Limit Vol.5 - Actualité manga
Limit Vol.5 - Manga

Limit Vol.5 : Critiques

Limit

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Décembre 2024

Chronique 2 :


Malgré l'arrivée de Hinata qui venait apporter une lueur d'espoir au groupe, les survivants côtoient de nouveau la tragédie lorsque Haru, l'amie proche de Mizuki, meurt d'une chute. Pour l'adolescente, Hinata pourrait ne pas être étranger à ce drame puisque certaines informations à son sujet ne collent pas. Se confiant à Chieko, Mizuki compte bien mettre au clair l'implication du garçon dans les derniers événements...

Si Keiko Suenobu mène rondement son récit, la fin imminente de celui-ci pousse l'accélération des choses, à commencer par tout le rôle de Hinata dans les tragédies survenues. C'est donc un cinquième volet quasi entièrement dédié au jeune homme que l'autrice nous propose, celle-ci confrontant l'ancienne vie lycéenne innocente des personnages aux récents événements qui ont parfois totalement pris le dessus sur ces jeunes gens, dans leurs affects comme dans leurs psychologies.

Rapidement, si ce n'était pas déjà le cas dès le tome précédent, le rôle négatif du garçon se fait comprendre, aussi Mizuki doit démêler le vrai du faux. Pour le lecteur, cette phase du récit sonne comme un vrai duel psychologique au cours duquel l'adolescent doit se livrer, ou alors ses intentions être dévoilées au grand jour. En amenant dans cette partie un focus sur les liens lycéens entre les personnages, la mangaka garde toujours un vrai sentiment de mélancolie dans son intrigue, ce qui tend à rendre un chouïa plus complexe un déroulement parfois cliché. C'est en tout cas ce qu'est la phase finale du tome, riche en informations, et qui a tendance à pousser le drame de manière très théâtrale, quitte à en faire des caisses, une marque de fabrique déjà présente dans Life. Pourtant, grâce au petit travail de fond fait sur les personnages et en prenant ceux-ci pour ce qu'ils sont, à savoir des adolescents totalement dépassés par les événements, le tout fonctionne et la tragédie nous atteint nous aussi jusqu'aux cases finales, lourdes de sens. Là où un autre auteur moins habile aurait pu se casser les dents en termes de pathos caricatural, Keiko Suenobu garde une maîtrise de son œuvre, même dans des moments qui peuvent paraître exagérés.

Il ne reste donc plus qu'un tome, celui qui nous fera profiter du dénouement, aussi il y a de quoi avoir hâte ! Même si cela symbolisera aussi nos au revoir à l'autrice, jusqu'à ce qu'un éditeur décide de la publier de nouveau dans nos contrées. Autant dire qu'une réimpression physique de Life, manga dont l'intégralité est devenue rare sur le marché de l'occasion et introuvable à prix honnête, semble appropriée en ce moment.



Chronique 1 :


Comment Hinata pouvait-il être au courant au sujet du pansement de la pauvre Usui, alors qu'il n'a jamais pu voir la jeune fille avec ce pansement ? De ce fait, est-ce lui qui a tué la jeune fille ? Ces interrogations ne cessent plus de tourmenter Konno, qui décide d'en faire part à Kamiya, la survivante en qui elle peut avoir le plus confiance. Du côté du lectorat, la défiance envers Hinata est d'autant plus forte que, à la fin du volume précédent, il a préféré dissimuler au reste du groupe le fait qu'il a remarqué un hélicoptère de secours. Si bien que, quel que soit ce que l'adolescent a pu faire, il cache forcément quelque chose... Et Konno et Kamiya sont bien décidée à découvrir quoi, quitte à prendre certains risques insensés !

La totalité de ce cinquième et avant-dernier volume de la série se consacre alors au cas de Hinata, qui s'affiche fort logiquement sur la jaquette, pour un résultat qu'il sera difficile de trouver franchement satisfaisant. Pourtant, il y a du bon dans ces enjeux, ne serait-ce que pour certains aspects du traitement offert à Kamiya lui-même: tandis que du côté des secours ses proches s'inquiètent profondément pour lui en en parlant comme d'un garçon tellement gentil, parmi les survivant(e)s Konno elle-même peine à croire qu'il ait pu commettre un meurtre, elle qui l'a pas mal côtoyé au club de natation, et en qui elle a toujours vu un garçon gentil, bienveillant et lumineux. Alors, qu'est-ce qui aurait pu le pousser à tuer Usui, si tant est qu'il l'ait tuée ? Sans trop en dire, la réponse qui se dessine est intéressante, car elle voit Keiko Suenobu cristalliser avec un certain impact certaines faiblesses psychologiques proprement humaines, via la façon dont un humain peut vriller et perdre pied en un rien de temps.

Sur ce plan-là, la mangaka, forte de son style percutant habituel, sait suffisamment nous marquer... Et pourtant, c'est aussi son style qui finit par montrer pleinement ses limites sur tout le reste. Tout d'abord, parce que l'autrice cède encore à trop de facilités scénaristiques qui rendent son récit très gros, notamment via l'idée débile de Konno d'aller parler seule à seul avec Hinata dans un contexte pareil (et cela, même si la jeune fille montre qu'elle a bien changé en voulant ainsi faire confiance aux autres), la vérité un peu trop grotesque sur les circonstances réelles de la mort d'Usui, ou encore la façon dont la personne "tueuse" finit par déballer tous ses plans pour s'en sortir seule (même si ça traduit la détresse mentale d'un personnage en perte de repères, c'est trop exagéré). Ensuite, parce que le style volontairement sans concession et très appuyé de la mangaka, si efficace quand il faut aborder de façon coup de poing des sujets de société, tombe dans des excès confinant au ridicule dès qu'elle insiste sur le côté survie de son oeuvre.

La réalité un peu frustrante au bout de tout ça, c'est que les thématiques sociales autour du harcèlement et de son impact psychologique se diluent trop dans ce tome, au profit d'un côté survival et d'une recherche du meurtrier basiques, très gros et too much. On ne passe pas un mauvais moment de lecture, loin de là, et on préfèrera à nouveau retenir avant tout les idées sociales et psychologiques que Keiko Suenobu veut véhiculer. Mais le fait est que sa tentative d'aborder les sujets si chers à son coeur par le prisme du survival, bien qu'il s'agissait d'une idée très intéressante à la base, reste un peu bancale.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs