Komi cherche ses mots Vol.1 - Actualité manga
Komi cherche ses mots Vol.1 - Manga

Komi cherche ses mots Vol.1 : Critiques

Komi-san wa Komyushou Desu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Juillet 2022

Tomohito Oda est un mangaka qui fit une apparition éclaire chez nous, avec le très amusant Omega – Alien mégalo sous contrôle, un titre finalement très classique qui vit sa conclusion arriver prématurément au bout de son troisième tome. Depuis, l'auteur a bien su rebondir puisqu'il lança en 2016 un certain Komi-san wa Komushô-desu dans les pages du Shônen Sunday, une comédie sociale qui se poursuit encore au Japon et atteindra son 26e volume, tandis qu'une première saison de l'anime en 24 épisodes est disponible et qu'une seconde est en production.


De notre côté, aucun éditeur ne se risqua à publier le manga jusqu'à ce jour. Il faut dire que les tranches de vie/comédies fleuves demeurent un tranche de titres risquées qui ne connaissent pas toujours le succès sur le long terme. Pika est pourtant l'éditeur qui se frotte à cet enjeu, et c'est quelques temps après le lancement de l'acclamé Kaguya-sama : Love is War que la maison nous propose le tout aussi attendu Komi-san, sous le titre bien inspiré Komi cherche ses mots, initialement utilisé par Netflix pour l'adaptation animée.


L'histoire débute dans le lycée privé Itan, lieu regroupant des élèves uniques en leurs genres. Parmi eux, Hitohito Tadano, un garçon on ne peut plus quelconque et si banal que tout le monde prend le soin de l'ignorer. Y compris Komi, une fille de sa classe d'une grande beauté et au regard perçant, que tout le monde idolâtre telle une déesse. Komi ne parle jamais, ce qui renforce son aura fatale. Pourtant, Tadano va vite découvrir que ce silence cache une triste réalité : Loin d'être hautaine et froide comme la glace, Komi souffre d'une anxiété sociale qui lui ronge l'existence, tant elle peine à aligner deux mots oralement. Une belle rencontre se fait ainsi encore les deux lycéens, si bien que Tadano fait une promesse à sa camarade : L'aider à se faire 100 amis malgré son handicap. Mais dans un établissement regroupant une flopée d'élèves excentrique, l'objectif sera bien difficile à atteindre...


Avec Komi cherche ses mots, Tomohito Oda prend le risque de dresser une comédie sociale au sujet qui peut paraître sensible. Car derrière la figure constitué par une héroïne à la fois fascinante et terriblement attachante par ses mimiques, il y a tout simplement Komi, une demoiselle qui souffre de phobie sociale, un mal dont elle aimerait bien se débarrasser d'un claquement de doigts. Au sein d'un premier volume qui se découpe en des scénettes de plus en plus longues, partant de quelques pages à peine jusqu'à constituer des chapitres entiers, on pouvait d'abord craindre un traitement trop léger de la thématique et une difficulté à nuancer cette idée dans le cadre de la comédie scolaire. Que neni, le mangaka prouvant ici une habile maîtrise de l'ensemble.


Alors, à travers un schéma pourtant très classique, un grand nombre de situations s'offrent à Komi, constamment épaulée par son premier ami, Tadano. La situation entre eux met même un certain temps à s'installer puisque c'est après six courts épisodes que leur amitié sera forgée, et que l'aventure lycéenne de l'héroïne pourra réellement débuter. Dès lors, cette dernière enchaînera les rencontres, toujours tumultueuses tant les situations sont constamment teintées d'humour et de quiproquos délirants, tandis que chaque personne cache une facette déjantée. Telle est d'ailleurs la promesse de ce cadre lycéen : Komi n'est pas la seule à sortir du lot, chaque élève ayant sa singularité. Durant la série, on peut donc s'attendre à toutes sortes de portraits dépeints, ce que l'auteur fait ici avec humour et accordant surtout ses notes touchantes à sa tête d'affiche.


Et c'est ce qui marque durant la lecture. L'humour est omniprésent, à tel point qu'il ne se pose jamais vraiment. Pourtant, Tomohito Oda parvient à véhiculer de la douceur à travers la figure de Komi, touchante par ses bouilles qui traduisent en permanence ses états d'esprits, de la jeune fille déstabilisée par les situations qui l'entoure à l'adolescente qui frétillent à l'idée d'enfin se sociabiliser, à son échelle étant donné son handicap social. Komi cherche ses mots, sur ce premier tome, c'est un superbe équilibre pour une série barrée qui parvient pourtant à toucher juste grâce aux réactions crédibles de son héroïne.


Et terme d'humour, la série repose sur des gags tournés à la fois sur les situations, mais aussi sur son côté verbal. Des noms de personnages à certains échanges bien fournis en comique, le manga se renouvelle souvent de ce côté. Une bonne traduction était donc essentielle pour capter l'esprit de l’œuvre, ce que Kevin Stocker parvient à faire avec une superbe habilité. De références toutes aussi barrées que certains personnages à la brillante idée de laisser les noms tels quels mais en leur dressant des équivalent francophones hors du récit, le traducteur fait presque jurisprudence dans l'art de traduire un tel texte. Alors, le titre reste drôle en permanence, tout en gardant un beau degré de fidélité à la version originale.


Côté édition, Pika propose son habituel format souple, via un papier de bonne facture. On retiendra surtout la très jolie maquette de couverture signée Hervé Haubolt, reprenant la bonne idée qu'a la version nippone d'illustrer ses dos via des faciès de personnages avec l'opacité réduite. Il en découle des tomes élégants et fidèles à l'esprit de la publication originale.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs