Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 31 Janvier 2017
Critique 2
A l’horizon, elles pointent vers les cieux, par-delà les cimes des buildings : gargantuesques statues de pierres érigées à l’effigie de Levius Cromwell et d’A.J. Rangdon ; spécialement édifiées pour l’occasion… Eux qui s’affrontent en ce moment même dans l’arène bruyante : à la fin de ce duel, un de ces deux monuments en sera réduit aux décombres...
Les huit premières pages couleur sont carrément folles ;... Et cette couverture… remarquable... à l’instar des précédentes d’ailleurs : c’est une quasi-démonstration de savoir-faire artistique dont fera preuve Haruhisa Nakata, et ce jusque dans les dernières pages du volume. L’ineffable Docteur Clown Jack Puting, de sa crinière châtain, arborant ses bijoux d’un vert mélèze, et vêtu d’une veste pourpre-grenat… le mal incarné... en pleine réflexion sur les aspects de la technologie utilisée par Levius... ce nouveau dispositif de production de grande vapeur, tout droit sorti des méninges de l’ingénieur de classe « A » dénommé Bill Wayneberg…
Si ledit Levius venait à remporter la victoire, il pourrait alors accéder au fameux rang « un » de la boxe mécanique, ce dont il rêve tant, afin de, un jour peut-être, pouvoir apercevoir sa maman dans les tribunes, mais, également, il pourrait sans doute libérer A.J. Rangdon du joug du Docteur Puting. Dans la situation inverse... Levius deviendrait le nouveau joujou-esclave au service d’Amethyst, cette société militaire privée pour le moins très peu fréquentable. Un affrontement qui sert de colonne vertébrale aux faits-alcôves de l’arène, et tout le staff mettra la main à la pâte : Bill doit gérer les dégâts considérables subis par Levius tout en s’organisant afin de traiter l’état de péril de Hugo Stratus ; Zack Cromwell, quant à lui, coachera son poulain dans un rôle qui s’avèrera hautement stratégique, et pour ne point dire crucial, quant à l’issue de cette escarmouche… aussi, il le fera au péril de sa vie…
Et si le combat en lui-même ne sera point le simple prétexte unilatéral à une action bête-et-méchante, celui-là est ici néanmoins très travaillé, avec quelques aspects techniques agrémentés çà et là, lesquels lui accorderont bien du corps : la puissance de la grande vapeur qui dépend de l’emplacement du cœur ; les différences entre les prothèses médicales et celles dites militaires ; les indispensables boucliers de vapeur usités afin d’étouffer la violence des coups ;… A quoi les choix artistiques de l’auteur confèreront une certaine intensité : Levius qui lira dans les yeux de sa duelliste muette, laquelle, du regard, semblera lui demander de la sauver ; avec ces plans serrés sur les pupilles… waouh, c’est beau.
Réincarné donc en la personne de l’énigmatique Docteur Clown Jack Puting, le spectre d’Amethyst habitera la ferveur populaire au point d’en inquiéter les plus hautes autorités. Certains prétendront même que les armées d’Amethyst s’en seraient venues jusqu’aux portes de la ville afin d’encercler l’arène… Les inquiétudes seront grandes : pour l’occasion et afin d’assurer la plus grande sécurité, il sera mis la main à la poche – et cela douille sévère – pour embaucher un de ces treize guerriers hors du commun qui siègent, tels des demi-dieux, dans la première catégorie de la boxe mécanique : il s’agira de Sieur Christopher Ted Elfinston, présenté à l’instar d’une sorte d’intendant des enfers… le mec a un chara-design de malade.
Ledit Docteur Clown Jack Puting fondra les plombs, la foule scandera le nom d’Amethyst et les évènements partiront en maelstrom… Un ouvrage qui se dévore à pleines babines pour n’en régurgiter que quelques copeaux tant rares que piètres. Et dire que « Levius » n’était que le prologue d’un récit qui commençait à peine à se déployer ;... Cet introducius qui mènera à « Levius-Est » – pour ainsi dire la suite de Levius –, lequel est en cours de publication sur le volet seinen du Jump : si ça, ce n’est pas de la bombe de bonne nouvelle...
Critique 1
Au sein de l'arène accueillant le duel de qualification pour le niveau I et entourée de deux gigantesques statues à l'effigie des combattants, Levius s'apprête à affronter la belle et redoutable A.J., pion d'Amethyst, jouet du perfide Clown Puting, et ayant pourtant supplié notre héros de lui venir en aide... Le combat qui s'apprête à avoir lieu s'annonce donc intense sur le plan personnel pour les deux adversaires, mais aussi sur un plan plus large, car au vu des plans d'un Puting déterminé à faire de Levius sa nouvelle arme, et des puissances s'agitant dans et autour de l'arène, le duel pourrait changer en partie la face du monde... et pas forcément en bien.
