Larmes d’Anges (les) - Actualité manga

Larmes d’Anges (les) : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Mars 2009

« A cet instant, je maudis l’irréversibilité du monde, et le jour perdit ses couleurs. »


Suite à une rupture brutale, Nico perd goût à la vie. Ce qui tombe bien, puisqu’il est destiné à mourir. Seulement voilà, les sentiments s’en mêlent et l’ange de la mort chargé de son exécution, Chagan, tombe dans le piège de ce captivant regard émeraude qui ne renvoie que de la tristesse. Quand l’amour se mélange à la mort, au-delà des obstacles, les clichés attendus du genre volent en éclat. Cette idée de surnaturel est en effet quelque peu novatrice. On retrouve bien, vaguement, Pure Love qui avait tenté de jouer sur le registre du paranormal, mais dans Les larmes d’Anges, les effets et surtout les conséquences du mystère sont bien plus aboutis. En effet, la nature d’ange de Chagan joue un véritable rôle dans l’intrigue, au contraire de Pure Love. De plus, il ne faut pas ici s’attendre à une jolie petite fin heureuse. Tout finit comme cela avait commencé, la mort prend le pas sur la vie et se joue des sentiments. Seulement, tout est différent. Car Nico a évolué, l’amour a mis son grain de sel dans son existence, et c’est cela qui fait toute la nuance.

On peut apprécier, dans ce manga, les efforts d’Olga Rogalski pour lutter contre les préjugés du yaoi. Ici, l’inquiétude du regard de l’autre est présente, et les points de vue des deux amoureux sont représentés, ce qui permet de mieux saisir l’ampleur des sentiments qui passent par de beaux dialogues : la douleur s’exprime clairement, au même titre que l’amour. On peut cependant regretter une transparence totale au niveau des personnages secondaires … Certes, cela permet d’approfondir les caractères de Chagan et Nico, mais Su-su ne suffit pas, ici. D’un point de vue graphique, les traits de la mangaka sont un peu maladroits, mais très prometteurs. L’inégalité se fait sentir entre certaines erreurs de proportions et quelques scènes superbes, mettant notamment en scène Chagan (sa première apparition, son envol ainsi qu’une image dans la douche sont sublimes). Ce personnage est d’ailleurs très intéressant, et là encore on regrette que ce manga ne sorte qu’en un volume. Mais plus aurait dénaturé la puissance et la dureté des émotions. Enfin, et surtout, l’auteur a de quoi être félicitée : des décors ! Eh oui, il y a des décors. Présents tout le long du manga, ils apportent une touche supplémentaire à l’intérêt de ce manga, atypique mais prometteur.

Finalement, Les larmes d’Anges est un bon manga, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui décèle de nombreux atouts malgré tout. Il y en a pour tous : entre érotisme et sentiments, ce one shot nous emmène vers une autre dimension du yaoi, lui donnant un caractère qu’on ne lui connaissait pas. Merci donc à l’édition Taïfu de nous faire découvrir, dans une bonne qualité, une œuvre européenne. A ne pas recommander à tous, ce titre reste une bonne acquisition pour qui sait apprécier le genre.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs