Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 09 Décembre 2013
Critique 1
Après l'inoubliable Togari qui s'est interrompu trop brutalement, Yoshinori Natsume revient chez Akata avec Kurozakuro, titre au nom difficilement prononçable mais qui n'enlève pourtant rien aux qualités scénaristiques et graphiques du titre.
Le postulat, assez classique, nous fait découvrir un jeune lycéen prénommé Mikito Sakuraï. Victime de brimades quotidiennes, notre héros, réfractaire à toute forme de violence, n'arrive pas à faire face à ses tortionnaires. Nous avons donc affaire au phénomène de l'Ijime, très répandu au Japon et qui désigne les personnes exclues d'un groupe (scolaire dans le cas qui nous intéresse).
Mais tout va changer lorsqu'il rencontre dans ce qui semble être un songe un être aux formes infantiles qui va lui proposer de réaliser l'un de ses souhaits. Mikito choisit d'être plus fort, et son destin s'en voit bouleversé...
A partir de là, la classique histoire de l'Ijime prend fin et fait place à un récit fantastique saupoudré d'action! Sans mesurer les conséquences de son geste, Mikito se retrouve affublé de pouvoirs surhumains qui s'accompagnent d'un appétit croissant pour la chair humaine! Il devient alors très intéressant de suivre notre héros, partagé entre ses pulsions meurtrières et son souhait de conserver son humanité quoi qu'il en coûte. A ce sujet, l'auteur n'en fait jamais des tonnes et nous propose un traitement relativement intimiste du doute qui ronge notre héros, notamment par le biais de monologues intérieurs.
Les dessins de Natsume sont aussi bons que pour Togari: expressifs, ils servent à merveille le scénario et sont très dynamiques lors des scènes d'action. Le travail d'Akata est comme d'habitude excellent, que ce soit au niveau de la traduction, de l'impression ou du lettrage.
En définitive, Kurozakuro se révèle être un excellent titre, qui s'éloigne ostensiblement de la production shonen actuelle. La série ne faisant que sept tomes, j'espère que sa qualité restera égale à elle-même jusqu'à la fin! (17/20)
shinob
Critique 2
La plupart des lecteurs le savent, les éditions Akata ont toujours eu tendance à chercher des mangas bien atypiques concernant leurs shonens. Ainsi, si on ne trouve pas forcément de hit à la One Piece ou Naruto, cela n'empêche pas l'éditeur de posséder des séries certes bien moins populaires mais toutes aussi remarquables. Et c'est donc ainsi que nous allons parler de Kurozakuro, shonen de 7 tomes passé assez inaperçu dans les rayons il y a de cela quelques années.
Après Togari un shonen plutôt mature qui a plu à la plupart des lecteurs, Yoshinori Natsume revient chez Akata avec Kurozakuro, un titre en apparence assez naïve mais qui risque de s'intensifier au fil des tomes. A ce jour on pourrait comparer la série (du moins le premier tome) à Tokyo Ghoul, avec un héros qui devient un monstre malgré lui petit à petit.
L'histoire nous parle de Mikito Sakurai, lycéen au grand coeur et tête de turc de son lycée. Alors qu'il rêve de devenir plus fort au moins pour protéger son amie Saki, son voeu va être étrangement réalisé durant un rêve par l'entremise d'un enfant mystérieux nommé Zakuro. Il ne le sait pas encore, mais ce pouvoir risque de bientôt le transformer en ogre mangeur d'homme ! Et le pire est qu'il n'est pas le seul ogre de la ville, surtout qu'il y a des chasseurs spécialisés dans l'assassinat de ces monstres et que notre héros est désormais une de leur proie ! Mikito va devoir apprendre à vivre avec ce terrifiant pouvoir et veiller à ne pas périr...
Kurozakuro commence donc avec un pitch très simple : le garçon exclu qui va devenir fort grâce à un pouvoir, mais dont d'autres ennuis vont apparaître pour le contrer. Mais malgré un scénario classique, le titre commence fort avec une narration crescendo des plus savoureuses. En effet, les ingrédients viennent s'ajouter peu à peu à la recette et il faut avouer que la mise en scène de l'auteur est très bonne. Premièrement, de nombreuses pistes nous sont encore inconnues : pourquoi y a-t-il des ogres, qui est Zakuro et quel est son rôle, d'où viennent ces chasseurs, et surtout comment Mikito pourra vivre avec ce pouvoir ? Nous voilà donc dans un manga avec plusieurs pistes que l'auteur se gagera certainement d'approfondir petit à petit...
Un des points forts aussi du manga est sans conteste son action : nous avons là des scènes des combats très pêchues et très vives, le tout illustré de manière efficace. Notre héros étant faible au départ, il est intéressant de le voir évoluer grâce à son pouvoir et devenir petit à petit plus fort, bien que celui-ci est plus dangereux qu'autre chose...
Le dessin s'avère lui aussi bon dans l'ensemble, avec un chara-design peut être pas exceptionnel pour les personnages principaux excepté Zakuro mais le trait se révèle assez bon pour gommer cette idée là, d'ailleurs le découpage est lui aussi de qualité.
Ainsi, Kurozakuro commence donc très bien et nous captive déjà même si le scénario est de nos jours assez classique. On ne demande qu'à voir comment le tout va évoluer, mais pour l'instant c'est du tout bon. Et puis en plus l'édition est aussi très bonne, alors pourquoi se priver ? (16/20)
Kiraa7