Le deuxième volume de Levius, finement ciselé, promettait un troisième tome mouvementé et doté d'enjeux de grande envergure. Cela ne manque pas, et Haruhisa Nakata mène son récit avec maestria en trouvant un brillant équilibre entre des passages d'action pure enlevés, agressifs et brillamment mis en scène où la tension va crescendo, et des révélations et rebondissements venant constamment entretenir le duel. Que ce soit via les révélations de Puting au sujet de la pauvre A.J. (qui confirme le statut antipathique du bonhomme et d'Amethyst, tout en approfondissant un peu le contexte de la guerre passée), ce qui se passe du côté de Hugo avec ce que ça implique pour Bill, ou les choix d'un Zack au bord de la rupture et dont on découvre certaines capacités, nombre d'éléments tendus apportent un rôle réel à chaque personnage, ont un impact saisissant sur le déroulement du duel, et accentuent encore la force d'une lecture difficile à lâcher avant la fin.
On peut dire que les choses sont rondement menées, et que les visuels de Nakata font tout pour servir le récit. Toute la thématique qui se développe autour des yeux et regards des personnages est saisissante, les plans larges stylisés succèdent aux vues rapprochées immersives, souvent agressives et parfois viscérales, les effets de flou s'avèrent joliment utilisés pour faire ressentir le dynamisme d'un geste ou la profondeur de champ... Il n'y a décidément pas grand chose à jeter, hormis quelques raccourcis sur certains événements, et l'on reste happé jusqu'à la fin de cette première partie... Première partie, oui, car Levius a beau se terminer avec son troisième tome, la saga n'est pas finie pour autant : en passant au Japon de l'éditeur Shôgakukan à Shûeisha, l'oeuvre a changé de nom et se poursuit désormais sous le titre de Levius Est, que l'on attend désormais de voir arriver en France, même s'il faudra sans doute être un peu patient. Mais au vu des ouvertures faites en fin de ce tome, on avoue que l'attente va être difficile !
A l’horizon, elles pointent vers les cieux, par-delà les cimes des buildings : gargantuesques statues de pierres érigées à l’effigie de Levius Cromwell et d’A.J. Rangdon ; spécialement édifiées pour l’occasion… Eux qui s’affrontent en ce moment même dans l’arène bruyante : à la fin de ce duel, un de ces deux monuments en sera réduit aux décombres...
Les huit premières pages couleur sont carrément folles ;... Et cette couverture… remarquable... à l’instar des précédentes d’ailleurs : c’est une quasi-démonstration de savoir-faire artistique dont fera preuve Haruhisa Nakata, et ce jusque dans les dernières pages du volume. L’ineffable Docteur Clown Jack Puting, de sa crinière châtain, arborant ses bijoux d’un vert mélèze, et vêtu d’une veste pourpre-grenat… le mal incarné... en pleine réflexion sur les aspects de la technologie utilisée par Levius... ce nouveau dispositif de production de grande vapeur, tout droit sorti des méninges de l’ingénieur de classe « A » dénommé Bill Wayneberg…
Si ledit Levius venait à remporter la victoire, il pourrait alors accéder au fameux rang « un » de la boxe mécanique, ce dont il rêve tant, afin de, un jour peut-être, pouvoir apercevoir sa maman dans les tribunes, mais, également, il pourrait sans doute libérer A.J. Rangdon du joug du Docteur Puting. Dans la situation inverse... Levius deviendrait le nouveau joujou-esclave au service d’Amethyst, cette société militaire privée pour le moins très peu fréquentable. Un affrontement qui sert de colonne vertébrale aux faits-alcôves de l’arène, et tout le staff mettra la main à la pâte : Bill doit gérer les dégâts considérables subis par Levius tout en s’organisant afin de traiter l’état de péril de Hugo Stratus ; Zack Cromwell, quant à lui, coachera son poulain dans un rôle qui s’avèrera hautement stratégique, et pour ne point dire crucial, quant à l’issue de cette escarmouche… aussi, il le fera au péril de sa vie…
Et si le combat en lui-même ne sera point le simple prétexte unilatéral à une action bête-et-méchante, celui-là est ici néanmoins très travaillé, avec quelques aspects techniques agrémentés çà et là, lesquels lui accorderont bien du corps : la puissance de la grande vapeur qui dépend de l’emplacement du cœur ; les différences entre les prothèses médicales et celles dites militaires ; les indispensables boucliers de vapeur usités afin d’étouffer la violence des coups ;… A quoi les choix artistiques de l’auteur confèreront une certaine intensité : Levius qui lira dans les yeux de sa duelliste muette, laquelle, du regard, semblera lui demander de la sauver ; avec ces plans serrés sur les pupilles… waouh, c’est beau.
