Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 12 Mai 2010
Michiru est une bonne élève, qui n’a qu’un rêve concernant sa vie amoureuse : rencontrer un prince et devenir sa petite amie. Et ce depuis qu’elle en a vu un à la télé étant enfant, un jeune homme qui aura ravit son cœur. Un peu simplet, ce rêve a cependant de bonnes chances de se réaliser puisque des étudiants étrangers viennent régulièrement dans l’école de Michiru, qu’elle est chargée de les accueillir et que cette fois ci … ce sont trois princes arabes qui débarquent au Japon, rien que ça ! La demoiselle est dans tous ses états, et elle fera inévitablement la rencontre de ces trois beaux messieurs, qui ne sont pas tout à fait comme elle les imaginait … Sauf peut être Asharf qui, s’il n’a pas du tout le look arabe, ressemble à ce petit prince qui avait fait battre son cœur ! C’est alors le début d’une conquête amoureuse pour la jeune fille, qui ne se rend pas compte que l’amour pourrait se trouver bien plus près d’elle, et que l’élu de son cœur ne s’intéresse pas beaucoup à elle, si ce n’est pour certaines de ses connaissances … Miki Aihara signe ici une nouvelle série courte, en un tome, et après Le préféré de la prof, également chez Tonkam, on s’inquiète un peu quant à la quantité suffisante du nombre de pages pour fournir une fin digne de ce nom …
Le scénario prend une tournure plutôt originale, malgré un petit air d’irréalisme et de fantasque. Michuru est servie dans son rêve par une mangaka aux petits soins, qui lui livre trois princes sur un plateau. On retrouve bien évidemment l’héroïne amoureuse de l’inatteignable playboy et aveugle aux sentiments du meilleur ami … Ce qui est par contre plus amusant, c’est que le dit beau gosse s’intéresse lui aussi à ce fameux meilleur ami, puisque le très pauvre Yuichi ne le sera pas durant tout le tome … L’histoire est un peu creuse, même si la deuxième partie se montre un peu plus intéressante, l’auteur se penchant très succinctement sur le pays dont elle parle, ses coutumes et les habitudes à respecter lorsqu’on y met les pieds. Ceci dit, dans un contexte où le port du voile soulève les foules, il est plutôt osé de voir ici des femmes cachées de la tête aux pieds … même pour de « bonnes raisons » ! Mais ce petit clin d’œil n’empêchera personne de prendre plaisir à la lecture, qui se trouve être rafraichissante, sympathique bien que pas très poussée, et suffisamment originale pour intéresser ! On notera une certaine déception quant aux personnages plus secondaires comme Isaac qui ne prend aucune importance réelle, bien que pour un one shot, les protagonistes soient relativement bien exploités. Enfin, la conclusion du manga ne déçoit pas autant qu’on aurait pu le craindre, puisque même si la fin est précipitée et ne laisse présager que peu de vision d’ensemble, elle est logique … Un peu trop, peut être, pour justifier la présence d’un trio amoureux.
Graphiquement parlant, on retrouve le trait caractéristique mais agréable de la mangaka. L’héroïne a une coupe de cheveux plutôt sympathique, simple et caractéristique d’une japonaise, mais trop simple pour qu’on la retrouve souvent … ce qui en fait un bon point ! Les princes se ressemblent un peu lorsque l’on n’y prête pas attention (mis à part Ashraf), mais les expressions passent bien, les proportions sont réalistes, le cadrage adapté et les arrières plans présents. Par contre, il faut signaler un point crucial : avoir osé couper les cheveux du beau, timide et renfermé Yuichi est un crime contre l’esthétique du manga ! On dirait que la mangaka ne l’a fait que pour essayer de faire baisser l’attachement et la tendre compassion qu’on éprouvait pour ce personnage … Et ça marche. Quel gâchis ! A part ça, l’ensemble est plutôt bon et les différentes polices utilisées par Tonkam, bien qu’il y ait certaines erreurs dans quelques bulles qui n’ont pas la bonne police d’écriture, permettent de bien différencier les trois langues utilisées ici. Le papier, assez chargé par les dessins de l’auteur, ne semble de plus trop fin que dans les petits moments de blancs … Astucieux, mais d’autant plus flagrant. En quelques mots, un tome bien sympathique, plus que l’on aurait pu le croire. Et à vrai dire, on ne pourrait demander grand-chose de plus à un one shot …