Lesson of the Evil Vol.3 : Critiques

Alors que la fin du tome deux de Lesson of the Evil laissait entrevoir toute la folie d'Hasumi, il revêt à nouveau son masque de professeur idéal au début de ce troisième volume... mais pas pour tout le monde.

Chantage, utilisation des sentiments d'une de ses élèves envers lui à son avantage, Seiji Hasumi ne recule devant rien pour accentuer sa main mise sur le lycée Shinkô. Après avoir évincé la forte tête Masahiro, il mesure les nouveaux dangers potentiels et cherche à les écraser à leur tour, par tous les moyens possibles.

Pour rappel, j'avais loué la subtilité psychologique des deux premiers volumes de la série, ainsi que sa densité permettent l'introduction de nombreux éléments intéressants. Tout en conservant son air satisfait d'être supérieurement intelligent manipulant son monde, Hasumi commet dans ce volume de nombreuses bourdes monumentales qu'on a du mal à comprendre. Il est d'ailleurs difficile de définir si c'est un défaut ou pas. En effet, soit l'auteur ne voit pas ces erreurs comme telles, auquel cas c'est un défaut de crédibilité, à la fois du point de vue de l'intrigue que de la personnalité du personnage, soit c'est totalement voulu, et l'auteur rend simplement son « héros » faillible, persuadé d'être un génie alors que son ego lui fait perdre de vu de nombreux éléments. Dans ce second cas, c'est une qualité et un développement fascinant du personnage. Étonnement, il est impossible pour le moment (et peut-être que les volumes suivants n'éclaireront même pas ce point), de savoir s'il s'agit la de finesse ou de maladresse.

En revanche, il est un défaut indéniable est cassant presque intégralement la crédibilité de l’œuvre. Hasumi commet un crime en saoulant un de ses collègues, en le mettant dans sa voiture (celle du collègue) à la place du conducteur, en récupérant un tuteur dans les fleurs pour appuyer sur l'accélérateur et envoyer la voiture s'écraser dans un mur de l'école. Puis il s'en va avec le tuteur, tout cela de nuit et sans témoin. Le lendemain, alors que tout le monde est au courant du fait qu'un professeur ivre a eu un accident dans l'école, le jeune élève Keisuke arrive comme une fleur dans la cour, voit qu'il manque un tuteur (bien le genre de détail qui intéresse les élèves), et devine : Que c'est Hasumi le coupable et qu'il a utilisé ce tuteur pour appuyer sur l'accélérateur et faire croire à la culpabilité de son collègue. Sa déduction part d'un élément tellement anodin pour deviner tant de choses que c'en est totalement ridicule, et c'est vraiment dommage, car il est difficile d'accorder du crédit au manga après ça.

Hors mis ce détail, le volume suit son cours sans apporter grand-chose à l'intrigue et développe un peu le passé d'Hasumi de façon tout à fait clichée.

Après une très belle entrée en matière, ce volume trois de Lesson of the Evil déçoit énormément par son contenu invraisemblable et cliché. La suite a intérêt à être d’excellente facture pour nous faire oublier cette erreur de parcours monumentale.