Réincarné donc en la personne de l’énigmatique Docteur Clown Jack Puting, le spectre d’Amethyst habitera la ferveur populaire au point d’en inquiéter les plus hautes autorités. Certains prétendront même que les armées d’Amethyst s’en seraient venues jusqu’aux portes de la ville afin d’encercler l’arène… Les inquiétudes seront grandes : pour l’occasion et afin d’assurer la plus grande sécurité, il sera mis la main à la poche – et cela douille sévère – pour embaucher un de ces treize guerriers hors du commun qui siègent, tels des demi-dieux, dans la première catégorie de la boxe mécanique : il s’agira de Sieur Christopher Ted Elfinston, présenté à l’instar d’une sorte d’intendant des enfers… le mec a un chara-design de malade.
Ledit Docteur Clown Jack Puting fondra les plombs, la foule scandera le nom d’Amethyst et les évènements partiront en maelstrom… Un ouvrage qui se dévore à pleines babines pour n’en régurgiter que quelques copeaux tant rares que piètres. Et dire que « Levius » n’était que le prologue d’un récit qui commençait à peine à se déployer ;... Cet introducius qui mènera à « Levius-Est » – pour ainsi dire la suite de Levius –, lequel est en cours de publication sur le volet seinen du Jump : si ça, ce n’est pas de la bombe de bonne nouvelle...
Critique 1
Au sein de l'arène accueillant le duel de qualification pour le niveau I et entourée de deux gigantesques statues à l'effigie des combattants, Levius s'apprête à affronter la belle et redoutable A.J., pion d'Amethyst, jouet du perfide Clown Puting, et ayant pourtant supplié notre héros de lui venir en aide... Le combat qui s'apprête à avoir lieu s'annonce donc intense sur le plan personnel pour les deux adversaires, mais aussi sur un plan plus large, car au vu des plans d'un Puting déterminé à faire de Levius sa nouvelle arme, et des puissances s'agitant dans et autour de l'arène, le duel pourrait changer en partie la face du monde... et pas forcément en bien.
Le deuxième volume de Levius, finement ciselé, promettait un troisième tome mouvementé et doté d'enjeux de grande envergure. Cela ne manque pas, et Haruhisa Nakata mène son récit avec maestria en trouvant un brillant équilibre entre des passages d'action pure enlevés, agressifs et brillamment mis en scène où la tension va crescendo, et des révélations et rebondissements venant constamment entretenir le duel. Que ce soit via les révélations de Puting au sujet de la pauvre A.J. (qui confirme le statut antipathique du bonhomme et d'Amethyst, tout en approfondissant un peu le contexte de la guerre passée), ce qui se passe du côté de Hugo avec ce que ça implique pour Bill, ou les choix d'un Zack au bord de la rupture et dont on découvre certaines capacités, nombre d'éléments tendus apportent un rôle réel à chaque personnage, ont un impact saisissant sur le déroulement du duel, et accentuent encore la force d'une lecture difficile à lâcher avant la fin.
On peut dire que les choses sont rondement menées, et que les visuels de Nakata font tout pour servir le récit. Toute la thématique qui se développe autour des yeux et regards des personnages est saisissante, les plans larges stylisés succèdent aux vues rapprochées immersives, souvent agressives et parfois viscérales, les effets de flou s'avèrent joliment utilisés pour faire ressentir le dynamisme d'un geste ou la profondeur de champ... Il n'y a décidément pas grand chose à jeter, hormis quelques raccourcis sur certains événements, et l'on reste happé jusqu'à la fin de cette première partie... Première partie, oui, car Levius a beau se terminer avec son troisième tome, la saga n'est pas finie pour autant : en passant au Japon de l'éditeur Shôgakukan à Shûeisha, l'oeuvre a changé de nom et se poursuit désormais sous le titre de Levius Est, que l'on attend désormais de voir arriver en France, même s'il faudra sans doute être un peu patient. Mais au vu des ouvertures faites en fin de ce tome, on avoue que l'attente va être difficile !