Vie en rose (la) Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Avril 2011

Avant Loveless que l’on connait bien en France pour son concept de combattant - sacrifice qui plait bien surtout avec des oreilles de chat en bonus, c’est avec La vie en rose que l’on découvre l’auteur Yun Kouga. Il faudra cependant avoir l’opportunité de trouver cette petite série de deux tomes dans une boutique d’occasions, étant donné que sa commercialisation est stoppée depuis quelques temps déjà. L’histoire est on ne peut plus simple : c’est les aventures quotidiennes d’un couple japonais que l’auteur nous propose. Aoi est une jeune mangaka à succès, ce qui nous laisse voir peut-être une petite part autobiographique, et son jeune et attentionné mari Kai un salary-man bien occupé également. Ainsi, on va découvrir les lubies d’Aoi qui reste une petite fille se languissant de son mari lorsqu’il s’absente pour son travail, qui s’inquiète de son image lorsqu’elle utilise un stick à lèvres, qui assiste à un feu d’artifice ou qui retrouve un ancien journal intime de son cru. Kai est complètement mis de côté et n’apparait que pour soulever l’esprit général de ce tome dit et répété par sa femme : « prends soin de moi ». On aurait espéré parfois un ton plus mature, étant donné que l’auteur n’hésite pas à découvrir son héroïne et à parler de l’intimité du couple, seulement ce sujet dans un shojo est abordé avec des pincettes et au final, l’aspect mature de la narration n’est en aucun cas exploité. Dommage, c’est sans doute le seul détail qui aurait pu redonner de l’intérêt au titre.

Risque majeur que de sortir de titre en France, puisque la seule intrigue sera celle du quotidien de ce couple dans un pays qui n’est pas le notre, dans un environnement qu’on ne peut que difficilement comprendre ... Il y a alors beaucoup de choses que l’on ne peut saisir dans l’environnement d’Aoi et Kai, beaucoup de subtilités qui n’appartiennent qu’à eux ... Mais dans l’ensemble, la déception reste la même. En effet, le ton est trop léger pour nous intéresser véritablement et les petites histoires se suivent et se ressemblent sans réelle accroche, ni parfois de lien entre elles. On a l’impression de lire à chaque fois 4 ou 5 pages de banalités dont on se moque finalement bien, d’autant que les morales apportées sont très faibles et bien peu développées. De la même manière, la psychologie des personnages est un abime sans fond et même après la lecture d’un volume entier on ne peut pas admettre sincèrement connaitre Aoi ou son mari, mis à part quelques traits de personnalité évidents en quelques pages. Bref, on s’ennuiera bien vite de ce récit vide de sens et de profondeur, d’autant que l’auteur d’avantage connue avec Loveless avait la réputation de faire dans le complexe. Avec sa série phare, elle travaille ses protagonistes à l’extrême et son histoire dans tous les sens, au risque de nous perdre totalement en route. Et là, elle se complait dans l’inverse le plus paradoxal pour nous perdre tout autant, mais d’ennui résigné plutôt que d’efforts de compréhension inutiles.

Les dessins également se font vieux, et l’on est loin de la poésie certaine et uniquement graphique de Loveless. L’auteur joue la carte du minimaliste, sans jamais surcharger ses personnages de détails et comme seulement deux personnes apparaissent dans la narration, on n’a aucun mal à les identifier. Kai est totalement bâclé et représenté de manière assez floue, Aoi souffre de quelques problèmes de proportion et seules quelques planches la mettent en valeur. Ce ne sont d’ailleurs pas les passages humoristiques qui sont dans ce cas là, desservant tout au plus le travail graphique de Yun Kouga. Les arrières plans sont chargés de fleurs ou laissés à nu, dans des grands moments de vide très peu apprécié. Enfin, l’édition de Vegetal Manga laisse un peu à désirer au niveau des onomatopées : certaines sont traduites et adaptées tandis que d’autres sont laissées en japonais et n’ont droit qu’à une étoile et un sous-titrage en bas de page. Bref, un premier tome très décevant qui ne soulève aucun intérêt et ferait mieux de rester dans les œuvres de jeunesse de l’auteur. A moins que l’on soit une fan inconditionnelle de l’auteur, mieux vaut passer son chemin.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
9 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs