Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 17 Novembre 2025
Faire le tour des gens qui gardent la place tout seuls lors du pique-nique de Hanami, accoster les pompiers qui éteignent des incendies, soutenir à sa manière un duo d'humoristes maladroits, faire un pique-nique avec les voisins de la résidence, découvrir des professions lors d'un stage de découverte professionnelle, aider Karino dans l'encrage des ses planches au risque de faire une grosse boulette, montrer l'exemple à ses camarades de classe lors du fatidique jour du vaccin, s'improviser banquier sous l'oeil déconcerté de l'avocate Kobayashi, faire face à son statut de "bourreau des coeurs", faire face à la perte d'une dent, accueillir un homme ivre qui n'est autre que l'ancien locataire de son appartement...
Une nouvelle fois, les petites situations quotidiennes s'enchaînent autour du jeune Kotaro, au fil de chapitres plus ou moins indépendants qui, s'ils restent généralement courts voire très courts, voient Mami Tsumura continuer d'exploiter avec réussite sa recette désormais habituelle: sur la base de moments qui paraissent initialement assez décalés voire rigolos au vu du comportement du petit garçon, la mangaka parvient toujours à aboutir sur des conclusions qui disent tout du réel état psychologique de notre attachant petit protagoniste. Bien qu'il tâche de se montrer souvent courageux et plus adulte qu'il ne l'est, nombre d'instants montrent encore à quel point l'absence de sa mère lui pèse sur le coeur, et à quel point il a été obligé de grandir trop vite face aux affres de sa jeune vie. En particulier, certains moments difficiles de son passé, notamment les excès de violence de son père et la manière dont sa mère le protégeait, lui reviennent., soit le genre d'instants déchirants auxquels aucun enfant ne devrait être confronté un jour.
Pourtant, derrière cette triste réalité (d'autant plus triste que Kotaro entretient toujours l'espoir de revoir sa mère, sans savoir qu'elle n'est plus de ce monde), il y a toujours des instants plus doux, plus lumineux à ressortir de ça, car tandis que le petit garçon devient régulièrement un vrai soutien pour son entourage (ne serait-ce que les deux humoristes, ou Tamaru qui fait face ici à un grosse déprime sur sa situation), ses proches s'appliquent tout autant à le soutenir encore et toujours à leur manière, et à même se réjouir avec une certaine tendresse quand ils ont l'occasion de constater que, même s'il a dû grandir trop vite, trop tôt, il reste aussi un enfant dans pas mal de ses comportements.
"Ça fait plaisir de le voir devenir un enfant !"
Ajoutons à cela quelques instants à-part, notamment quand on découvre le jour où Kotaro a quitté le foyer pour s'installer à la résidence Shimizu, ou quand Karino se remémore sa voisine du 101 qui n'était pas n'importe qui, et on obtient un volume bien mené dans l'ensemble. Certes, Mami Tsumura sort peu de sa recette habituelle, mais celle-ci ne lasse toujours pas, à la fois grâce à une bonne capacité de renouvellement, à un petit protagoniste toujours aussi touchant, et à certains éléments d'approfondissement qui se précisent quand même. A présent, à désormais deux tomes de la fin de sa série, tout porte à croire que la mangaka va intensifier très bientôt son scénario.
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