Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 26 Septembre 2012
En et Hinata, nos chers amoureux atypiques, sont en sortie accompagnés de leurs amis, dont la majorité sont aussi en couple. On ne sera donc pas vraiment étonné d’assister par la suite à d’innombrables situations cocasses.
Le volume commence de façon assez étrange. En effet, dans le début du premier chapitre, chaque page est composée d’un titre pour présenter une chute (gag). Une méthode quelque peu étonnante ici, surtout lorsque l’on sait que la série n’a jusqu’ici pas vraiment eu recours à ce genre de démarche (il y en a eu dans les bonus des précédents tomes mais jamais en plein récit). De plus, l’auteure surabonde ses « gags » d’un trop plein de clichés, le lecteur se demande alors ce qu’il est sensé comprendre, est-ce un shojo dont l’histoire est continue ou juste un simple shojo humoristique sans grande intelligence. Cependant, ce constat n’est rien face à l’ennui du lecteur que procurent ces courtes blagues inutiles et insipides.
Heureusement, le manga reprend son cours normal dans le second chapitre. Toutefois, notre joie est de courte durée puisque la suite n’est en rien meilleure que la première « histoire », voire même encore plus affligeante. Ayumi Komura enclenche un bouleversement bidon (un coup de sceau d’eau rendant amnésique le jeune héros travesti) tout droit sorti d’un Laurel et Hardy. On aurait pu le comprendre et en rire dans cette série des années 30 qui assumait parfaitement son orientation absurde permanente mais venant d’un shojo qui recourt à ce stratagème qu’à sa convenance, et où le lectorat ne sait alors plus à quel saint se vouer, la pilule passe dès lors d’autant plus mal. Oui, Lily la menteuse est un titre humoristique mais pas au point d’être axé dans l’absurdité et la stupidité gonflantes et oiseuses au possible. En conséquence de quoi, la continuité du récit devient un véritable calvaire de lecture.
Miraculeusement, comme si le messie était descendu sur terre, une fois passé le cap du second chapitre, les dernières anecdotes proposées sont beaucoup plus sympathiques à suivre, surtout lorsque les différentes phases drôles sont plus abordables, c'est-à-dire avec moins d’exagérations et de délires en tout genre. Certes, les situations sont déjà vues, néanmoins, cela fait encore son effet. En outre, elles sont fortement nécessaires pour éviter que le bateau ne chavire complètement.
En conclusion, il faudra s’armer de courage pour arriver à bout des deux premiers douloureux chapitres, et notre courage sera récompensé par une seconde moitié beaucoup plus accessible et amusante. Cependant, de ce volet, il faudra en retirer certaines conclusions difficiles. Tout d’abord, pour les personnes qui recherchent un véritable récit shojoesque avec un certain background, vous pourrez d’ores et déjà y faire une croix et passer outre votre chemin. Ensuite, bien que les dernières anecdotes aient sauvé l’opus en lui-même, elles n’ont fait que recycler pas mal de procédés déjà usés jusqu’à l’os. Et on ne pense pas que cela sera suffisant par la suite à prémunir les éventuels et plus que probables flops humoristiques dans les prochains volumes. On espère bien évidemment un revirement de la série qui fonce, en zigzaguant pour le moment, vers le mur, même si on y croit, hélas, de moins en moins.