Libraire jusqu’à l’os Vol.1 - Actualité manga
Libraire jusqu’à l’os Vol.1 - Manga

Libraire jusqu’à l’os Vol.1 : Critiques

Gaikotsu Shotenin Honda-sa

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 06 Janvier 2020

En 2018, la plateforme Crunchyroll propose l'atypique série animée Skull Face Bookseller Honda-san, tranche de vie humoristique sur la vie dans une librairie spécialisée manga et bande-dessinée, au Japon. Mais à l'origine de ce titre, il y a un manga de HONDA, que les éditions Soleil proposent en ce début d'année 2019, sous le titre Libraire jusqu'à l'os.

Prépublié entre 2016 et 2019 aux éditions Kadokawa Shoten, sous le titre Gaikotsu Shotenin Honda-san, le manga totalise quatre volumes. HONDA, la mangaka, s'y représente sous la forme d'un squelette, et donne à ses collègues des apparences toutes aussi atypiques, pour dépeindre son expérience personnelle. Côté scénario, il n'en faut pas plus pour présenter cette comédie qui a de quoi séduire plusieurs lectorats...

Car à travers ce concept, la mangaka aborde dans chaque histoire une expérience particulière. Et des choses à dire, des anecdotes à présenter, la libraire en a énormément, tant du point de vue de la clientèle que du côté marketing de la vie dans la vente de mangas. A ce titre, Libraire jusqu'à l'os parlera à beaucoup de monde, du simple lecteur de manga jusqu'à celui qui est peut-être allé au Japon, ou qui a tout simplement cherché des volumes en langue originale. Difficile aussi pour quelqu'un qui a eu une expérience dans la librairie de ne pas se sentir concerné. Si ce premier volume présente des différences notables entre l'enseigne nippone et le schéma de la librairie en France, quelques déboires de HONDA font écho à des situations que même un libraire de l'Hexagone aura pu vivre, rendant la lecture davantage authentique et percutante.

Ainsi, ces premiers chapitres passent au crible le contact entre l'autrice/libraire et une clientèle férue de titres bien ciblés et précis, des étrangers cherchant le graal lors de leur venue au Japon, les impératifs marketing d'une librairie spécialisée manga, l'effervescence autour d'une série populaire, et même les stages comportementaux de parfait commerçant. Le programme est particulièrement varié, aussi chaque chapitre ne ressemble pas au précédent dans ce premier opus. On aurait pu craindre une certaine routine, mais il n'en n'est finalement rien. Alors, le talent de l'autrice pour mettre en dessin ces anecdotes de librairie se voit piqué vers le haut, un renouveau constant des situations permettant aussi à l'humour du titre de se renouveler à merveille, pages après pages.

Le début de série est donc aussi drôle qu'instructif. Car peu importe le profil du lecteur, le récit renseigne énormément sur le modèle d'une librairie spécialisée manga au Japon. D'ailleurs, HONDA ne se prive pas d'expliquer par mal de situation, quelques détails sur les enjeux de la librairie, et montre aussi bien son amour pour le métier que la motivation que doit avoir un libraire pour accomplir son travail. Le portrait du métier, fait dans ce premier tome, n'est pas spécialement enjolivé, mais est traité avec une sincère passion, ce qui contribue indéniablement à rendre la lecture vivante et percutante.

Enfin, le charme du récit vient aussi des choix esthétiques faits par la mangaka. Celle-ci se représente elle-même sous la forme d'un squelette, aux côtés de collègues affublés de masques à gaz et autres sacs en papier, quand la clientèle a même droit à des pseudonymes bien marqués. Un choix très personnel qui renforce la bonne humeur du titre, et rendant même chaque apparition efficace côté humour.

Et pour servir le tout, Soleil livre un travail d'édition tout à fait honorable, entre un papier fin mais de qualité, une page couleur d'entrée en matière, une traduction très vivante signée Kévin Stocker. Une question se pose néanmoins sur la présence d'étoiles pour cacher en partie le nom des séries et des magazines de prépublication. Mais sachant que seuls les parutions de Kadokawa ne sont guère effacées, on en déduit facilement une volonté éditoriale japonaise, pour ne pas rentre totalement explicite des titres populaires d'autres éditeurs. Une question de droits et de volonté de ne pas faire de pub à autrui, donc.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs