.

S’il est évident qu’on aurait apprécié d’en voir d’avantage sur l’aspect pratique de ladite réadaptation, le manga n’oublie pas aussi rapidement l’accident de Karin. On pourrait penser que ce fait si important devienne vite un détail, pourtant c’est d’avantage le quotidien d’une handicapée qui nous a été promis, tout le travail le plus dur se faisant à l’hôpital, avant le réel commencement de notre histoire. On apprécie alors de voir le quotidien d’une jeune fille qui a perdu l’usage de la moitié de son corps et les contraintes et autres précautions que cela peut entrainer. De plus, Karin passe bien par les différentes étapes nécessaires à l’acceptation de son état, et présente un parcours psychologique tout à fait logique et normal. Pour passer au véritable centre de l’histoire, le lecteur n’aura aucune surprise en découvrant que c’est d’amour dont parle le manga. Mais, entre les lignes, il parle aussi du courage de Karin et de la force nécessaire pour afficher ce visage si impassible et vouloir vivre comme avant, avec autant de force de caractère. D’autant plus quand on a pas le soutien familial idéal … Bref, Teppei intervient assez rapidement dans l’histoire et dans la pseudo romance, ce qui permet de ne pas nous faire attendre trop longtemps, de développer la personnalité plutôt originale de Karin et de monter le tout autour d’une partie de cache-cache étonnamment plaisante. Bien sûr, on retrouve certains clichés incontournables, quelques facilités et une héroïne parfois un tout petit peu trop pleurnicharde … Ceci dit, on apprécie le caractère de Karin et son évolution tout au fil du tome. Les personnages secondaires ont eux aussi beaucoup à promettre, bien que le second volume nous en dira certainement plus à leur sujet. Le plus intéressant à suivre sera certainement le bishonen de l’histoire, alias la princesse Aurore … En somme, l’histoire se présente avec beaucoup d’originalité, quelques défauts plutôt discrets et un dynamisme toujours présent, même s’il est parfois mal dosé en se focalisant parfois trop longtemps sur une scène ou deux. En tous les cas, on a le cocktail espéré : le quotidien d’une jeune fille en fauteuil allié à une romance tout ce qu’il y a de plus banal … ou presque. Pari tenu !

Si l’univers de l’handicap ne souffre pas de l’excès d’expressivité de la mangaka, les moments d’émotions tels que la colère, la tristesse ou l’amour sont souvent trop soutenus par des dessins parfois exagérés ou surjouants les sentiments mis en avant. Les traits sont assez ronds, plutôt fins, ce qui donne un penchant largement féminin pour les hommes et un visage de poupée pour les demoiselles, sauf les deux personnages principaux qui échappent un peu, par la rudesse de certains de leurs traits et par leurs regards souvent de glace, à cette généralisation. Le cadrage est presque scolaire chez cette auteur qui est très rigoureuse dans sa construction narrative et graphique, ce qui se retrouve dans des trames ou arrières plans souvent présents pour porter les personnages. On appréciera tout particulièrement le contraste entre la couverture et autres moments brillants du manga, et les instants bien plus sombres et légèrement moins délicats. Entre dureté et guimauve, le manga oscille en trouvant pour l’instant un équilibre plutôt satisfaisant. Le tout est servi par une qualité d’édition assez simple, avec les onomatopées encore en japonais, les pages un peu trop transparentes et une traduction maladroite sur certaines tournures, mais dans l’ensemble le titre est agréable à prendre en main, et c’est une surprise plutôt agréable, encore une fois au vu de la couverture pourtant peu révélatrice de la narration.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs